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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 04:36

Bad-day-8.jpg

Un couple d’amis m’a donné un livre sur comment cesser le tabagisme. C’est un fait que ce n’est qu’en cessant une habitude que l’on découvre à quel point on est dépendant d’une manière de faire qui doit changer. L’auteur y dit qu’il a cessé au moins une centaine de fois avant de réussir. En fait, il cessait entre deux cigarettes.

Je ne ressens plus de plaisir à fumer. Il faut dire que les contraintes sociales y jouent pour quelque chose. Pour ma part, je veux investir dans mon avenir en cessant cette fâcheuse habitude. Je constate qu’il y a un mode de vie qui accompagne aussi cette dépendance, car cela en est une véritable.

Le système d’illusion et la structure de la pensée sont aussi évidents de toute autre dépendance. Pour ma part, c’est plus qu’une habitude à changer, c’est une manière de vivre qu’il faut transformer. Que d’anecdotes loufoques me viennent en tête. C’est un combat réel. Il y a une véritable désintoxication à mettre en œuvre.

Il faut d’abord désintoxiquer sa manière de penser. La crainte de la maladie ne peut pas être une réelle motivation. Le désir de vivre heureux et accompli doit dominer dans ce choix que je considère comme fondamental.

Oui, ce volume à lire et à méditer est une révélation en soi. La quête du bonheur doit devenir une priorité. La cessation du tabagisme est le premier moyen à se donner. Encore faut-il le vouloir.

 

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 18:22

 

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Il n'est pas facile d'écrire sur les amours pervers. Nous en avons tous à des degrés plus ou moins acceptables. On est tous un peu pervers. Se l'avouer est un signe d'une certaine maturité. J'aurais pu intituler ce texte : "Qui suis-je?" Enfin, j'ai choisi de l'appeler par son nom.

Ce que je suis est un secret. Je ne peux pas le révéler, sinon je le tuerais. Si je ne tenais pas compte de cette loi fondamentale du secret je serais digne d'un criminel de guerre. Je pourrais alors me regarder dans la magie du miroir comme on regarde un condamné sans procès. Révéler son secret, c'est perdre son identité. C'est perdre la vie sans mourir. C'est s'enterrer soi-même, discrètement, sans funérailles et sans glas. C'est se traîner soi-même vers sa fosse, faute de n'avoir personne pour nous y porter dans la dignité d'une belle cérémonie.

Le secret fait vivre. Mais il blesse parfois. Le secret nous permet de comprendre alors qu'on est peu ou pas compris. Le secret pousse à aimer, souvent trop et mal parce qu'on donne beaucoup et souvent, ce don finit par faire mal à l'âme.

Quand je pense à ce secret qui fait vivre, je le compare souvent à celui qui tue. Cela aide à comprendre des choses inaudibles. Je nommerai ce type Jocelyn, mais sachez que ce n'est pas son nom véritable et ce, parce que je veux le respecter dans son secret. C'était à l'époque où je travaillais en toxicomanie. J'étais consultant pour Revenu-Québec de la Vieille-Capitale. On me confiait ceux qui ne pouvaient pas se sortir de l'assistance sociale à cause d'un problème de drogue. Je jouais sur les trois paliers de l'intervention; primaire, secondaire et accompagnement.

Jocelyn trouvait une passion à vivre le sadomasochisme, une déviation sexuelle, entre hommes. Il jouait le rôle de l'esclave. En me décrivant les scènes qu'il aimait vivre, j'en suis arrivé à comprendre son problème de drogue. Nous avons analysé les mystères de ces relations enchaînées dans de tels fantasmes. Reconnaître son secret, c'est libérer ses relations pour mieux harmoniser les rencontres qui stimulent l'acte de vivre.

Être ligoté aux pieds et menotté aux mains, les yeux fermés par un bandeau, se faire martyriser dans tous les sens du mot camoufler un mystère apeurant en soi. Il n'y a pas d'amour à donner par soumission et ce, même si on aime cela. On ne comble pas le vide en l'anéantissant d'un non sens.

