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2 août 2007 4 02 /08 /août /2007 03:43
Copy-20of-20P1000016-1-.JPGLa vignette de l'église ci-dessus m'est parvenue d'une amie qui travaille dans le Grand Nord Canadien. L'Église est de la même forme que les igloos dans lesquels les inuits habitent. Voilà à quel point l'Église fait partie de la culture du peuple.

Je comprends qu'il faut se sentir chez soi en Église quand nous sommes réunis en communauté de foi. C'est le lieu d'appartenance par excellence. Mais devant la nouvelle conjoncture pastorale issue du manque de prêtre, je réalise à quel point le deuil est immense en Église. En fin de semaine, si je n'avais pas eu trois confrères  pour célébrer d'une part le 250e anniversaires de l'arrivée des premiers Acadiens dans la région, un autre prêtre pour célébrer des funérailes et un troisième pour célébrer une messe dominicale, je me serais retrouvé à célébrer 8 messes à l'intérieur de 48 heures en plus des baptêmes prévus pour dimanche après-midi.

Le deuil est immense pour les gens habitués à recevoir les services sur demande. Le manque de prêtre est évident. Le deuil est plus évident car les gens comptent encore trop sur le prêtre pour beaucoup de choses qui ne relèvent pas des sacrements, comme faire acte de présence à tel ou tel événement dans la communauté. À l'époque où on comptait un curé par paroisse, les choses allaient de soi. Mais maintenant il faut penser autrement et cela n'est pas facile.

L'Église est plus qu'une bâtisse et la communauté est plus grande que la paroisse. Les vocations émergent des familles. Si celles-ci n'ont pas su répondre à l'appel de l'Église et encourager les vocations dans les familles, les résultats qui en découlent ne devraient pas surprendre. Pour ma part, je me sens au bout de mes capacités physiques, psychologiques et inellectuelles. On peut élaborer toutes les théories possibles, il faut que quelqu'un passe à l'action pour actualiser la théorie dans la pratique. Or, nous en sommes encore à une petite poignée de bénévoles qui s'usent à mille et une choses afin que les événements aient lieu. Le deuil est grand et il fait mal.
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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 20:18
IlsAuxFoins-04-1-.jpgLa méditation d'aujourd'hui est tirée du Livre de l'Exode (34, 29-35). On y lit La prière est avant tout une rencontre d'amour; elle allume le coeur, illumine l'être entier et l'entraîne au service des autres. L'expérience de Moïse nous le révèle particulièrement.

La prière dans la nuit est cette période où on a la certitude que Dieu dort, que la rencontre est manquée, qu'il n'y a pas d'amour, que tout est éteint et le service aux autres devient un service social bénévole ou rémunéré. Il me vient une  anecdote que je viens vous partager.

QUand j'ai commencé à travailler en toxicomanie, je visitais une clinique avec un membre A.A. qui comptait déjà plus de 40 ans de sobriété. On a passé près d'un type qui en arrachait dans sa période de sevrage. Il a dit à mon ami qu'il connaissait bien: "Bernie, s'il te plaît. Prie pour moi!" Mon ami lui a  répondu: "Prie pour toi-même, le bon Dieu aime ça des nouvelles des étrangers!" 

J'ai revu ce pauvre type plusieurs années plus tard. Il était "sec", comme on appelait cette période à l'époque. Il n'avait pas bu depuis plusieurs années, mais il n'était pas sobre. Ces émotions n'étaient pas équilibrées et le mode de vie des A.A. était sérieusement absent. Dans un échange cordial, il m'a demandé comment prier. Nous sommes allés à la chapelle, là où on brûle des lampions en quantité industrielle. Je lui ai demandé de s'en allumer un et prendre quelques instants pour le regarder brûler. Je lui ai dit de ne penser à rien, et de rester là et regarder brûler son lampion. Pendant qu'il faisait cet exercice, je suis parti faire autre chose. Un inconnu est venu et a mit de l'argent pour deux lampions mais n'en a allum. qu'un. Le type ne connaissait pas l'homme, mais il lui demanda: "Monsieur, je vous ai vu faire. Vous avez payé pour deux lampions mais vous n'en avez allumé qu'un..." L'inconnu lui a répondu: "Jeune homme, c'est ma manière d'imiter Jésus-Christ. La flamme est la continuité de la prière de la personne qui l'a allumée. Or, il y a des gens qui n'ont pas les quelques dollars qu'il faut pour allumer un lampion. J'en paie deux mais je n'en allume qu'un seul pour que celui qui ne peut payer n'ait pas l'impression de voler sa prière. Son lampion est payé d'avance comme le prix de mon salut est payé d'avance par la mort et la résurrection de Jésus."

