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6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 00:46
DSC-0002-1-.jpgLa méditation du jour liée au texte de Genèse 22, 1-13. 15-19) m'interpelle. On y dit. "Le sacrifice que Dieu demande à Abraham est à première vue scandaleuse. En réalité, Dieu ne demande pas à Abraham de l'aimer au détriment de son fils, Isaac, mais plutôt d'apprendre à aimer son fils de la bonne manière, en lui donnant l'autonomie."

L'autonomie fait appel à la liberté intérieure. Dans une vie de couple, cela se transpose en se disant: "J'ai tout ce qu'il faut pour vivre seul(e) mais je choisis de vivre avec l'autre." Cela n'engage rien d'autre que la réciprocité et la mutualité des rapports. Je ne dois rien à personne mais j'aime partager. Et j'attends la réciprocité de l'autre. Il partage pour que je fasse partie de sa joie, mais sa joie serait entière sans ma participation. 

C'est dans l'autonomie que se crée la véritable communion. Par "communion", je veux dire la "commune union." Cela exige deux mouvements. D'abord reconnaître ce que nous avons en commun et bâtir ensemble les liens qui identifieront l'union. On ne peut pas aimer au détriment de l'autre. On aime "avec" l'autre.
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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 01:26
grande-20050602124045ac-115-ahubert.jpgJ'aime l'idée de ce paquebot pour exprimer le manque de foi de Thomas. On est tellement heureux d'affirmer haut et fort ce en quoi on ne croit plus. C'est du moins ce que les médias aiment mettre en évidence. Quand j'ai participé à "La virée des idées" à Radio-Canada/Atlantique le 22 mars dernier, j'avais de la difficulté à faire valoir mes idées alors que le temps d'antenne était réservé à ceux qui se disaient contre l'Église. Je reviendrai sur cette expérience dans un autre blog.
Je pense à Gregory Charles qui, dans une émission de Tout le monde en parle, se disait "Catholique bien membré." L'animateur Guy A. Lepage a immédiatement fait le commentaire "Je retiens la deuxième partie de cet énoncé." Je pense aussi à Madame Janette Bertrand qui, du haut de ses 82 ans, accuse l'Église catholique pour toutes les souffrances de son enfance alors qu'elle dira qu'elle n'avait pas confiance en elle-même, Elle faisait signer ses textes par son mari Jean Lajeunesse. À l'âge respectable qu'elle a, elle ne se fait pas plus confiance et elle accuse encore l'Église de ses peurs de vivre d'aujourd'hui. Est-ce du Saint-Thomas, tout cela?

Je pense que oui. Il faut se situer dans le contexte. Les apôtres sont enfermés dans une maison dont les portes sont verrouillées par peur des Juifs. Comme Jésus venait de mourir, il était extrêmement dangereux pour les Apôtres de se réunir. Qu'est-ce que Thomas y faisait puisque c'était si dangereux? C'est qu'il croyait au Christ mais non aux témoignages des Apôtres. Or, l'enseignement des Apôtres, c'est l'enseignement de l'Église. Thomas croyait au message du Christ mais non en l'Église que constituaient les Apôtres. Autrement, il n'aurait pas été là avec eux, c'était trop dangereux!

Le mot "Thomas" veut dire "Jumeau". J'aime croire que ce jumeau, c'est moi. Je crois au Ressuscité et en Lui m'est donné la plénitude de la vie. Mais comme Thomas, j'hésite à croire au témoignage des Apôtres, à cet enseignement qui divise la vie selon certaines catégories. J'aime rire quand c'est le temps d'être sérieux et j'aime aimer la vie quand elle ne fait pas rire.
  Madame Janette Bertrand, je comprends vos insécurités, mais il n'y a pas matière à blâmer l'Église, et toi Gregory, j'aime que tu sois bien membré, mais c'est ton côté catholique qui m'attire.
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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 17:04
Dans l'Évangile du jour, Matthieu met un nom là où Luc n'en met pas dans l'Évangile du 13e dimanche du temps ordinaire. En effet, en Luc nous lisons "En cours de route, un homme dit à Jésus..." Alors qu'en Matthieu on y lit: "Un scribe s'approcha et lui dit: "Maître, je te suivrai partout où tu iras." Mais Jésus lui déclara: "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où mettre la tête."" Cet approche est particulier et plus précis. Le scribe compte suivre Jésus partout où il ira, en autant qu'il y amène ses connaissances bibliques, puisqu'il en est responsable de son interprétation. La réponse de Jésus est ici plus éclairante. Ce ne sont pas nos connaissances bibliques qui nous assureront le Salut. En fait, nos connaissances sont influencées par nos expériences, plus ou moins agréables. L'interprétation que nous en faisons est purement subjective. N'oublions pas que le scribe est pour la Parole ce que le Pharisien est pour la Loi. La vie ne se dicte pas à partir des écrits bibliques, elle engendre la continuité de ces écrits dans l'aujourd'hui pour les générations à venir.

