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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 21:02
La Puissance Supérieure

Je suis à lire «Les Alcooliques Anonymes» communément appelé «Le Gros Livre » des A.A. Le chapitre sur les agnostiques et les athées est intéressant. Il tente des arguments sur des présupposés intellectuels.

Même si je suis prêtre et que j’aime célébrer ma foi avec d’autres, il m’est difficile de mettre un visage sur cette intelligence première qui a engendré la vie. Dans les faits, je préfère me limiter à ce que Jésus en dit. Pour moi, c’est l’enseignement le plus sûr qu’il soit. Certes, les exégètes peuvent semer des doutes de nos esprits quand ils décortiquent les évangiles, mais il n’en reste pas moins certain qu’une puissance supérieure aux pouvoirs humains peut redonner la raison à ceux et celles qui l’ont perdue dans les méandres de l’existence ténébreuse.

L’approche des Alcooliques Anonymes parlent d’un Dieu tel qu’on le conçoit. Il me semble de cette approche ne peut pas porter atteinte aux croyances agnostiques ou athées. L’intelligence humaine ne peut se prétendre être le centre de la création. Le fait que la création subsiste malgré tout ce que l’homme fait pour la détruire est en soi une preuve signifiante qu’une Puissance Supérieure est à l’œuvre.

L’agir de Dieu est tangible dans le cœur de celui ou de celle qui se laisse travailler par le cœur. Il apprend contre vents et marées à vivre son Présent dans le moment précis où il prend la décision d’être et ce, malgré ses remords d’un passé qu’il ne peut pas changer et d’un avenir qu’il ne peut pas prévoir dans tous ses détails. Je vois régulièrement des gens dont le quotidien est incompréhensible tant les événements qu’ils ont subits sont indicibles. Il y a une Puissance Supérieure pour maintenir l’espoir malgré les désespérances à vivre au quotidien. À toute situation qui oblige à la soumission, il y a une force intrinsèque qui appelle à une sous-mission, celle de se réaliser envers et contre tous. C’est une force de la nature que le naturel humain ne peut contenir. L’homme ne peut que reculer le mur de son ignorance. Celle-ci ne sera jamais complètement anéantie parce que l’homme se croit supérieur en tout.

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 18:25
Tu connais la personne que j'aime

MOI, DIEU, j’aime tous les hommes et toutes les femmes,

Ça se comprend, puisque c’est moi qui les ai faits.

D’ailleurs, je les ai fabriqués à mon goût.

Tu dois te demander pourquoi je t’ai choisi.

Je t’aime à cause de tes qualités et de tes défauts.

Je t’aime à cause de tes misères et de tes grandeurs.

Je t’aime parce que tout me plaît en toi.

MOI, DIEU, c’est ainsi que je t’aime.

Tes moindres soucis et des joies m’intéressent.

Je ne me lasse pas d’entendre parler de toi,

De tes projets, de tes désirs…

J’aime te regarder rire et pleurer.

J’aime être avec toi, toujours.

Vas-tu finir par comprendre que je t’aime comme tu es?

ET que je te demande de m’aimer

Avec le cœur que je t’ai donné…

GARNEAU, Jean-Jacques, Le bonheur, c'est pour toi. Montréal. ED. Paulines, 1985, p.11

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24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 16:06
La Vie en Étapes

J’ai découvert la vie en 12 étapes je n’avais que quinze ans. Un geste déplacé par une personne que je ne soupçonnais pas capable d’un tel affront a provoqué chez moi un flot d’émotions que je ne saurais canaliser.

L’ami qui m’a accueilli dans mon désarroi a su m’amener là où il me fallait être pour que j’extirpe par moi-même ce venin qui empoisonnait mon existence. On peut se liberté d’un mal de vivre sans accuser ceux par qui le mal survient. Il y a des guérisons intérieures qui engendrent des élans de guérisseurs bien intentionnés. Cela forme des témoins dont la vérité s’exprime dans l’agir de tous les jours. Il n’y a pas encore de diplôme universitaire pour expliciter de telles vertus.