Pour se comprendre dans ses relations, il faut saisir le symbolisme des parties du corps qui entrent dans la relation avec l'autre. La bouche est le lieu de la communion, les mains l'espace de l'accueil. Les yeux représentent nos capacités de se donner des points de repère pour s'orienter. L'anus est le lieu de la créativité : les experts s'entendent pour dire que les selles sont la première création chez l'enfant. L'enfant qui n'accepte pas ses selles ne sera jamais satisfait de ce qu'il fera dans la vie. Le pénis est le lieu du désir alors que les pieds représentent les convictions sur lesquelles on se tient pour avancer dans la vie. L'abdomen est le lieu de la conversion puisque celle-ci ressemble à la digestion. La gorge est le lieu d'intégration puisque intégrer c'est avaler, comme si c'était une soupe de sa mère, ce que la vie nous présente.

L'image de la relation était évocatrice. Se faire ligoter dans ses convictions et se faire menotter dans sa capacité d'accueillir l'autre, trouver un plaisir à se faire imposer un désir qui n'était pas le sien, à la fois en son lieu de créativité et dans son sens de la communion. Devait-il intégrer une identité qui n'était pas la sienne? Dans une telle relation, la drogue était sa planche de salut. Il lui fallait rétablir la dignité de ses relations avant d'envisager son problème de drogue. Et dire que cette perversion était tenue cachée. Rien ne paraissait à le rencontrer sur la rue.

Je lui ai présenté mon médecin pour un examen médical. Il avait refusé un dépistage du sida. Quelques années plus tard, j'ai vu sa photo sur le mur de la chapelle d'une maison pour sidéens. Il y est mort de ce qu'il avait le plus peur.

Nos secrets sont souvent sources de perversions lorsque mal compris. Nous sommes des êtres de relation, cela est incontournable. Mais une relation se cultive comme un jardin. Tout ce qu'on y laisse pousser prend racine. On ne peut pas tout prendre de ses secrets comme on ne peut pas boire tout l'océan pour se convaincre qu'il est salé. Il faut savoir choisir et souvent remettre en question nos choix.

Les perversions les plus difficiles sont souvent celles auxquelles on ne s'attendait pas. Je ne me laisse plus impressionner par ceux qui me parlent de la prière et de Dieu. Mais je me laisse toucher par ceux qui vivent leur prière, souvent au prix de grands sacrifices. Je me laisse interpeller par ceux chez qui on peut deviner une tendresse de Dieu dans un geste humain.

Je ne doute pas que celui que j’appelle Jocelyn et ceux qui lui ressemblent soient dans le Lumière de Dieu. Mais est-ce auprès du Soleil du jour ou d'une étoile de la nuit? Je ne sais pas. Car la vraie lumière chez Jocelyn était un mystère, un mystère compris de Dieu seul. 

Daniel LeClair

 

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 02:23

Les gens qui me connaissent savent que je suis de ces prêtres qui racontent des histoires drôles aux homélies des messes dominicales. Lors des deux messes du 24 décembre dernier, j’ai fait rire l’assemblée à trois occasions. Selon des témoignages reçus, cela a contribué à la joie des fêtes de plusieurs. Et pourtant, le message de l’homélie était profond et les «jokes» comiques encadraient très bien le message. Je n’ai pas inventé cet humour en Église. C’est assez habituel chez les prêtres irlandais de mon lieu d’origine. Cette manière de faire repose sur une conviction profonde. Si c’est vrai que l’Eucharistie est l’antichambre du ciel, le message non verbal est clair par rapport à ce que l’on constate souvent lors de nos célébrations dominicales : «Faisons-nous du «fun» avant de mourir parce qu’après, c’est sérieux!»

Dans ce contexte, un ami de longue date m’a donné un livret d’histoires comiques qu’il a glanées dans sa jeunesse. J’avais perdu ce livret lors de mes nombreux déménagements. Je suis tombé dessus par accident dernièrement. Je me suis donné la peine de le lire. Ouf! S’il fallait que j’en conte quelques-unes de ce que j’ai lues à l’église, je me ferais traiter de raciste et de sexiste à en perdre ma juridiction de pasteur. C’est dire à quel point le rire est lié à l’époque. À une émission sur la chaîne ARTV, l’humoriste de renom Yvon Deschamps a expliqué à son hôte le contexte dans lequel chaque monologue a été écrit. De toute évidence, ce qui faisait rire dans les années 1970 ne peut plus tenir la route.

Le temps passe et il emporte avec lui une manière de faire typique de son époque. Si nous faisions l'historique de l’humour, il nous serait possible de trouver la définition très répandue et qui en fait craindre plusieurs, celle du «has been.»