C'est ce qui m'emmène à parler d'une Église stratifiée. Quels sont les éléments fondamentaux pouvant constituer l'Église à laquelle nous nous engageons? Ces éléments fondamentaux peuvent-ils être aussi sources de division dans la même Église? Il y a certes l'Église de Rome avec ses directives. On croit celles-ci disproportionnées à la réalité de l'Église canadienne, acadienne et québécoise. Elles engendrent des mouvements d'opposition et de réciprocité. On ne sait plus si on est contre les directives romaines et contre ceux qui prétendent les défendre. On condamne le condamné parce qu'il est condamnable d'une condamnation absolue. On se fait plus radical dans ses positions que la radicalité de ce qui est avancé. 

Il y a des gens qui se sentent attirés par les rites des célébrations Eucharistiques. Benoît XVI propose une ouverture au Latin pour les liturgies de l'Eucharistie. Une ouverture n'a jamais voulu dire une directive unilatérale ou un retour du prêtre qui célèbre le dos tourné au Peuple. Une telle supposition me semble dépasser de loin les intentions de la directive papale initiale.

Il y a d'autres qui se sentent interpellés à partir d'une expérience personnelle de guérison intérieure telle que vécue dans les regroupements de fin de semaine. Je pense à La Flambée, La Rencontre, Le Cursillo, Renouement Conjugal, Rencontre-Fiancés, Dix-ô-cube, Me connais-tu te connais-tu? etc. Ce sont des mouvements du coeur qui n'aboutissent que rarement au coeur de la communauté priante de l'église paroissiale. Ce sont comme des îlots d'espoir sans racines communautaires. Et la communauté s'en sent drôlement privée.

Puis, il y a ceux pour qui l'Église est d'abord l'attrait central de la communauté, jadis animé par le curé résident à plein temps. Maintenant que le curé doit disperser ses énergies avec d'autres communautés sous sa juridiction dite "Unité Pastorale", des laïcs bien intentionnéss se superposent au rôle de curé et de rassembleur en y mandatant ses propres intentions.

Dans cette Église stratifiée, je m'ennuie de cette époque où la souffrance avait un nom et était source de conversion, comme les Marie-Madeleine des Évangiles.
On oublie malheureusement que l'Église est d'abord un lieu de célébration pour encadrer l'expérience de conversion qui pour plusieurs a été d'une souffrance innommable.
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3 juillet 2007 2 03 /07 /juillet /2007 02:19
image003a.jpgCette image m'interpelle beaucoup. Quelle beauté artistique à partir d'un monticule de sable! Quelle beauté fragile aussi, quand on sait qu'une vague affolée de la mer peut tout balayer! N'est-ce pas un peu l'image de la foi et des aspirations chrétiennes dans le monde d'aujourd'hui? Un ami me disait récemment que Dieu n'avait émis que dix commandements et l'homme ne réussit pas y obéir. Par amour, Jésus a résumé ces commandements en deux commandements égaux: "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés!" Encore là, quelle difficulté à s'y ajuster d'une manière intégrale!

Je revois mon intervention de vendredi soir lors du conventum de notre 30e anniversaire de graduation du secondaire. Cette réflexion sur la mort sous l'angle de la naissance a interpellé tout le monde. Pour un instant, il y avait consensus général. Puis, les échanges ont tourné vers les souvenirs de jadis. Mon intervention était à l'image de la photo ci-dessus, les propos généraux comme la vague de la mer. Qu'en reste-t-il dans le souvenir des gens présents et qui ont entendu mes paroles? Que reste-t-il du commandement de Jésus dans l'art d'aimer? Que reste-t-il des commandements de Dieu dans notre manière de vivre? Un commandement, c'est d'abord un appel vers ce qui est, qui était et qui sera de tous les temps.