Les 12 étapes mise en place et élaborées pour les fondateurs des Alcooliques Anonymes n’ont plus à être justifiées. Elles ont fait leurs preuves dans tous les domaines où la vie fait mal. Que ce soit au niveau du sexe, des émotions, des narcotiques, des toxicomanes, des joueurs pathologiques ou d’alcoolisme. On m’a dit d’enlever le mot «alcool» de la première étape. C’est ce que j’ai fait.

Je travaille maintenant dans une maison de réhabilitation où ses étapes constituent la base de la démarche thérapeutique. Je ne suis pas ici à cause de mes compétences académiques acquises sur des bancs d’université. Je suis ici pour témoigner d’une méthode simple pour un mode de vie spirituelle qui sait s’enraciner dans l’expérience de la vie. Comme on me l’a proposé, j’ai enlevé le mot problématique pour n’y laisser que les parenthèses ( ). A vous d’y mettre la nature de votre défi pour vivre heureux.

1- Nous avons admis que nous étions impuissants devant (…), que nous avions perdu la maîtrise de notre vie.

2- Nous en sommes venus à croire qu’une puissance supérieure pouvait nous rendre la raison.

3- Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous le concevions.

4- Nous avons procédé sans crainte à un inventaire moral et approfondi de nous-mêmes.

5- Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts.

6- Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts.

7- Nous lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts.

8- Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles.

9- Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres.

10- Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus.

11- Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous le concevions, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter.

12- Ayant connu un réveil spirituel comme résultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres toxicomanes et de mettre en pratique ces principe dans tous les domaines de notre vie.

Si on parle de «étapes» en français, j’aime aussi le mot «Step» en anglais. Dans la langue de Shakespeare, «a step» peut vouloir dire «étape» ou une «marche d’escalier.» L’important ce d’éviter l’ascenseur qui nous fait éviter les jalons décisifs des choix fondamentaux.

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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 17:50
La Vérité toute crue

J’aurais aimé titrer ce blog «La Vérité toute cruelle» mais la Vérité n’a rien de cruel. Elle est juste difficile à entendre tant elle dérange. Au procès de Jésus, Pilate lui avait bien demandé : «Qu’est-ce que la Vérité?» Plus de deux milles ans plus tard, on est encore à tenter de la définir. On sait qu’en théorie, c’est une notion intellectuelle afin de mieux comprendre autrement. La véritable vérité est comme un sel fin qui glisse entre nos doigts. Dès qu’on pense comprendre, on est confronté à des événements qui remettent tout en question.

J’ai demandé à un confrère prêtre, chevronné en formateur qu’il a été, de m’accompagner dans une démarche de discernement vocationnel. Je ne remets pas mon sacerdoce en question. Mais il me manque de ne pas avoir un ministère ajusté à mon charisme baptismal. Je suis heureux comme thérapeute à la maison de réhabilitation qui m’a engagé et je suis heureux comme prêtre pour célébrer la foi des baptisés autour des rites religieux. Mais je ne peux pas conjuguer ces deux aspects fondamentaux de mon être pour ma propre santé mentale. J’ai besoin de mes congés pour me reposer des expériences cruelles dont je suis témoin à tous les jours. Par contre, c’est seulement dans ces moments que je suis disponible pour exercer mon ministère sacerdotal. Cette semaine, une cliente m’a questionné sur l’alliance que je porte au doigt. J’ai répondu que je suis marié. Quand elle a demandé qui était ma femme, j’ai répondu spontanément, l’Église. Je me sens endeuillé de cette Épouse à qui j’ai engagé mon avenir pour le meilleur et pour le pire.

Faut-il qu’il en soit ainsi? C’est la question qu’il me faut discerner. On s’émeut des moindres mouvements du pape au Vatican, mais on n’entend plus le message de nos évêques qui sont nos premiers pasteurs. Le bon Peuple de Dieu n’a pas encore intégré le dynamisme que voulait insuffler le Concile commencé par le pape Jean XXIII et terminé par le pape Paul VI. Pour ce Peuple devenu itinérant dans sa manière de croire, l’Église est encore à Rome, loin de la réalité de nos cours-arrières. Je ne blâme nullement les évêques qui ne peuvent plus engagé mes services de prêtre ordonné. Le Peuple qui leur est confié n’est tout simplement pas synchronisé à leur fréquence radio. Qui a entendu la position des évêques du Québec sur l’aide médicale à mourir ou la réaction de la Conférence des Évêques Catholiques du Canada sur le projet de loi proposée du gouvernement fédéral qui va dans le même sens?