Cette histoire est véridique. Le jeune homme en question travaille dans le quartier pauvre où je résiderai durant mon séjour à Québec. J'espère le rencontrer et célébrer l'Eucharistie avec lui.

J'ai plus tard fait l'expérience d'allumer un lampion dans notre salle de rencontre et je lui ai demandé de se laisser interpeller par la flamme du lampion. Il s'est mis à pleurer et a pu finalement dire à haute voixsa toute première prière. "Hostie, câlice de tabarnak que ça fait mal!" Depuis, il prie tous les jours avec des mots plus doux à cause de l'expérience qui en découle et se transpose dans sa manière d'aider les autres.
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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 02:41
farm-hill.jpgCette vignette dégage un air d'automne où on se prépare pour l'hiver. Est-ce honnête de la présenter au coeur de l'été? Pourtant, malgré la canicule, je connais des gens qui commencent à penser à leur bois de chauffage pour l'hiver. Tôt le matin ou tard le soir, des amis entretiennent leur jardin pour les mises en conserve à l'automne. Malgré les activités intenses de quatre paroisses durant l'été, dont une communauté qui célèbre le 250e de l'arrivée des acadiens et l'autre qui célèbre le centenaire de sa fondation, je me prépare tranquillement à un trois mois de solitude et de ressourcement pour faire mes propres mises au point. Nous pouvons jouir pleinement du présent, mais il y a toujours une petite préparation de notre avenir dans notre quotidien.

Quand j'étais jeune, j'ai eu des modèles de prêtres qui ont eu une influence sur ma manière de concevoir la prêtrise. Maintenant que je suis prêtre depuis plus de 4 ans, je découvre de ces modèles ne me servent plus à grand chose. C'étaient des hommes extraordinaires avec leur force et leurs limites. Mais leur dévouement ne se limitait qu'à une seule paroisse. Il y a une différence entre dire quatre messes dans une même église en fin de semaine et courir quatre églises pour dire dans chacune une messe en week-end! Aussi, on voyait ces prêtres à toutes les activités paroissiales. Avec quatre communautés distinctes et indépendantes au niveau de leur charisme et leurs activités respectives, je ne suis pas capable d'être partout où "la présence du prêtre est requise." Je me le fais dire souvent. Et je dois avouer que ma demande à l'évêque de prendre trois mois pour moi est influencée par ces demandes auxquelles je ne sais plus répondre. Je vivrai donc ce que j'encourageais des gens à vivre à l'époque où je travaillais avec les Alcooliques Anonymes. Je vais vivre ma 4e étape qui stipule: "Nous avons fait un inventaire moral et minutieux de nous-mêmes."

Suis-je un modèle pour un jeune d'aujourd'hui qui pense au sacerdoce? Pourtant, Jean-Pierre Ferland parle dans l'une de ses chansons d'une "Simonne de Beauvoir" qui a marqué sa manière de voir la vie. Il faut dire que celle-ci était la copine de Jean-Paul Sartre, philosophe existentialiste qui a grandemande contribué au mouvemant anti-religieux qui a marqué la France. Les deux se disaient athées. Où sont nos modèles dans la vie et en quoi nous inspirents-ils? Il y a certainement les vedettes qui occupent nos loisirs lorsqu'elles passent à la télé. Mais est-ce de véritables modèles?

Les temps changent et l'avenir fait peur à plusieurs personnes. Serait-ce la raison que tant de gens se procurent les émissions de télé de leur enfance sur vidéo-cassettes, pour reprendre pied là où le terrain se fait glissant? Se peut-il que nous n'ayons si peu hâte à demain que nous voulions éterniser notre hier?