Une amie avocate me partage souvent ses expériences avec les tribunaux où il lui faut intervenir en faveur des plus petits et des plus faibles. Elle a vécu une expérience personnelle de libération en Jésus-Christ. Elle voudrait témoigner de sa foi et devenir un étendard de la justice de Dieu dans l'esprit d'Amour de son Fils Jésus. C'est loin d'être évident comme mission de foi. C'est beau comme la sculpture de sable sur la plage, mais aussi fragile à cause des menaces de la vague des océans de la vie. Pourtant, ces témoins qui s'entre-déchirent ont fait le serment de dire la vérité sur la Bible, le même livre qui a marqué l'expérience de Dieu de mon amie qui défend les plus petits devant la loi. Dieu est-il encore ce mouton qui se laisse conduire à l'abattoir ou est-Il Celui qui aura le dernier mot sur l'issue de la vie?

Le jugement de Dieu n'est pas cet arbitre intransigeant que la tradition orale et scripturale aime évoqué. Le jugement dernier est sa propre conscience devant la Vérité qui nous habite individuellement et qui est à se vivre collectivement. La Vérité nous rendra libre ou nous condamnera pour l'éternité. Je me souviens quand je me sentais quitter mon corps comme si ma fin sur la terre n'était qu'une question de choix et de secondes. Comme prêtre, je me disais prêt à partir de ce monde. Si on ne me croyait pas maintenant, on ne me croira pas demain non plus. Mais si j'avais encore quelque chose à faire au niveau de l'écriture, je voulais bien rester. Le retour s'est fait d'une manière telle que l'on a oublié l'épisode de l'été 2006, comme si cela n'avait été qu'un mauvais souvenir. Et pourtant, l'expérience est réelle et les raisons de continuer ma route sur cette terre sont tangibles. Des choix s'imposent-ils? C'est une question de vérité sur soi et sur le sens de la vie.

Parallèle à l'image ci-dessus, je me revois très jeune sur une rivière gelée où des amis jouaient au hockey en amateurs. Sous la glace figée je voyais le filet d'eau couler discrètement. Est-ce lque je dois servir? Il y a cette surface glacée où je peux déployer mes qualités de patineurs sur la glace d'aujourd'hui, ou plonger dans ce filet de vie discret qui n'attend que la fonte des neiges pour envahir plus que la surface rigide d'une glace qui semble éternelle. En été, les fleurs semblent éternelles. Ainsi en est-il pour la neige en hiver. Qu'advient-il de la sève des fleurs en hiver et des rivières gelées en été? Serait-ce cette Église qui m'attire? Non pas Celle qui était et qui est à se défendre de son histoire, mais Celle qui est comme la sève d'une fleur en hiver et qui sera après la fonte des neiges. Je crois que c'est une bonne question mais, l'attente de la réponse se fait un peu angoissante.
 C'est comme si l'on se retrouvait devant un tombeau vide!  Où avez-vous mis Celui en qui mon coeur croit?
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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 02:45
image001b.jpgL'Évangile de ce 13e dimanche du temps ordinaire, année C (Luc 9, 51-62) expose le défi à relever lorsqu'on jumèle la politique et la pastorale. Dès le début, le texte de Luc jette les bases de la mission pastorale. "Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage le chemin de Jérusalem."

Pourquoi ce courage et quel est son rôle dans la réalisation d'une mission pastorale? Le courage est cette énergie volontaire que l'homme doit développer afin de contrer les énergies involontaires liées à la peur. La peur et le courage sont des émotions volontaires dans le sens où l'homme peut atténuer ses instincts de peur en les manipulant par la raison en courage. Les autres émotions volontaires sont l'espoir versus le désespoir et la colère. Par contre, les émotions involontaires ne peuvent être raisonnées. Elles existent et elles nous caractérisent comme humain. Les émotions involontaires sont l'amour et la haine, le désir et l'aversion, la joie et la tristesse.