Je ne renierai jamais ma foi, ni en Dieu ni à Son Église. J’ai juste besoin de la resituer pour mieux la vivre, quitte à me priver de la célébrer en public comme j’aimerais tant le faire plus souvent. Pour ceux à qui je manque pour présider leurs rassemblements de foi, sachez que vous me manquez tout autant. Sachez aussi que je suis très heureux auprès de ces gens qui ne peuvent plus cacher leur mal de vivre et qui veulent se relever après une chute, quand ce n’est pas une énième rechute, qui pourrait leur être de plus en plus fatale. C’est une triste maladie où le «mal a dit» sans toutefois avoir eu le dernier mot. Je ne suis pas triste pour autant. J’ai toujours la joie de vivre et de croire au-delà de toute espérance. Je communique mon message avec le même sens de l'humour que vous me connaissez. Je me sens comme ces femmes silencieuses au pied de la croix de Celui qui a aimé jusqu’au dernier souffle. Elles se savaient porteuses de vie, mais comment l’engendrer dans de tels événements? C’est ce que je tente de discerner avec l’aide de Dieu et le soutien de mon accompagnateur spirituel.

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 04:04
Dans mon livre à moi...

J’ai œuvré près de vingt ans auprès des alcooliques et des toxicomanes avant d’être ordonné prêtre en 2003. L’évêque qui m’a ordonné diacre en 1999 en avait fait mention dans son homélie. Cette expérience est alors passée inaperçue dans mon expérience en Église dans le diocèse qui m’a fait diacre en 1999 et prêtre en 2003. Pourtant, je me savais animé des principes de sobriété qui pour moi devenaient les jalons d’une spiritualité qui dépassent les bases des conventions traditionnelles alors admises comme un fondement incontournable.

À cause de mes nouvelles fonctions comme thérapeute dans une maison de réhabilitation reconnue, je suis à lire ce livre des Alcooliques Anonymes appelé «Le Gros Livre» afin de m’approprier des notions apprises il y a longtemps. Je relie ce livre avec d’autres lunettes, avec une nouvelle perspective empreinte de mon expérience comme homme d’Église et homme de foi. Je reconnais et j’apprécie mes confrères prêtres plutôt religieux dont la liturgie bien célébrée prédomine l’expérience de foi de ceux et celles qui devraient y assister avec vénération.

Ce «Gros Livre» des alcooliques Anonymes a connu plusieurs éditions. Les différentes préfaces témoignent du cheminement de ce mouvement d’hommes et de femmes qui devrait influencer notre manière de croire et de vivre notre foi commune. L’homme est capable du plus grand alors qu’il se sent le plus petit de tous les êtres qui vivent sur cette terre. Oui, ce mode de vie peut profiter à tous et il repose sur le témoignage bénévole d’un agir divin dans une expérience humaine. Le monde est affligé d’un mal de vivre et il a été écrit en 1935 qu’on «devrait survivre ensemble ou mourir chacun de son côté.» Telle est la situation de l’Église d’aujourd’hui. «Nous devons réaliser l’unité de notre association ou bien disparaître de la scène.» (p. xix)

Comme la foi, «l’alcoolisme n’établit pas de distinctions sociales; nous constituons un bon échantillonnage de la société américaine et à l’étranger, on le constate que la même chose se produit en ce moment. Dans le rassemblement de religions que forment nos membres, nous réunissons des catholiques, des protestants, des juifs, des hindous et des bouddhistes. Plus de 15% de nos membres sont des femmes (1950). (P. xx)

Quoiqu’on en dise, l’Église a probablement fait l’erreur que les alcooliques et les toxicomanes ne peuvent se permettre. «Une approche émotionnelle superficielle suffit rarement à les aider. Le message destiné à ces gens atteints d’alcoolisme doit être profond et faire le poids. Dans presque tous les cas, leurs idéaux doivent être fondés sur une force plus grande qu’eux-mêmes s’ils veulent être en mesure de refaire leur vie. (P. xxvi)

Bill, l’un des fondateurs des Alcooliques Anonymes, a écrit le témoignage de sa vie en 1935 qui vaut encore pour 2016. Il incarne dans sa vie la mission de toute l’Église qui a connu des heures glorieuses que l’histoire ne saurait renier. Il a écrit : «C’était simple, mais pas facile; il fallait y mettre le prix. Cela signifiait l’anéantissement de mon égocentrisme. Je devais m’en remettre en toutes choses au Père de lumière qui règne sur nous tous.» (p.13).