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6 septembre 2007 4 06 /09 /septembre /2007 03:26
DSC-0013-2.JPGAu plus profond de nos expériences passées, il existe de vieux cordages qui ont été utiles. Comment saisir leur histoire pour retrouver son héritage affectif et émotif? Il y a de ces choses que l'on refuse de voir car elles nous obligent à faire la vérité sur soi. Certains pensent que c'est du nombrilisme. Pourtant, c'est de là que la vie s'est maintenue avant notre naissance. Notre nombril n'est pas mort, même si l'on se demande à quoi il peut encore servir. Il nous rappelle de vieux souvenirs que l'on tarde à laisser partir. Ce sont foncièrement des souvenirs de ruptures. La naissance signifie la première rupture où le cordon de la vie a été séparée de ce qui avait été sa source de vie.

Que de ruptures avons-nous vécus depuis notre naissance! Nous appelons cela des étapes de croissance. Nous sommes si proches de la nature, mise à part notre sensibilité. L'enfant pleure de cette première rupture fondamentale, alors que l'entourage en rit et prend des photos. Les bras accueillants et le sein consolateur de la mère apaisent le drame de l'expérience. Mais il y a d'autres ruptures dans la vie où les bras s'éloignent et le sein prend ses distances. L'enfant est seul avec son expérience qu'il ne peut pas comprendre. Il arrive un moment où il faut laisser émerger les expériences de sa sensibilité pour en saisir l'intelligence émotive.

Il n'y a aucun doute qu'une plongée dans les replis du subconscient apporte son lot de libération. À cela s'ajoute aussi une série de décisions que l'on croyait ne jamais avoir à prendre. Il faut les apprendre pour mieux les comprendre. C'est suivre une route inédite sur laquelle nous devons assumer les différents préfixes. Les choses sont ce qu'elles sont car elles ne peuvent être autrement. Ainsi en est-il des choix qui s'ensuivent. Le courage du geste est triple. Le courage d'apprendre pour comprendre pour enfin choisir. Les peurs ne sont jamais là où on les attendait et les choix qui en découlent ne sont jamais ceux que l'on croyait.
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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 04:31
00032524.jpgAvez-vous constaté l'erreur de la photo prise à l'Internet? Regardez la poche protectrice du kangourou et identifiez son petit. C'est un raton laveur! La mère s'engage à protéger le contenu de sa poche. Mais si elle connaissait l'intrus, cette engagée de la vie deviendrait-elle enragée de la méprise? Quelle est la différence entre s'engager et s'enrager, autre que la tension artérielle?

Si la mère kangourou est consciente de ce qu'elle porte, nourrit et protège dans sa poche, elle s'engage à maintenir la vie à une espèce animale qui ne lui ressemblera pas. En est-il ainsi de l'Église? L'avenir le dira et j'ai hâte qu'il parle! Il me semble que la génération qui nous succédera est tellement différente de celle qui marche tranquillement vers son vieillissement que je ne sais plus si on doit s'engager ou s'enrager. Le premier "g" du verbe engager vise le gain dans le service: un gain intellectuel, affectif et religieux. En le changeant en un "r", cela signifie la révolte devant l'incontournable. Le monde change et son changement nous dépasse. L'Église n'est plus le lieu rassembleur du village ou de la ville. Les Tim Hortons et les aubaines de fin de semaine la devancent largement. Est-ce un signe de négativisme et de résignation que de prévoir des comités du patrimoine religieux pour la sauvegarde de nos églises paroissiales? La génération de demain ne sera pas meilleure que celle d'aujourd'hui. Elle n'aura qu'à continuer le chemin tracé dans le marais de notre existence ou l'autoroute de nos prétentions. Faut-il s'y engager avec confiance ou s'enrager avec méfiance?

Il ne se fait aucun doute dans mon esprit que les expériences de Dieu qui conduiront à des exercices religieux de la foi se vivront d'avantage hors de l'Église. Lorsque je suis allé faire la vérification d'usage sur ma voiture, plusieurs employés du garage disaient m'avoir vu à la télé lors des émissions Le Jour du Seigneur du 19 et 26 août dernier. Que faisaient-ils à la maison à regarder la télé? Étaient-ils avec leurs ados à leur enseigner la religion comme on enseigne souvent d'autres valeurs à partir des émissions de télé? Je connais beaucoup de parents qui s'engagent dans des discussions sérieuses avec leurs jeunes, lesquels avaient regarder l'émission de télé avec eux. On est loin de la prière en famille, mais les gens se parlent même s'ils ne répondent pas tous ensemble aux choses apprises par coeur. 