Quand j'étais au noviciat des capucins au Kansas, j'avais lu la correspondance d'un Baron avec sa nièce. Le Père-Maître nous demandait d'y reconnaître la spiritualité des laïcs chez ces gens du début des années 1900. C'est de là que m'est venue l'idée d'écrire une correspondance avec un être imaginaire que je publierais éventuellement, un peu comme l'a fait le Pape Jean-Paul Ier. Le sort, ou la providence a voulu que ce souhait se concrétise avec une personne bien vivante de mon époque. Nous avons plus qu'écrit, nous nous sommes influencés mutuellement pour surmonter les obstacles que la vie nous présentait de part et d'autre. Nous avons  développé une spiritualité pour aujourd'hui, influencée par le mouvement des Alcooliques Anonymes de ma part et de Thomas Merton de la part de Monique. Mais cela apporte des conséquences que l'on ne rencontre pas quand l'un des correspondants est décédé. Pourtant, comme j'ai eu des modèles dans mon enfance qui ont inspiré mes choix de vie, je pense que les jeunes d'aujourd'hui ont aussi besoin de modèles, sinon de point de repère qui pourraient inspirer leur choix de vie. On ne vit pas pour rien et on n'invente pas le monde à coup d'expériences inédites. Ceux qui se souviendront diront combien nous avons influencé leur choix de vie. Je voudrais seulement que le bien que je tente de faire crie plus fort que tout le mal dont les médias parlent  tous les jours. En fait, s'il n'y avait pas autant de mal de vivre à l'écran de nos télévisions, je ne me ferais pas souffrir à vouloir laisser une trace de joie dans ce monde qui semble avoir mal! C'est du moins le message que j'entends tous les jours.
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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 02:11
DSC-0225.JPGJ'écrivais dans un blog précédent ce que les boutiques souvenirs nous laissent de notre histoire. Je parlais aussi des rôles par lesquels on identifiait les personnages des télé-romans, des rôles qu'on pouvait aussi retrouver dans la société. Chez moi, on a déjà eu une chambre destinée à un itinérant, un infirme qui quêtait ses repas et son lit là où il passait. Des fois, il arrivait chez nous après s'être saoulé chez l'un des voisins. J'ai connu l'époque où le curé avait sa ménagère, sa cuisinière, sa secrétaire, son bedeau, son presbytère, son église, son charnier et son cimetière. Le curé disposait de tout cela sans rendre de compte à personne au sein de la communauté, sauf à son évêque peut-être. À l'époque, jamais on aurait questionné le fait que le curé s'approprie de tels biens comme s'ils constituaient sa propriété personnelle.

Je suis prêtre et curé. Le réalité du prêtre a énormément changé. Il a son salaire, dispose d'un presbytère où il paie sa pension, son loyer et les utilités  d'usage. Il reçoit ses T4 annuels et remplit ses impôts aux gouvernements. Il paie les taxes sur tous les produits et services comme tout employé salarié. Il est homme public et on s'attend à ce qu'il annonce l'évangile. Ses agirs en société sont scrutés à la loupe. Chaque prêtre a son histoire personnelle dont les autorités diocésaines et des grands séminaires doivent tenir compte dans leur discernement vocationnel. Qui est donc cette femme qui partage la vignette avec moi?