Les émotions involontaires désagréables, car il n'y a pas d'émotions négatives telles que la haine, l'aversion, la tristesse, et les émotions volontaires telles que la peur, le désespoir et la colère engendrent les pulsions politiques de l'homme. L'homme est foncièrement politique, c'est son instinct de base. Il veut que ses idées participent aux décisions capables de changer les choses. En quoi la politique s'oppose-t-elle à la pastorale dans le texte en question? 

Ce texte révèle les éléments qui stimulent la politique en opposition à la mission pastorale. D'abord la culture traditionnelle dans laquelle la religion s'enracine est elle-même porteuse d'une politique territoriale différente entre la Smaraie et la Judée. Jésus envoie des messagers devant lui, ceux-ci entrèrent dans un village de Samaritains. "Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem." Il faut connaître la tradition religieuse de la Samarie, entourant le puits de Jacob, en opposition avec le Temple de Jérusalem. Or, la culture, comme lien d'appartenance avec la collectivité, est intrinsèquement liée à la politique. Il faut défendre son lien d'appartenance et, pour ce faire, il faut que ses idées passent pour influencer les décisions à son avantage et pour ne pas menacer son appartenance culturelle.

S'ajoute à l'appartenance culturelle l'image psychologique par rapport à la mission comme telle. "Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent: 'Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire?'" On est tous d'accord pour la liberté humaine, en autant que celle des autres n'intervienne pas avec la nôtre. Jésus confrontera ce faux sentiment d'appartenance comme défi à sa mission. "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête."

La tête est le lieu symbolique du discernement, donc de la raison. C'est par le raisonnement que l'homme trouve et développe le courage par rapport à ses peurs, l'espoir par rapport aux situations désespérantes et qu'il canalise sa colère. La mission pastorale est forcément la résultante d'un équilibre humain centré sur Jésus dans une quête de vérité. Le reste n'est que politique sociale pour avoir raison sur les autres. Faire advenir le feu du ciel ou chauffer la manière de penser des autres par des arguments aiguisés amène le même résultat, la destruction des opposants à sa manière de vivre et au message à véhiculer. La politique aura raison de la pastorale et la foi à célébrer ne sachant où s'encadrer deviendra errante. Considérant ces données, je constate une réalité dérangeante. Les bébés ne sont pas tous dans des carrosses, les singes ne sont pas tous dans les arbres, les fous ne sont pas tous à l'asile, les croyants ne sont pas tous à l'église et les athées ne sont pas tous dans les rues. Après sa résurrection, Jésus est allé au coeur de ce qui engendre une véritable mission pastorale. Ses premiers mots aux Apôtres n'ont-ils pas été "La Paix soit avec vous."? Sans cette base fondamentale, l'humain n'est qu'une base politique au service d'une société sans Dieu et sans mission.
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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 17:35
image004.jpgJ'arrive de notre conventum qui marquait les trente ans de notre remise de diplômes du secondaire. Nous étions 57 gradué(e)s de juin 1977 à répondre à l'invitation du comité organisateur. Un mosaïque de notre année sera présenté à l'École Aux Quatre Vents de Dalhousie. Nous étions de la première classe sous ce nouveau nom. On ne portait plus le nom de "Polyvalente Régionale de Dalhousie."

Un moment fort a été de me demander, comme prêtre, à animer un moment de prière à la mémoire des gradué(e)s de notre classe qui sont maintenant décédé(e)s. Seulement cette année, deux de nos consoeurs sont parties pour cet ailleurs à cause du cancer. J'ai relever le texte que j'ai déjà écrit sur ce blog intitulé "Ô mort, qui es-tu?" Les commentaires positifs affluaient de partout. Un confrère militant pour la justice sociale et qui se dit librement croyant mais non religieux me disait que pour un instant, tout le groupe était devenu religieux en m'écoutant parler. "Un souffle intérieur nous reliait comme un cri de ralliement silencieux et respectueux. Nous étions tous égaux même avec toi qui animais." Lui-même a été surpris de voir à tel point il se souvenait de son "Notre Père" qui clôturait ce temps à la mémoire des disparus.