Viser le gain en diminuant la révolte fait la différence entre s'engager et s'enrager. Comme se situer par rapport à l'un sans diminuer l'autre?
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7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 15:59
Bad-day-8.jpgCe matin, je me suis réveillé sur un rêve dont l'image ressemble à la vignette ci-dessus. La tête pleine de beaux projets, je me sentais hors de la rampe de lancement. Les sommets à atteindre me semblaient soudainement comme des creux. Qu'avais-je fait de mal? Comment m'en sortir? Pourquoi moi?

Dans mon rêve, je m'étais fait prisonnier par des gens qui parlent ma langue. Tout de noir vêtus, ils devaient m'exécuter. Je serai mangé vif par un chien rebel du type pitbull noir. Moi qui ai une peur morbide des chiens noirs! On m'a enduit d'une substance sensée plaire au chien pour confondre son repas de subsistance. Puis, on m'a couché dans une auge et on m'a couvert de nourriture pour chiens. On y avait mis des épis de blé d'inde m'expliquant que le chien confondra les épis avec mes os. Je sentais ma conscience à mes pieds tant je me voyais couché sur le côté, la tête inclinée, le bras gauche replié comme pour m'en faire une oreiller. En arrière des gens priaient. Puis, je me suis surpris à dire "Saint-Marie, Mère de Dieu, priez-nous pécheurs, maintenant et alors de notre mort!" Et je me suis éveillé sur ces paroles adoptées autrement: "Saint-Marie, Mère de Dieu, prie pour moi, maintenant et à l'heure de ma mort."

D'où vient la culpabilité? L'Église s'en est longtemps servie pour guider, sinon mâter ses ouailles. Mais a-t-elle inventé la culpabilité? Vient-elle toujours des autres? Selon ce que je comprends de mon rêve, la culpabilité est cette substance sensée attirer l'élément dévorateur, alors que le chien comme tel serait l'image émotif des remords liés à la culpabilité et à la peur de Dieu comme l'ultime juge de la vie. Culpabilité et remords ont la même source mais se différencient l'une de l'autre par leur manière de se vivre. La culpabilité est comme une odeur que l'on traîne avec soi et le remords est cette morsure qui arrache le morceau jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de morceaux, qui blesse jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vie. La culpabilité est immédiate et le remords est de longue date.

On dit souvent que l'Église joue sur la culpabilité et les remords pour maintenir un certain monopole sur une manière de vivre. C'est le vestige d'une vieille manière de dire les choses qui ne tient pas compte de l'évolution du discours de Dieu. Il existe maintenant une théologie de la psychologie, c'est-à-dire qui tient compte du comportement humain et de son mode d'apprentissage, comme il y a maintenant une théologie sociale (un discours de Dieu dans les rapports humains). C'est de là qu'est venu l'image d'un saint Pierre comptable qui a accès à au registre de notre vie personnelle et secrète. Il serait censé comptabiliser les bonnes et les mauvaises actions et le jugement suivrait selon si le total tombe dans le positif ou le négatif après l'addition.

Mais cette manière de faire était autant populaire que religieux. "On verra bien s'il fera encore son jar dans la vallée de Josaphat" disait le père Chevron, ce forgeron de la série télévisée Les Belles Histoires des Pays d'en Haut de Claude-Henri Grignon. Cette série portait aussi le nom de "Séraphin" et dans le magazine Le Bulletin des Agriculteurs, on en a fait une rubrique pendant des décennies qui s'intitulait "Une Homme et son Péché". La vengeance de Dieu était le seul recours pour les victimes de ceux et celles qui exerçaient une force usurpatrice sur les plus faibles. Dieu aimant les petits et les plus faibles, Il devait les venger au dernier jour. Mais à l'époque, les petits et les faibles constituaient la majorité de la société, alors que ceux qui réussissaient au détriment des autres ne constituaient qu'une petite élite de la population.

Malgré cela, ce souvenir est encore bien ancré de la mémoire collective et l'Église en est encore la grande fautive. Pour trop de gens, le mot ÉGLISE est encore synonyme de "culpabilité". Mais l'origine de la culpabilité et des remords viennent des profondeur de l'homme. Seraient-ce les vestiges du péché originel dont le baptême était censé effacer la trace? Serait-ce donc un baptême mal vécu parce que mal compris?