Elle s'appelle Monique Roy. Elle a gagné sa vie avec l'écriture, donc, elle est écrivaine de carrière. Après plus de 40 ans passés en Californie, elle revient à la maison paternelle de Pointe-Verte pour prendre soin de ses parents âgés qui avaient célébré 70 ans de mariage en 2000. J'étais alors diacre et animateur de la communauté chrétienne de Pointe-Verte. Son projet de famille ne fonctionnait pas et j'étais en questionnement sur mon avenir comme futur prêtre pour le diocèse de Bathurst. Nous nous sommes rencontrés sur les rives de Pointe-Verte où nous discutions de littérature. Elle étant écrivaine, je lui partageais mes élans d'écriture car, je me disais un homme qui aimait écrire sans prétendre que je pouvais être écrivain. Elle se disait chrétienne et catholique mais sans se prétendre pratiquante. Elle ne comprenait pas pourquoi sa fratrie rejetait son projet d'aider leur parents comme je ne comprenais pas que mon évêque de l'époque ne voulait plus m'ordonner prêtre. C'est dans ce contexte que nous avons écrit ensemble "Dialogue entre un homme d'Église et une femme de Lettres, Tome I publié en 2004. Le livre se termine où son roman Requiem pour Galatée sera publié et que je serai appelé au sacerdoce par le nouvel évêque, ordonné à ce titre depuis quelques mois. Ce volume a connu une popularité inestimée. Une correspondance entre deux personnes encore vivantes était du jamais vu dans le monde littéraire. Il faut dire que la publicité et le timing tombaient pile. Il y eut beaucoup de publicité et le lancement s'est fait à quelques semaines avant les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Or, c'est le temps où les gens achètent des livres comme cadeaux pour Noël. 

Nous avons continué notre dialogue malgré mon engagement comme curé, de sorte que nous avons publié le Tome II de Dialogue.... en 2006. Ce livre se termine au moment où je retourne au ministère après trois mois de convalescence suite à un problème cardiaque appelé "angine vasospastique". Ce deuxième tome n'a pas connu le succès escompté. La publicité était bonne mais le timing n'y était pas. Le lancement s'est fait s'est fait peu après les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Les achats des fêtes étaient déjà faits. Quoi que ceux qui ont lu le deuxième volume le trouvent meilleur et plus facile que le premier, le résultat escompté n'y est pas. PArce que le lancement a eu lieu un mois après mon retour au ministère, les rumeurs ont commencé que je n'avais pas vraiment été malade, que je devais me donner du temps pour publier au lieu de faire du ministère. Ce qui semblait être une promesse d'avenir commence à prendre d'autres formes de tourments. Dans les trois mois demandés pour revoir ma vie à la lumière des nouveautés de ma santé dont les séquelles sont permanentes, les autorités diocésaines me demandent de revoir aussi mon rapport avec Monique et l'importance que je donne à l'écriture.

Dois-je vraiment défendre mon rapport avec Monique? Je paie mon loyer qui est à son sous-sol. Sans elle, j'aurais quitté l'idée de la prêtrise sans connaître le bonheur que je ressens actuellement quand je fais mon ministère de prêtre. Elle est ma compagne d'écriture. Comme compagne, je la sens mon égale, comme deux gamins qui marchent dans la vie main dans la main. Je ne voudrais pas qu'elle me précède car je ne pourrais pas la suivre. Je ne voudrais pas la devancer car je la perdrais de vue et je me sentirais encore seul dans la vie. Je crois en son écriture comme elle croit en mon sacerdoce. L'alliance que je porte au doigt et que l'évêque a bénie le soir de mon ordination sacerdotale, est son don à elle au nom de l'Église. Elle corrige constamment mes écrits pour rendre justice aux idées que je tente de mettre sur papier pour les générations à venir. L'engagement public que j'ai fait concernant mon célibat, elle l'a fait en privé alors que j'étais en grande prosternation lors de la litanie des saints à mon ordination. SI vous revenez occasionnellement sur les textes de mon blog, vous verrez des corrections grammaticales importantes. C'est que je suis très imagé dans mon écriture, comme un peintre qui trace un tableau avec son stylo. J'utilise donc beaucoup de qualificatifs pour dire ce que Monique résume avec un verbe ajusté à l'image qui doit naître dans votre manière de me lire.