J'ai eu droit à des confidences émouvantes. Plusieurs sont mariés depuis 25-30 ans. Une consoeur m'a présenté sa fille de 26 ans qui se marie à la fin d'août. Des discussions franches ont eu lieues avec des artisans des célébrations dominicales qui se questionnent sur l'avenir des églises paroissiales qui se vident de plus en plus. Deux confrères, qui sont aussi lecteurs dans leur communauté respective, se questionnaient à voir du sanctuaire des groupes de 60 à 70 personnes à une messe dominicale. Et dire qu'à l'époque de notre graduation, il y avait quatre célébrations dominicales par église paroissiale et l'assistance était comble. L'un d'eux me disait: "Je suis parmi les plus jeunes de mon Église! Et j'ai cinquante ans!" Une autre me disait qu'elle n'allait pas à l'église mais que tous les soirs, elle prie pour la protection de ses enfants qui sont maintenant adultes. Elle demande aussi la sérénité de continuer à vivre avec son mari qui souffre d'une forme de maladie mentale.

Comme la rivière de la vignette ci-dessus, la rivière de la vie et de la foi continuera à couler. Mais sera-t-elle suffisante pour faire vivre l'Église représentée par le moulin à eau de la vignette? Est-ce un problème avec le mécanisme du moulin ou un manque de force dans le courant de la rivière? Qui saurait le dire? Même si on modifiait du fond en comble sa manière de célébrer, est-ce que cela attirerait plus d'adeptes? Nos églises deviendront-elles des photos de musée imprimées sur des cartes souvenirs? De telles cartes deviendront-elles objets de collection, ne serait-ce que pour nous rappeler qu'il fut un temps où les temps se vivaient autrement?


Au-delà de la sévérité de certains jugements, la tendresse de l'expérience garde sa place de noblesse. Quand de telles expériences auront-elles raisons du jugement? Il faudra faire taire la parole devenue sourde pour entendre les regards qu'on aura crus muets.
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 17:33
JustChecking.jpgSi je vous disais que sur la photo, c'est moi par un matin ordinaire, pas peigné, ni rasé et sans dentier? Réviseriez-vous votre position sur le mariage des prêtres? Avec une telle allure, une paire de lunettes n'y changerait rien! Mais là n'est pas la raison pour laquelle j'ai opté pour le célibat. Ce choix m'est venu avant mon engagement dans le sacerdoce.

Ce n'est jamais un choix facile. Un tel engagement signifie que la période d'attente pour l'âme soeur est passée. Une décision est prise et celle-ci se veut libératrice. C'est une question de différence entre une ouverture d'esprit et une vigoureuse honnêteté envers soi. J'étais au noviciat des Capucins, dans l'État du Kansas aux États-Unis. Le Père-Maître invitait tous les novices à écrire leur vie sexuelle à partir des premières manifestations jusqu'au moment où on optait à faire voeu de chasteté pour vivre en communauté. En plus, il fallait lui présenter le document. Malgré que le texte ait été rédigé en anglais, langue que je ne contrôlais pas bien, j'ai réussi à présenter un texte assez juteux.

Avoir l'esprit ouvert, c'est accueillir d'autres formes de vie active sans nécessairement y participer. Être honnête envers soi-même c'est aussi s'accepter comme tel et s'y engager. Pour être plus concret, parler librement de la sexualité et de l'amour manifeste une ouverture d'esprit. Mais parler de SA sexualité et de SON amour exige une vigoureuse honnêteté. Il m'a fallu reconnaître que mes partenaires sexuels n'étaient pas celles avec qui j'aurais partager ma vie. Inversement, celles avec qui je pouvais engager ma dimension affective ne m'interpelaient pas à ce point d'engager ma génitalité. En un mot, ma sexualité n'était pas au service de mon amour pour les gens. Il se faisait une dichotomie en moi. Je ne baisais pas celles que j'aimais et je n'aimais pas celles avec qui je baisais. Actualiser l'amour qui m'habite dans un rapport sexuel signifiait pour moi vivre une double vie. Je ne savais pas comment vivre en entier dans ces situations pourtant très humaines.