Pourquoi me réveiller sur cette portion de prière que nous récitons à toutes les neuvaines faites en groupe ou personnellement? Nous commençons aujourd'hui la neuvaine qui conduira à la belle fête de l'Assomption. Ce dogme où Marie, la Mère de Dieu, si Jésus est Dieu, est entrée au Ciel avec son corps et son âme. Qu'est-ce à dire?

Ce dogme est à l'image du pardon de Dieu pleinement vécu et accepté par l'homme. Marie est entrée intacte au Ciel, sans culpabilité ni remords. On faisait en elle la distinction entre les maux de son Peuple et son intégrité à elle. Elle était consciente de son don à l'humanité par son Fils Jésus et elle n'en regrettait rien. Par le don de l'Esprit Saint, nous portons Jésus-Ressuscité en nous. En faisons-nous don à l'humanité? Ou, ne s'était-ce que pour notre petit salut personnel? C'est une question de conscience partagée entre la culpabilité, le remords et le pardon. 

La culpabilité est innée car elle reflète l'idéal que nous nous faisons du bonheur, de la réussite, de l'accomplissement du soi et la fécondité de notre passage en ce monde. Ces éléments de la Volonté de Dieu pour soi ne sont jamais ce que nous pensons qu'ils devraient être en réalité. Je pense qu'elle est là notre culpabilité; je ne sens pas heureux comme ce que les autres disent du bonheur, ma réussite n'est pas comme celle des autres, je n'accomplie rien comme les autres, ma fécondité ne me rend pas aussi populaire que les autres. Le remords est l'opposé du pardon. Le remords, c'est de ne pas se pardonner de ne pas être comme les autres.

En fin du compte, mon rêve est salutaire. Le chien censé me dévorer est l'image que je me fais d'un Dieu apeurant parce qu'Inconnu et de son pardon inaccessible parce qu'incompris. Moi qui croyais qu'il me confondrait avec ce que l'on dit de moi de sorte qu'il me broie les os comme un épi de blé d'inde. Mais si, dans la réalité de Dieu, il ne faisait que me libérer de la sauce dont on dit que je suis fait. L'odeur de sainteté que l'Église reconnaît n'est rien d'autre que la senteur du pardon en Dieu dans l'existence d'un homme. 

On ne saurait jamais les valeurs hygiéniques du savon si l'on ne se donnait pas la grâce, de temps en temps, de se salir les mains. On n'a pas à se sentir  coupable d'avoir les mains sales à l'occasion, c'est grâce à elles que d'autres contemplent nos jardins de fleurs et potagers. Les chiens ne sont pas tous voraces et Dieu n'est pas vengeur. C'est une méconnaissance que nous sommes sensés confronter durant cette neuvaine qui nous conduira à l'Assomption de celle qui a fait la distinction entre ce qu'elle est et ce que son Peuple disait d'elle, entre ce qu'elle est comme Mère-Vierge et ce qu'elle fait comme son don à l'humanité par Jésus. Qu'en est-il de nous, sans culpabilité et sans remords?
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 17:33
JustChecking.jpgSi je vous disais que sur la photo, c'est moi par un matin ordinaire, pas peigné, ni rasé et sans dentier? Réviseriez-vous votre position sur le mariage des prêtres? Avec une telle allure, une paire de lunettes n'y changerait rien! Mais là n'est pas la raison pour laquelle j'ai opté pour le célibat. Ce choix m'est venu avant mon engagement dans le sacerdoce.

Ce n'est jamais un choix facile. Un tel engagement signifie que la période d'attente pour l'âme soeur est passée. Une décision est prise et celle-ci se veut libératrice. C'est une question de différence entre une ouverture d'esprit et une vigoureuse honnêteté envers soi. J'étais au noviciat des Capucins, dans l'État du Kansas aux États-Unis. Le Père-Maître invitait tous les novices à écrire leur vie sexuelle à partir des premières manifestations jusqu'au moment où on optait à faire voeu de chasteté pour vivre en communauté. En plus, il fallait lui présenter le document. Malgré que le texte ait été rédigé en anglais, langue que je ne contrôlais pas bien, j'ai réussi à présenter un texte assez juteux.