Par respect et obéissance, en communion avec mon évêque, je vais donc réfléchir mon à rapport avec Monique et à l'importance à donner à mon écriture. Mais vous, chers lecteurs et chères lectrices qui visitez si souvent mon blog pour son contenu, qu'en pensez-vous? Que pensez-vous du prêtre d'aujourd'hui, comment me percevez-vous comme prêtre-écrivain? Que pensez-vous de ce rapport de réciprocité avec Monique et quelle importance dois-je donner à l'écriture dans ma vie? Vous qui me lisez, qu'en pensez-vous?
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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 23:09
grande-12-BIGHILL.jpgSi j'avais le temps, je vous conterais une histoire. L'histoire de ce paysage qui se perd dans l'espace, et celle de ce cervidé qui cherche à s'y retrouver. Que nous disent nos terres? Nous arrive-t-il de confondre le temps et les histoires qui s'y rattachent? Les anciennes séries télévisées et gardées en souvenir dans certaines boutiques telles que "Imavision" nous ramènent des souvenirs tels que Les Belles Histoire des Pay d'en Haut ou encore Le Temps d'une Paix quand ce n'est pas Entre Chien et Loup.

La série qui m'a le plus marqué est Les Belles Histoires des Pays d'en Haut de Claude-Henri Grignon. Ce n'est que dernièrement que j'ai donné ma collection vidéo à un couple d'amis de Lavillette qui se passionne pour cette série. Les personnages avaient l'identité de leur rôle social. Il y avait le quêteux avec Jambe-de-bois, l'exilé avec Alexis Labranche, le maire et l'avare avec Séraphin et sa soumise qu'était Donalda. Il y avait aussi le Roi du Nord avec le Curé Labelle et son secrétaire Dubouquet, le marchand général, l'aubergiste, le curé Rodin et sa ménagère. On ne peut oublier le forgeron du village et son fils Florent, le notaire et sa fille, la riche héritière isolée dans son chateau avec son fils avocat. Chacun avait un rôle sur scène qui représentait des rôles que nous retrouvions dans le quotidien de la société de l'époque.

Les temps ont évolués. Certains m'appellent encore "Monsieur le curé", mais ils sont rares. On m'appelle plutôt "Le Père Daniel" quand ce n'est pas Daniel tout coup. On n'a plus de titre social pour une occupation. On se fait souvent demander: "Pis, que fais-tu de bon? Où travailles-tu? Tu es rendu à combien de carrière depuis ta graduation su secondaire?" etc.

On se cherche de plus en plus dans un monde anonyme tant la mondialisation occupe nos nouvelles du jour. Nous sommes seuls avec notre prénom et nom de famille, comme ce cervidé de la vignette. On a quelque chose à donner, mais qui en a vraiment besoin? Qui en fera la mise en marché? Qui ventera les mérite d'une écriture pour les générations de demain? Sauront-elles lire de la même manière que nous écrivons? Faudra-t-il, comme pour les séries télévisées d'hier, des boutiques-souvenirs qui feront de notre quotidien, avec ses questions et son cheminement, des objets de collection pour ceux et celles qui ne reconnaissent plus la valeur du présent? Pouvons-nous parler de notre histoire au présent afin que l'on ne nous fasse pas dire demain ce que nous n'aurions jamais pensé aujourd'hui?

Il existe beaucoup de gens pour qui l'histoire n'a plus de temps. En fin de semaine, un paroissien me disait à la fin de la messe: "Comme disait le vieux Chevron dans Séraphin (voir Les Belles Histoires...) il ne fera pas son jar quand il sera dans la vallée de Joséphat!" C'est une belle référence de l'histoire et d'une certaine mentalité de l'époque, mais est-ce encore valide pour aujourd'hui? Est-ce encore une référence pour poser un systèeme de valeurs sociales? Existe-il une écriture pour aujourd'hui qui aura son importance demain? C'est ce que je tenterai de développer dans mon prochain blog "Le Temps et son Avenir."
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 01:28
image005-copie-1.jpgOn m'a demandé un texte sur "Le jardin de Dieu en soi." Je me donne ici un petit ébauche sans pértention, ne serait-ce pour démontrer que la science infuse n'est pas forcément artisitique et si elle l'est, on ne m'en a pas fait cadeau. "Le jardin de Dieu en soi" me paraît une affirmation fragile à deux sens, est-ce le jardin de Dieu comme tel? Ou serait-ce le jardin de Dieu que l'on porte dans son monde intérieur? Je préfère cette deuxième affirmation. J'aime ce monde intérieur qui inspire, soupire et souvent extirpe de mes sens des mots dont je ne comprends le sentiment profond que plus tard. C'est un sentiment qui est à la fois une révélation, un soupir de Dieu dans le souffle quasi-perdu de l'homme qui cherche au plus profond de lui-même un élan de base qu'il ne sait pas arrêter. Nous disons de cet homme qu'il est artiste, car sans son art, il est mort sans espoir de résurrection.