S’inspirant qu’un père de l’Église, il écrira : «La foi sans les œuvres est une foi morte, disait-il. Et c’est particulièrement vrai pour un alcoolique! Car, si un alcoolique néglige d’enrichir et de perfectionner sa vie spirituelle par son action auprès des autres et le don de soi, il ne pourra pas survivre aux épreuves et aux dépressions qui le guettent. S’il ne se tenait pas ainsi occupé, l’alcoolique boirait sûrement de nouveau et, sûrement aussi, mourait-il. Alors, la foi serait morte en effet. C’est ainsi que nous voyons les choses.» (p.14).

La foi, pour les gens à qui je consacre mon avenir sans en faire un ministère spécifique reconnu, est une question de vie ou de mort. Ils ont beau savoir la nature de leur mal de vivre et comprendre la misère de leur existence, s’ils ne croient pas en leur sobriété, en leur recouvrement qui implique l’équilibre des valeurs, les efforts engagés n’ont aucune garantie. Bill écrira une phrase porteuse de sens et d’espérance : «La foi doit accomplir son œuvre vingt-quatre heures sur vingt-quatre en nous, par nous, ou nous périrons.» (p.15)

Je crois en la théologie qu’on m’a enseignée et qui m’a permis d’être ordonné dans l’Église qui m’a baptisé. Mais je ne peux pas renier la foi que nos ancêtres des premières heures, les apôtres à la suite de Jésus, nous ont léguée comme une espérance toujours renouvelée tant on a besoin de croire, au-delà de ce que l’on sait ou que l’on ait compris. Je suis de la lignée des premiers apôtres et ces gens rejetés, parce qu’alcooliques, toxicomanes ou affectés par d’autres dépendances, sont mes principaux témoins. Jésus est ressuscité. Une personne qui se relève par la grâce de sa foi est plus fort que celle qui n’est jamais tombée.

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 22:01
Dans les yeux sombres de la vie

Depuis plus d’un mois que je suis revenu à mon ancien métier de thérapeute dans une maison de réhabilitation. C’est là que j’ai renforci ma foi, à voir des hommes et de femmes de grandes valeurs se relever des ombres obscures de la dépendance aux drogues, aux médicaments et à l’alcoolisme.

Ils ont inspiré les thèmes des grands moments de ma vie. À mon diaconat, en août 1999 à Caraquet, le thème était : «Dieu est Amour; Rappelle-nous le Daniel.» Et mon ordination sacerdotale en mai 2003 avait pour thème : «Une Église de pauvres à bâtir.» Je trouve mon bonheur dans ce que je suis et non dans ce que je fais ou selon mes avoirs accumulés avec les années. «Pierre qui roule n’amasse pas mousse» dit le dicton. À rouler ma bosse j’en ai perdu sa mousse.

Personne ne peut me juger selon les critères de la société. Celle-ci s’est perdue dans ses essais sans lendemains. Dans trop de secteur de la vie, nous en sommes encore aux balbutiements des débuts de la révolution tranquille. C’est comme si le temps s’était arrêté et qu’on ne sait plus sur quelle chaîne tirer pour se remettre en marche.

Il est vrai qu’on a développé des services spécialisés que l’histoire n’a jamais connus. Mais nous sommes aussi aux prises avec des syndromes d’un mal de vivre inédit. Je me demande si on va un jour enlever le mot «bonheur» du dictionnaire tant on n’y croira plus! Peut-être n’existe-t-il pas de vrai bonheur, uniforme pour tous comme dans une grande religion aux chorales agencées! À moins que le vrai bonheur soit fait de petites joies glanées ici et là pour enfin le partager avec d’autres petits bonheurs échappés dans certains détours négociés trop vite.