Avoir l'esprit ouvert, c'est accueillir d'autres formes de vie active sans nécessairement y participer. Être honnête envers soi-même c'est aussi s'accepter comme tel et s'y engager. Pour être plus concret, parler librement de la sexualité et de l'amour manifeste une ouverture d'esprit. Mais parler de SA sexualité et de SON amour exige une vigoureuse honnêteté. Il m'a fallu reconnaître que mes partenaires sexuels n'étaient pas celles avec qui j'aurais partager ma vie. Inversement, celles avec qui je pouvais engager ma dimension affective ne m'interpelaient pas à ce point d'engager ma génitalité. En un mot, ma sexualité n'était pas au service de mon amour pour les gens. Il se faisait une dichotomie en moi. Je ne baisais pas celles que j'aimais et je n'aimais pas celles avec qui je baisais. Actualiser l'amour qui m'habite dans un rapport sexuel signifiait pour moi vivre une double vie. Je ne savais pas comment vivre en entier dans ces situations pourtant très humaines.

Le célibat des prêtres n'est pas aussi simple que le choix que j'ai fait. En me privant d'une vie sexuelle active, je ne me prive pas pour autant de mon réseau affectif dans mes rapports humains. En fait, le réseau affectif est primordial dans ces domaines de ma vie. Il y a un sentiment de liberté que je ne pourrais échanger pour une quelconque gratification corporelle. Et en général, je ne me sens nullement marginal par rapport à la société. Hors de la vie religieuse ou sacerdotale, il y a plein de gens qui se sont engagés secrètement dans le célibat en toute liberté d'esprit et de corps. Sauf qu'ils demeurent discrets sur cet aspect de leur vie, alors que par le voeu public, notre engagement ne passe plus inaperçu.

Je crois néanmoins qu'à l'instar des autres Églises, le choix libre et honnête pourrait être une option intéressante pour l'Église Catholique Romaine. Cela signifierait un changement drastique à la base. Ce qu'une certaine laïcité conservatrice n'accepterait probablement jamais. Le prêtre représente encore pour certaines personnes un idéal religieux hors de ce monde, pour ne pas dire hors d'atteinte du rêve humain. Si on pouvait uniformiser la présence des diacres permanents dans tous les diocèses, sachant que ceux-ci sont aussi mariés, je pense que le discours sur le célibat des prêtres serait alors dégagé de toutes les fausses prétentions. Le témoignage concret des diacres-permanents-mariés nous éviteraient des fausses pistes de réflexions si peu réfléchies.

Un célibat non assumé est ausi immature qu'un mariage forcé ou un rapport sexuel obligatoire. Il faut un sentiment de liberté profond où l'individu doit confronter sa réalité affective, amoureuse et sexuelle. Assumer une telle dimension de son être, c'est aussi faire la différence entre ce que la société préconise et ses propres choix personnels. L'obligation au célibat, comme au mariage, est une atteinte à la liberté fondamentale de l'humain.
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28 juin 2007 4 28 /06 /juin /2007 15:14
Terre2.jpgQuand l'homme reconnaît ses besoins, il s'invente des moyens. Cette photo humoristique en dit long. Elle peut être le fruit d'un montage artistique, mais elle démontre néanmoins la créativité humaine. Si l'homme sait inventer des moyens pour survivre à ses besoins qu'est-ce qui l'empêche de créer autour de lui un climat de vie plus serein et plus sain?

Pour une raison que je ne m'explique pas, il me semble voir dans cette photo le pouvoir que se donne l'homme sur la nature. Est-il allé chercher en lui son côté sauvage pour ainsi domestiquer l'indomptable? La pointe d'humour de cette photo est que l'orignal sort de sa nature pour rendre service. Combien de fois nous arrive-t-il de sortir de notre nature pour rendre service? Quelle frustration, quand même, si le service n'est pas apprécié! On dirait que les efforts exigés ne sont jamais reconnus.

L'amour de Dieu n'est pas humain, il ne s'évalue pas sur le faire mais sur l'être. Qui suis-je dans l'amalgame de mes actions? En passant, en convertissant l'orignal selon ses besoins, l'homme a-t-il perverti l'animal dans la nature de son être? Est-ce aussi ma perception d'une conversion en Dieu? Ma nature humaine est-elle extensible à ce point?

Le mot "conversion" comprend deux mots distincts. Il y a le mot grec "con" qui veut dire "avec" et "version". Imaginons que nous soyons tous témoins d'un même accident de voiture. Nous aurions chacun notre version des faits. En regroupant toutes ces "versions", l'enquêteur dessinera un portrait détaillé de ce qu'il n'a pas vu. Dieu aussi a sa version de l'humain, comme nous en avons chacun la nôtre. Il s'agit alors de jumeler notre "version" de l'homme "avec" celle de Dieu pour arriver à une "conversion". 