Artiste anonyme, de nom reconnu ou d'une renommée internationale, il n'en demeure pas moins qu'il est, de par son art, l'image du Dieu-Créateur qui engendre l'Esprit-Saint à chaque inspiration artistique. Écrivain, il étale avec la plume de son coeur, des mots issus de l'encre de ses veines, pour insuffler  dans une existence en quête de sens. Peintre, il trouve sur la palette de son coeur les teintes pour nuancer les paysages sombres d'un monde qui pourrait avoir encore plus mal à l'âme s'il était aveugle, car il connaîtrait pas la beauté des couleurs! Compositeur, il noircit la note pour donner un certain caractère à une portée qui cherche son horizon. Interprète, il harmonise les sons et les mots pour faire danser la vie malgré son écharde au petit orteil, le plus fragile de tous les doigts du pied. Grâce aux artistes, le véritable athéisme n'existe pas. Car cela voudrait dire qu'ils ne croient plus en leur art, en leur créativité. Et c'est alors que Dieu meurt sans espoir d'une résurrection.

Le jardin de Dieu en soi, c'est la plume de l'écrivain qui écrit son petit mot, les nuances des couleurs avec lesquelles le peintre fait sourir la vie, les notes qui font danser et les harmonies qui font chanter. Il y a un jardin de Dieu caché en ce monde et l'artiste possède la clef de son mystère. Mais c'est un mystère que découvre celui qui lira ce que l'écrivain écrit, contemplera ce que le peintre expose, écoutera l'harmonie des voix venues d'ailleurs et qui engendrent les voies du coeur.

Quand l'homme aura perdu la voie de son coeur, Dieu pourra dormir en paix dans son éternité car Il sera mort à tout jamais à la vue des hommes.
Quand l'artiste se tait, Dieu n'a plus rien à dire. Et si l'artiste se terre, il faudra inventer un requiem pour Dieu qui n'a pas su sauver ce qu'Il a créé avec amour.
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 04:09
DSCN0986.JPGÀ l'occasion de son anniversaire de naissance, de celui de son mari qui aura lieu demain et de leur anniversaire de mariage qui aura lieu en la fête de Sainte-Anne, j'ai eu un bel échange avec ma soeur aînée. Pendant plusieurs années, Lucie-Anne s'est donnée avec joie à la formation des jeunes en catéchèse dans sa communauté chrétienne. Elle s'est dévouée de la même manière que les religieuses qui m'accompagnent sur la vignette. Celle de gauche, la plus courte, est sr Thérèse Bélanger, 96 ans dont 76 ans de vie religieuse et celle de droite, la plus grande, est sr Lucienne Lambert, 89 ans dont 70 ans de vie religieuse. On se souviendra que j'avais écrit dans un blog que Sr Thérèse avait sauvé ma mère avant ma naissance et que sr Lucienne avait assisté ma mère à me mettre au monde.

À l'époque de ces valeureuses dames de mon enfance, on parlait de vocation. Quand je pense au dévouement de ma soeur en catéchèse, j'avoue que l'on parle plutôt de conviction de base. Ma soeur n'a aucune formation en catéchétique, elle a appris avec le responsable diocésain de catéchèse de son diocèse. Elle me disait la colère qu'elle éprouvait ce dernières années  concernant les parents qui n'assumaient pas leur responsabilité de parents. Elle leur a demandé pourquoi ils inscrivaient leurs jeunes à la catéchèse, puisqu'ils ne semblaient pas y croire. "C'est pour faire taire nos parents..." disaient plusieurs d'entre eux. Mais les parents eux-mêmes n'étaient pas motivés par l'expérience de la formation catéchétique des enfants.

Que ce soit pour les religieuses de notre enfant ou les catéchètes d'aujourd'hui et que l'on appelle un tel engagement une vocation ou un dévouement, il n'en reste pas moins que la conviction de base est l'élément souvent manquant entre la réussite et l'échec d'une démarche de formation.