Peut-on combler un grand vide avec de petits riens? Oui, je rencontre des yeux sombres de la vie à tous les jours. Mais le miracle de la vie, car il en existe encore de ces merveilles inexpliquées, c’est que ces yeux sombres deviennent petit à petit des regards sobres pour revoir des beautés oubliées par le mal de vivre. À moins que ce soit le syndrome de vivre mal! C’est à voir!

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17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 21:50
Le vrai héritage de René Angélil

Les éloges fusent de toutes parts à la suite du décès de René Angélil. Je lis, j’écoute et je regarde tout ce qui peut se dire de cet homme plus grand que nature. L’aurions-nous connu sans le succès artistique de Céline Dion? Cette relation amoureuse aux forces herculéennes doit-elle passer à l’histoire tant on ne se croit pas capable d’un tel privilège?

Denise Bombardier est la seule commentatrice à faire publiquement référence à la foi de René Angélil. C’était un chrétien syrien qui croyait comme un Syrien. Son mariage avec Céline Dion et ses funérailles témoignent qu’il était un catholique. Était-il pratiquant? On ne l’a jamais vu entrer dans une église ni faire son signe de croix. Mais est-ce nécessaire?

L’entrevue que René a accordé au journaliste Stéphane Bureau et qui a été diffusée à l’émission 1001 vies à Radio-Canada est pognant. Le succès du duo Angélil-Dion a un prix. Ça se traduit par un manque intérieur indicible. René n’a pu en parler sans émotion. Il a du interrompre l’entrevue pour pleurer loin de la caméra. René le dira lui-même, un tel mode de vie peut être beau mais c’est superficiel. Le réel est à un autre niveau, dans l’amour intime entre René et Céline qui a engendré les jumeaux et leur grand frère pour devenir une famille sans histoire à publier dans les grands annales des médias.

René Angélil croyait au Québec mais était exigent envers le Québécois qui s’impose des limites à son talent. Il croyait plus dans le Québécois que le Québécois lui-même. Le talent, l’amour et la soif de vivre de Céline a franchi des frontières que le Québécois moyen croit encore impossible à sautiller. Le Québec est à accueillir de nouveaux Syriens. Y discernera-t-il un nouveau René en devenir? Oui, s’il existe une nouvelle Céline dans ses terroirs. .

La spiritualité est le propre de l’homme. Dans tous les éléments de la création, l’humain est le seul à être doté d’une conscience unique issue de la spiritualité. Le Québec a une spiritualité qui se manifeste plutôt par la générosité de ses artistes à parrainer des causes sociales au lieu de fréquenter les sacrements. Ce passage à la générosité gratuite fait référence à un ensemble de principes qui permet la transition entre l’inspiration personnelle et l’action sociale.

Ces principes se définissent comment étant la charité, l’unité, la fraternité et le patriotisme. Les artistes qui embrassent une cause sociale sont autant de témoins d’une force de la vie qui transforme la mort en un passage incontournable plein d’espérance. Personne ne mettra en doute sa générosité envers les candidats de Star Académie qui a occupé mes dimanches soirs. Que dire de son implication dans la fondation de l’hôpital Sainte-Justine? C’est ainsi de la fondation de Madame Dion pour les matériels de classe des enfants, de l’engagement de Dan Bigras envers le Refuge ou un P.A. Méthote pour la santé mentale. Ces élans de générosité toute gratuite sont autant d’éléments spirituels capables d’inspiration toutes les formes de religion, pour ceux qui en ont besoin.

L’héritage spirituel de René Angélil et Céline Dion dépassera tous les calendriers qui marqueront le temps, si on veut bien s’en souvenir. Pour ma part, je souhaite établir une formule de formation populaire à l’image des engagements des artistes qui veulent changer le monde sans s’imposer. La formule est choisie et elle s’avère prometteuse. Il ne faut que y croire pour lui donner sa chance, comme René a cru aux nouveautés émergents.