Dieu ne demandera jamais que l'on soit dénaturé pour le suivre, puisque nous sommes à son image et à sa ressemblance. Qu'a-t-il fait de cette image de Dieu en lui? doit se demander l'orignal.
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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 03:39
-fs--pets-1064936512-8464712-0.jpgLes vraies amitiés ont-elles des noms? La méditation qui suit la liturgie du jour m'y donne à réfléchir. C'est tiré de Genèse 13, 2.5-18). Il n'y a pas de plus grande richesse que l'amitié de Dieu. Abraham le savait qui a laissé son cadet choisir le bout de terre où il voulait vivre. Qu'importe la terre quand on possède le ciel.

Peu importe les intentions et la religiosité du temps, il me semble que ces paroles de méditation n'auraient pas eu le même effet au début du 20e siècle, à l'époque des Belles histoires des pays d'en haut. Peut-être parce que j'ai encore une dernière scène de cette série de mon enfance qui passe encore souvent sur le chaîne Art-TV. La terre était symbole de prospérité. Était-ce souhaiter ce qu'il y avait de mieux pour son voisin? Quand on sait ce que la politique peut engendrer pour un lopin de terre, ne serait-ce qu'un cadeau empoisonné?

Mise à part la fin du texte biblique qui opte pour l'amour de Dieu au lieu de celui de la Terre, l'amitié est plus grande car elle repose sur des gens. Les gens sont foncièrement sensibles, doués d'une attente comme le chien qui attend l'arrivée du maître. Un véritable ami sait attendre sans se monter une montagne de suppositions. Récemment, j'ai parlé à Denis-Martin avec qui je n'avais pas échangé depuis plus de deux ans. Notre conversation était comme si nous venions de nous parler. Je viens de recevoir des nouvelles de mon ami Michel. J'avais perdu son adresse courrielle lors de mon dernier voyage. Et il y a tant d'amis de ce genre. Je pense à Louis dont l'anniversaire de naissance a lieu aujourd'hui et je ne sais pas où l'appeler. Il y a Gilles de l'Ontario et cet autre Gilles et son épouse Hélène de Québec. Je pense à leurs enfants Denise et Allain, Stéphane, Noëlla et leur fille Kimberly. Puis, il a cet Albert qui m'a initié à ce mode du blog comme moyen de m'exprimer afin que cela ne s'imprime pas dans mon for interne. 

Abraham misait sur Dieu et tout est arrivé pour lui et pour sa descendance. Quel apport donner à ses amis? Nous viennent-ils de Dieu ou nous conduisent-ils à Dieu? Qui est le cadeau et qui est le don? Peut-être que le plus grand bien à souhaiter à un ami est encore de le Bénir.
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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 21:46
90cowboy.jpgEntre mes deux derniers blogs mon coeur balance. Il y a ces deux religieuses âgées qui défient les limites du temps. Soeur Thérèse qui, de ses 96 ans, m'a aidé à entrer mes valises lors de mon arrivée à Kermaria et soeur Lucienne qui vit les limites de son âge avec une sérénité déconcertante. Puis, il y a eu cette soeur sourire qui se donna la mort parce qu'elle était en dehors des sécurités que procurait le cloître de la vie religieuse. Je regarde d'où vient mon cheval de bataille et je ne sais que croire. Aussi déterminé que puisse paraître le cheval de mon parcours, je doute de mes forces de coureurs. J'ai bien le torse nu comme pour embrasser les courants d'air, mais certaines rafales risquent d'embrumer mon regard et ce, malgré la force de mon oeil. L'oculiste a beau pouvoir scruter ma vue, il ne peut décider pour moi ce que je regarderai.

Il y a de ces laisser-aller incontournables. En anglais on dit: "You're damned if you do and you're damned if you don't." Peut-on questionner sans tout remettre en question? Peut-on faire des remises en question sans tout questionner?

J'ai hâte à ce temps de repos que je me donnerai dans quelques mois. Trois mois en cale-sèche pour examiner la coque de mon paquebot en quête d'une croisière dans la méditerranée de la vie. Je n'ai peut-être pas assez rêver la vie que je suis à vivre. Je n'ai peut-être pas assez vécu pour le rêve que je poursuis.
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