Peu importe les découvertes archéologiques, les nouveautés au niveau des écritures et de l'histoire ancienne, peu importe les propos des érudits sur le salut du monde en Jésus, s'il manque cette conviction de base des laïcs, la mission échoue. Actuellement, telle est mon expérience pastorale. On exige une telle élasticité de la part du prêtre dans son ministère que j'en perds ma conviction de base. Faut-il qu'il en soit ainsi?
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24 juillet 2007 2 24 /07 /juillet /2007 08:04
ShowLetter.jpgOn parle souvent de la solitude du prêtre. Ce soir, je n'ai pas besoin d'une compagne pour partager mes draps ou  d'un compagnon pour partager ma nuit. Je cherche un lecteur qui saura accompagner mes doigts qui pianotent sur ce clavier des mots que je n'aurai pas choisis d'avance. Quand on est victime d'une gastro, il y a des mouvements intérieurs qui valent les valses des sphères spirituelles. C'est là où j'en suis pour ce soir. Ma prière se fait trop courte pour être saluée: "Seigneur... pas encore!!!"

Et dire qu'on me demande de réfléchir sur le sens de l'écriture dans mon ministère! Il paraît que celle-là nuirait à celui-ci. Mais que ferais-je ce soir sans ce clavier docile, malgré l'heure nocturne pour accueillir mes mots avant qu'ils ne deviennent qu'un amas de maux oubliés en amont des idées déjà établies comme vérités! Mais je pense qu'on m'a mal formulé la chose. On veut bien que j'écrive mais en autant que je ne publie pas. Car je pense que ce sont mes publications que l'on me reproche et non le fait d'écrire. Car vois-tu, quand le corps souffre d'une gastro et que le coeur en souffre en carence de  mots, ces maux pas toujours beaux deviennent alors ma prière quand je ne sais plus prier. Il paraît que ça marche! Je ne sais pas vraiment comment, mais j'y crois au moins, c'est déjà cela! Car c'est bien écrire, pourvu que le monde ne le sache pas! Autrement certains s'en feraient des monts pour des mots qu'ils n'auraient jamais penser parce qu'il croyait qu'il fallait d'abord les prier! Mais vous n'êtes pas du monde vous, puisque vous me lisez et partagerez sûrement avec vos amis sans autre prière, non? Sinon, heureux êtes-vous de savoir ce que d'autres ne savent pas encore parce qu'ils n'auront pas encore lu ce que vous êtes à lire!

C'est bien d'être prêtre sans prière. C'est comme l'écriture sans sa muse, car cela permet de s'amuser, car personne n'a à tenir compte des attentes des autres. Il ne doit rien à personne puisqu'il est en manque de mots! Ses trémas ne deviennent que des points suspendus au-dessus d'un rien car ça prend plus qu'une lettre pour faire un mot, comme ça ne prend qu'un mot pour faire mal!

En fait, j'utilise ces mots comme des monts pour faire le tour des vallées où rencontrer ma vérité. Vous vous souvenez de la phrase de Pierre: "Pour toi Seigneur je donnerais ma vie?" J'ai imité cette prière ce soir et le Seigneur m'a répondu. "Je ne te demande pas ta vie, juste ta santé! Qu'en penses-tu?" Et c'est là que j'ai compris que la première véritable prière c'est de demander un appui dans la nuit, sans lit ni draps santé. Juste quelqu'un qui, tout bonnement, ne trouvant pas le sommeil, chercherait sur le net une distraction avant de s'endormir. S'il ne trouve pas le sommeil recherché, puisse-t-il prier avec ce prêtre qui cherche sa prière.
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23 juillet 2007 1 23 /07 /juillet /2007 06:00
dessin-6-copie-1.jpgSeule la peur de soi peut faire craindre la Solitude en la reniant comme une soeur bien-aimée. Le parallèle entre Marthe et Marie est justement cette en situation où l'individu peut se définir à partir de son agir, comme c'était le cas de Marthe, ou à partir de son être comme Marie. Mais il faut dire que la solitude de Marie était habitée de la présence de Jésus. De là le sens de la soeur révélatrice du soi inconnu. Jésus n'est qu'une image de la rencontre avec soi, à moins qu'il en soit le miroir.