Le célibat des prêtres n'est pas aussi simple que le choix que j'ai fait. En me privant d'une vie sexuelle active, je ne me prive pas pour autant de mon réseau affectif dans mes rapports humains. En fait, le réseau affectif est primordial dans ces domaines de ma vie. Il y a un sentiment de liberté que je ne pourrais échanger pour une quelconque gratification corporelle. Et en général, je ne me sens nullement marginal par rapport à la société. Hors de la vie religieuse ou sacerdotale, il y a plein de gens qui se sont engagés secrètement dans le célibat en toute liberté d'esprit et de corps. Sauf qu'ils demeurent discrets sur cet aspect de leur vie, alors que par le voeu public, notre engagement ne passe plus inaperçu.

Je crois néanmoins qu'à l'instar des autres Églises, le choix libre et honnête pourrait être une option intéressante pour l'Église Catholique Romaine. Cela signifierait un changement drastique à la base. Ce qu'une certaine laïcité conservatrice n'accepterait probablement jamais. Le prêtre représente encore pour certaines personnes un idéal religieux hors de ce monde, pour ne pas dire hors d'atteinte du rêve humain. Si on pouvait uniformiser la présence des diacres permanents dans tous les diocèses, sachant que ceux-ci sont aussi mariés, je pense que le discours sur le célibat des prêtres serait alors dégagé de toutes les fausses prétentions. Le témoignage concret des diacres-permanents-mariés nous éviteraient des fausses pistes de réflexions si peu réfléchies.

Un célibat non assumé est ausi immature qu'un mariage forcé ou un rapport sexuel obligatoire. Il faut un sentiment de liberté profond où l'individu doit confronter sa réalité affective, amoureuse et sexuelle. Assumer une telle dimension de son être, c'est aussi faire la différence entre ce que la société préconise et ses propres choix personnels. L'obligation au célibat, comme au mariage, est une atteinte à la liberté fondamentale de l'humain.
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28 juin 2007 4 28 /06 /juin /2007 15:14
Terre2.jpgQuand l'homme reconnaît ses besoins, il s'invente des moyens. Cette photo humoristique en dit long. Elle peut être le fruit d'un montage artistique, mais elle démontre néanmoins la créativité humaine. Si l'homme sait inventer des moyens pour survivre à ses besoins qu'est-ce qui l'empêche de créer autour de lui un climat de vie plus serein et plus sain?

Pour une raison que je ne m'explique pas, il me semble voir dans cette photo le pouvoir que se donne l'homme sur la nature. Est-il allé chercher en lui son côté sauvage pour ainsi domestiquer l'indomptable? La pointe d'humour de cette photo est que l'orignal sort de sa nature pour rendre service. Combien de fois nous arrive-t-il de sortir de notre nature pour rendre service? Quelle frustration, quand même, si le service n'est pas apprécié! On dirait que les efforts exigés ne sont jamais reconnus.

L'amour de Dieu n'est pas humain, il ne s'évalue pas sur le faire mais sur l'être. Qui suis-je dans l'amalgame de mes actions? En passant, en convertissant l'orignal selon ses besoins, l'homme a-t-il perverti l'animal dans la nature de son être? Est-ce aussi ma perception d'une conversion en Dieu? Ma nature humaine est-elle extensible à ce point?

Le mot "conversion" comprend deux mots distincts. Il y a le mot grec "con" qui veut dire "avec" et "version". Imaginons que nous soyons tous témoins d'un même accident de voiture. Nous aurions chacun notre version des faits. En regroupant toutes ces "versions", l'enquêteur dessinera un portrait détaillé de ce qu'il n'a pas vu. Dieu aussi a sa version de l'humain, comme nous en avons chacun la nôtre. Il s'agit alors de jumeler notre "version" de l'homme "avec" celle de Dieu pour arriver à une "conversion". 

Dieu ne demandera jamais que l'on soit dénaturé pour le suivre, puisque nous sommes à son image et à sa ressemblance. Qu'a-t-il fait de cette image de Dieu en lui? doit se demander l'orignal.
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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 15:52
IlsAuxFoins-05-1-.jpgCe n'est qu'en découvrant la racine vomitive qui nous habite et qui nous amène à réagir que nous en arrivons à mieux nous connaître. Entre le plein de la lune de son astre, et le reflet de ses rayons sur l'eau tranquille de la communauté, se profile une Église crucifiée parce qu'elle est mal identifiée. Qui est l'Église et de quelle source lumineuse dépend-elle? D'un Dieu-lune qui brille au delà de nos noirceurs, d'un Dieu-reflet qui se miroite dans nos communautés dites vivantes ou d'un Dieu-rigide comme la croix en manque d'un crucifié?

