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14 juin 2007 4 14 /06 /juin /2007 02:38

Le mot théologie signifie "discours sur Dieu". Mais la théologie n'engendre pas la foi. Elle tente de l'expliquer et ainsi de mieux la centrer dans la manière de la vivre. Il y a deux façons de parler de Dieu. Il y a la théologie dite d'en haut qui nous vient de la tradition de l'Église. Pendant des siècles, c'était le seul discours sur Dieu, un discours qui s'appuyait sur la témoignage des apôtres et sur l'enseignement des pères de l'Église. Comme une page d'horoscope, tout était dessiné à l'avance selon le plan de Dieu. Nous n'avions qu'à mettre ces principes en pratique et le Ciel nous était gagné. Cette théologie se transposait dans la manière de célébrer. Le prêtre était seul devant son Dieu et le peuple était en arrière de lui, à prier autrement, l'autre bord de la balustrade. Tout se passait dans une langue inconnue du peuple, le latin. C'était la langue universelle qui rendait toute activité religieuse uniforme en elle-même. Peu importe où le chrétien célébrait, il ne se sentait pas dépaysé dans la cérémonie. S'il savait lire, il possédait son missel personnel où le Latin et le Français se côtoyaient.

Un nouveau souffle semblait prometteur avec la venue de Vatican II. Jean XXIII n'avait-il pas dit d'ouvrir les fenêtres pour aérer l'Église? De nouveaux mouvements spirituels ont surgi. Il s'agit de penser à La Rencontre, le Cursillo, La Flambée, la Renouement Conjugal et le Renouveau Charismatique, pour n'en nommer que quelques-uns. C'était un tout nouveau discours sur Dieu. Un discours que l'on peut appeler Théologie d'en bas. Basé sur l'expérience humaine de Dieu en opposition au Dieu de la Révélation. C'est la Loi qui rencontre le Prophète. L'Église n'est plus une institution, c'est un peuple en marche, en croissance et en cheminement. L'Église ne s'identifie plus aux mitres d'évêques et aux étoles de prêtres et de diacres. Le témoignage des chrétiens vaut celui des apôtres du temps de Jésus. Les leçons de vie valent les enseignements des pères de l'Église. Cette nouvelle théologie, ou manière de dire Dieu, s'est aussi transformée dans la manière de célébrer la foi. Le prêtre ne dit plus "sa" messe mais préside celle du peuple et se tournant vers celui-ci et en parlant sa langue.

Nous sommes donc passés de l'Église à l'image du Dieu-Père pour entrer dans l'ère d'une Église à l'image du Dieu-Fils. On ne lit plus les évangiles pour s'imbiber des enseignements du Christ mais pour mieux comprendre l'attitude des apôtres afin de s'y identifier. On appelle cette grille de lecture la sémiotique. On n'a plus à imiter le Christ en croix mais à se convertir à l'image de Pierre après son reniement ou à abandonner la partie à la manière de Judas. C'est donc la porte grande ouverte pour les adeptes des nouveaux mouvements religieux. Mais que manque-t-il pour qu'il y ait une véritable rencontre entre la théologie dite d'en haut, issue du témoignage des apôtres et de l'enseignement des pères de l'Église et la théologie dite d'en bas issue du témoignage des baptisés d'aujourd'hui et de l'enseignement de la vie? Se peut-il qu'il nous manque l'Église à l'image du Dieu Esprit?

Comment engendrer, à partir de la Théologie d'en haut et de la Théologie d'en bas, une Théologie de la Rencontre? Il y a l'Église Communion qui exige deux mouvements. D'abord, il faut découvrir ce que l'on a en commun pour ensuite établir une rencontre réciproque. Les expériences de vie issues des mouvements spirituels doivent s'insérer dans l'Église institution dans le respect mutuel. Mais cela exige une ouverture d'esprit et d'accueil. Les prêtres doivent présider les célébrations de foi du peuple rassemblé mais les laïcs doivent aussi assumer leur foi dans leur manière de vivre hors de l'église ce qui s'y célèbre à l'intérieur.

Je termine toujours les célébrations dominicales avec le même envoi en mission. "Personne n'a le droit d'être malheureux jusqu'à la prochaine Eucharistie. Si vous rencontrez quelqu'un qui l'est, vous avez la mission d'actualiser ce que nous venons de célébrer en les aidant à être heureux. Allez dans la paix du Christ." Nous engendrons alors l'Église-Trinité qui est à la fois une Église-Père de par son institution, une Église-Fils de par son prophétisme et une Église-Esprit de par la communion et le respect mutuel.

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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 18:51
-cid-4DCA906F-A06C-4C3B-97F3-1C3670B67723.jpgQuand on entend parler de l'Église, on imagine facilement les énoncés et décrets émanant de l'Évêque de Rome. Mais il y a aussi l'Église locale autrement appelée paroisse. Dans le contexte des unités pastorales regroupant différentes paroisses, certaines unités comprennent de 3 à 6 paroisses. Le dynamisme est autre. C'est une Église constituée de baptisés qui tentent avec leur propres moyens  de vivre les valeurs évangéliques. Des conflits internes se transposent dans les attitudes extérieures. 

L'homme est à la fois politique, psychologique, spirituel et pastoral. Au niveau politique, il aime que ses idées passent et que celles-ci influencent les décisions de la société. Au niveau psychologique, il se laisse transformer ou déformer par ses expériences de vie. Au niveau spirituel, il porte un témoignage de foi ou un contre-témoignage. Au niveau pastoral, il construit ou détruit le Royaume dans lequel il est engagé de par son baptême.