Le miroir a cette qualité de me faire voir chez moi ce que les autres regardent à chaque fois que je les rencontre. Par exemple, en jouant sur ce clavier pour étaler les mots que vous lisez, je ne vois pas mon nez et ces poils irréductibles qui poussent continuellement sur mon nez et qui font le plaisir de mon barbier. Je ne les vois pas car ils ne sont pas dans mon champ de vision. Il en est ainsi de ma chevelure, de mes yeux et de mes oreilles. Il y a le champ de ma vision et il y a le champ de ma conscience. Qu'en est-il de ces découvertes sur soi que l'on ne voudrait pas que d'autres sachent? Et pourtant, ils le savent, elles se transposent inconsciemment dans nos gestes. C'est par charité, souvent mal posée, ou par délicatesse un peu gauche pour ne pas blesser que nul n'ose nous révéler ce qui est perceptible chez tous ceux et celles que nous côtoyons.

Par le rêve ou l'illusion du faire, on voudrait attirer l'attention sur nos bonnes actions pour se convaincre de nos bontés et beautés intérieures. C'est le défi quotidien de Marthe qui s'agite et s'affaire à tant de choses à la fois. Jésus ne lui reproche rien, il ne fait que souligner que Marie a choisi la meilleur part. Celle de la rencontre, de l'écoute de la Parole qu'il lui dit et aussi l'écoute de sa voix intérieure de sa conscience.

Ma solitude est ma soeur car elle est différente de moi, quoi que nous soyons de la même racine de vie, celle de se découvrir pour enfin recouvrir nos traces dans l'expérience de nos actions à inscrire dans l'histoire de ceux et celles qui auront survécu à notre mort. Je serai seul avec ma solitude. Mais serai-je vraiment seul? Cela dépendra de ce que ma solitude aura à me dire.
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22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 03:35
WhiteMoose009.jpgL'expérience de Marthe et de Marie m'indique les deux manières d'apprendre de la vie. Marthe est sous le mode du "savoir" qui se transpose dans sa manière de faire. Elle sait faire le ménage et elle le fait très bien. Elle sait faire la cuisine et elle cuisine très bien. Elle s'agite et s'énerve car elle se sent coincée par les situations et les événements. Il faut "faire" en sorte que tout arrive à bon port.

Marie est sous le mode du "connaître". Elle est assise et écoute Jésus car elle veut le connaître. Le mot "connaître" comprend deux mot; le "con" qui veut dire avec et le verbe naître. De par ce qu'elle fait, Marthe a une connaissance limitée. Elle a son livre de recettes et elle sait le rituel de l'entretien d'une maison. Cela n'est pas mauvais en soi. Le médecin sait les sortes de maladies qui existent et il sait les remèdes à appliquer. Pour lui, il n'est pas nécessaire de connaître l'expérience du cancer pour pouvoir le traiter. De par ce qu'elle est, Marie entre dans l'expérience de se mettre à l'écoute de Jésus, Marie entre dans une expérience où elle "naît avec" Jésus. Car ce dernier voit les choses dans leur ensemble et non seulement à partir du geste à poser. Non seulement elle fait l'expérience de "naître avec" mais elle fait aussi l'expérience de "prendre avec" c'est-à-dire comprendre comme Jésus comprend les événements et les situations.

Marie a pris la meilleure part et elle ne lui sera pas enlevée car elle est au coeur de l'expérience de "naître" et "prendre" la vie et ses événements "avec" Jésus. Je savais qu'il y avait des animaux albinos. Grâce à l'expérience d'un ami qui en a rencontrés et pris en photo, je comprends mieux et cela me donne une connaissance "une naissance avec" qui m'est tout-à-fait nouvelle. Et cela ne s'apprend pas toujours dans les livres. C'est ce à quoi Jésus m'invite à chaque Eucharistie. Qu'en est-il dans les autres dimensions de ma vie?
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