La méditation du jour va en ce sens. Elle est tirée de Genèse 15, 1-12.17-18: "Entre la promesse de Dieu et sa réalisation, il y a tout le cheminement de foi, d'espérance et de charité qui scelle l'alliance entre Dieu et un être humain qu'il traître ainsi en égal. Le fruit viendra en son temps.

Le fruit viendra en son temps, mais quand et à partir d'où? Qu'y a-t-il sous les mots "un Dieu mieux révélé". "un homme grandement émancipé" ou "une société plus évoluée"? Que voudraient dire les mots "mieux", "grandement" et "plus" sans éveiller les maux qui font peur avant de naître?

Comme membre du clergé et homme d'Église, je suis sur la croix à me laisser noyer par deux sources de lumière. L'une est fixée au-delà de mes espérances, de ma foi et de mon amour intrinsèque. On est foncièrement faits pour croire, espérer et aimer. L'autre source me fait oublier qu'elle n'est qu'une lueur dansante venue de mon peuple en quête de foi, d'espérance et d'amour. Sa lumière cache ses ténèbres, sa foi camoufle un doute raisonnable, son eau pourtant fraîche se mire en amour sous laquelle se tend la boue enlisante de la haine. La croix sur laquelle je me tiens est petite tant l'envie de la renier est grande. L'un m'enterrera alors que l'autre me louangera. Qui aura le dernier mot et qui posera le dernier geste?
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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 03:39
-fs--pets-1064936512-8464712-0.jpgLes vraies amitiés ont-elles des noms? La méditation qui suit la liturgie du jour m'y donne à réfléchir. C'est tiré de Genèse 13, 2.5-18). Il n'y a pas de plus grande richesse que l'amitié de Dieu. Abraham le savait qui a laissé son cadet choisir le bout de terre où il voulait vivre. Qu'importe la terre quand on possède le ciel.

Peu importe les intentions et la religiosité du temps, il me semble que ces paroles de méditation n'auraient pas eu le même effet au début du 20e siècle, à l'époque des Belles histoires des pays d'en haut. Peut-être parce que j'ai encore une dernière scène de cette série de mon enfance qui passe encore souvent sur le chaîne Art-TV. La terre était symbole de prospérité. Était-ce souhaiter ce qu'il y avait de mieux pour son voisin? Quand on sait ce que la politique peut engendrer pour un lopin de terre, ne serait-ce qu'un cadeau empoisonné?

Mise à part la fin du texte biblique qui opte pour l'amour de Dieu au lieu de celui de la Terre, l'amitié est plus grande car elle repose sur des gens. Les gens sont foncièrement sensibles, doués d'une attente comme le chien qui attend l'arrivée du maître. Un véritable ami sait attendre sans se monter une montagne de suppositions. Récemment, j'ai parlé à Denis-Martin avec qui je n'avais pas échangé depuis plus de deux ans. Notre conversation était comme si nous venions de nous parler. Je viens de recevoir des nouvelles de mon ami Michel. J'avais perdu son adresse courrielle lors de mon dernier voyage. Et il y a tant d'amis de ce genre. Je pense à Louis dont l'anniversaire de naissance a lieu aujourd'hui et je ne sais pas où l'appeler. Il y a Gilles de l'Ontario et cet autre Gilles et son épouse Hélène de Québec. Je pense à leurs enfants Denise et Allain, Stéphane, Noëlla et leur fille Kimberly. Puis, il a cet Albert qui m'a initié à ce mode du blog comme moyen de m'exprimer afin que cela ne s'imprime pas dans mon for interne. 

Abraham misait sur Dieu et tout est arrivé pour lui et pour sa descendance. Quel apport donner à ses amis? Nous viennent-ils de Dieu ou nous conduisent-ils à Dieu? Qui est le cadeau et qui est le don? Peut-être que le plus grand bien à souhaiter à un ami est encore de le Bénir.
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