Il n'y a pas que les décrets de Rome qui découragent les croyants d'intégrer leur foi dans l'Église Catholique et ainsi d'opter pour d'autres religions à caractère plus évangélique. Le témoignage des baptisés à la base en fait tout autant. Quand les décisions pastorales sont à ce point influencées par la force des convictions politiques, c'est-à-dire, la capacité à vendre ses idées au point de construire le Royaume sur une idéologie personnelle vendue comme collective, l'ardeur pastorale du chargé de la Mission en Église en prend pour son rhume.

Qu'est-ce que le chargé de Mission, le prêtre, peut faire quand il réalise d'une part que les éléments du Royaume sont menacés et d'autre part qu'il doit assumer la responsabilité d'un tel échec alors qu'il en est la victime? Je trouve déplorable que l'on blâme l'Église de Rome de créer l'exode de ses baptisés vers d'autres religions chrétiennes. À constater le conflit interne de l'homme qui se répand comme une traînée de poudre dans la collectivité au point d'ériger des murs entre les communautés appelées à former l'unité pastorale, je me demande si je ne suis pas à perdre ma foi dans ce qui est sensé la nourrir. Le rôle des baptisés est de confirmer le curé dans sa responsabilité de pasteur. Quand cette confirmation n'y est pas, il faut alors admettre qu'il manque un sacrement important dans la panoplie des signes de Dieu parmi nous.
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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 03:16
Au 4e siècle, saint Augustin comparait la mort à la naissance. De cette image, j'ai créé un scénario que je raconte lors des funérailles que je préside. Imaginons-nous en présence d'une femme enceinte de 8 1/2 mois. Imaginons aussi que nous puissions communiquer le foetus et qu'il puisse nous répondre. Nous pourrions lui dire que nous avons hâte qu'il naisse.
- "Mais pourquoi dois-je naître?" nous demanderait-il.
- "Pour vivre!" lui dirait-on.
-"Mais je vis déjà!" répondrait-il.
Comment lui dire qu'il verra des levers et des couchers de soleil, la mer, les champs, des forêts à perte de vue? Tout ce que l'on pourrait lui dire c'est: "Attends de naître et tu verras." On pourrait lui dire: "Tu verras ta mère, celle qui te porte..."
- "Ma mère!?! Elle n'est jamais venue ici me dire qu'elle existait. Je ne l'ai jamais vue! Et si ce n'était qu'un mot que tu inventes afin que je n'aie pas peur de mon avenir? Et quand je serai avec vous, vous me direz qu'il y a un Dieu en qui il me faut croire sans voir?" Que peut-on lui dire sauf: "Attends de naître et tu verras." Et si l'enfant nous décrivait ses mains, car il ne sait pas les nommer mais elles sont là, bien formées. "À quoi ça sert cela?"
Comment lui expliquer qu'il pourra bricoler, tricoter, tendre la main pour aider et écrire à un(e) ami(e)? Tout ce que l'on pourrait dire c'est: "Attends de naître et on t'apprendra!? Ainsi ferait-il avec ses pieds. Comment lui expliquer qu'il pourra marcher, courir, faire de la bicyclette et du pédalots? Encore là, il faudra lui dire: "Attends de naître et on te montrera."
En se faisant proche de soi, on découvre des dimensions spirituelles que l'on ne comprend pas mais en lesquelles on aime croire puisqu'on leur reconnaît des forces de vivre. Mais comment les définir avec exactitude? L'homme n'est grand que lorsqu'il est à genou. Mais à ne jamais confrondre avec ceux qui vivent accroupis sur leur mal de vivre. Ce n'est qu'en découvrant les mains et les pieds de son coeur que l'homme (et la femme) se dispose à un l'Au-delà de liberté et de communion.
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13 juin 2007 3 13 /06 /juin /2007 02:05
Je vous souhaite la bienvenue à mon blog. C'est une nouvelle expérience pour moi. J'aime l'écriture. Elle exprime l'indicible et requiert une ouverture d'esprit et d'idée. J'ai un site internet au www.danleclair.com. où j'ai une cinquantaine de textes, récits et réflexions. J'ai aussi publié deux livres avec une amie écrivaine intitulés "Dialogue entre un homme d'Église et une femme de Lettres, tome I et II". 

Je suis prêtre catholique depuis 4 ans. J'ai été ordonné à 47 ans, après environ 20 ans de travail auprès des alcooliques, toxicomanes et prostitué(e)s et 5 ans de vie religieuse dans une communauté canoniquement reconnue. Je crois et tente de pratiquer la philosophie et la spiritualité des Alcooliques Anonymes.

L'être humain est foncièrement croyant. Ce n'est qu'en établissant sa croyance qu'il peut se relier à d'autres et ainsi engendrer une religion vivante et active. Les sacrements sont d'abord des lieux et des espaces de célébrations communes de foi. Il faut s'en sortir afin de mieux vivre cette foi dans le quotidien. La foi est forcément multi-directionnelle et nous oblige à se faire multi-disciplinaire. On ne peut croire en une divinité sans d'abord croire en son humanité. Dieu se fait connaître à même nos expériences humaines. Je reviendrai partager ma vision des sacrements dans ce qu'ils portent de vie et les attitudes qu'ils sous-tendent
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