Merci monsieur Angélil. Pour vous, la vérité et l’éternité commencent, comme le chantait Michel Delpech. Reposez en paix. Puissions-nous ne jamais oublier votre apport à ce que le Québec est capable. C’est la seule manière que l’on pourra continuer ce que vous avez commencé, si on veut bien s’en inspirer. Oui, René Angélil était un catholique pratique inspirant pour ceux qui croient comme Dieu qui a confié la création à la bienveillance des humains. Merci René.

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 21:03
L'Église, un modèle de démocratie

Il y a différentes formes de démocratie. L’important est la rencontre entre la source de son autorité et le siège de son pouvoir où se prennent les décisions déterminantes. En une phrase toute simple, l’ancien maire de Québec nous lègue une recette pour réussir. Dans une entrevue télévisée, il cite un proverbe africain qu’il dit gravé dans son cœur et non imprimé dans sa tête parce que le cœur engendre les élans qui convertissent alors que la tête crée des idées qui s’imposent. En se le gravant sur le cœur, le maire L’Allier s’était d’abord engagé à y croire en l’intégrant dans sa vie personnelle pour l’appliquer dans sa manière de faire de la politique. Pouvons-nous continuer sa manière de faire dans une autre manière de penser? Le proverbe africain en question dit : «Si tu dis travailler avec moi alors que tu travailles sans moi, il y a des chances que tu travailles contre moi.»

L’Église catholique du Québec incarne cette démocratie renouvelée depuis la Révolution Tranquille par le Concile Vatican II. Les paroisses, qui L’ont toujours constituée comme Assemblées de fabrique, relèvent d’une loi du gouvernement civil du Québec. Cette législation consentie par l’empire britannique remonte au début de sa fondation et on ne voit pas cette distinction législative dans les autres provinces canadiennes. Comme l’a fait le maire L’Allier dans la démocratie municipale, l’Église établit son autorité en communion avec le pouvoir de ses bases et elle installe à chaque pallier la collégialité entre les paires à chaque niveau comme complément. L’intuition politique issue de ce proverbe est en marche dans l’Église depuis des décennies par inspiration. Cela peut-il suffire pour influencer notre manière de concevoir l’héritage reçu en commun?

On connait le fonctionnement de l’Église. Dans le respect, son autorité part du pape envers ses évêques, de l’évêque envers ses prêtres, du prêtre envers ses fidèles compris dans des réseaux familiaux et communautaires. La communion va à l’inverse. Dans le même respect, elle part des fidèles envers leur prêtre, des prêtres envers leur évêque et des évêques envers le pape. La collégialité est la force dominante de cette démocratie. En appliquant le principe de la fraternité qui en découle, ce sont les fidèles entre eux pour former la communauté en communion avec son prêtre, les prêtres qui forment entre eux le presbyterium en communion avec leur évêque. La collégialité entre évêques comprend différentes variantes. Elle permet aux évêques québécois de former l’Assemblée des Évêques du Québec (l’A.E.C.Q) et, avec les évêques canadiens, de former la Conférence des Évêques Catholiques du Canada (la CECC). Selon les recherches pour les émissions de Capsule Espérance, la création de la CECC aurait été une première dans l’Église universelle de l’époque et aurait inspiré la formation d’une telle structure dans les autres pays.

Il est essentiel de continuer les émissions Capsule Espérance que j’ai initiées avec la télévision communautaire TVDL-DERYTELECOM de La Baie et que d’autres diffuseurs communautaires veulent proposer à leurs communautés respectives. L’avoir connu plus tôt, Jean-Paul L’Allier m’aurait probablement aidé à assurer sa survie qui est menacée pour respecter son rapport personnel avec celui qui a fait l’homélie de ses funérailles. Son contenu est fiable puisqu’il puise sa source dans le Catéchisme de l’Église Catholique du Canada qui peut rassembler les différentes manières de réfléchir la vie et ses expériences aujourd’hui. Sa mission ne se compare pas à celle des grandes stations de télévision spécialisées en religion puisqu’elle conjugue son approche originale à la vocation des télévisions communautaires dans leur milieu respectif.

Si on connait la force démocratique de l’Église qui peut nommer la source du pouvoir de son autorité, la faiblesse démocratique de l’État n’est pas d’avoir rompu avec le pouvoir de l’Église à une autre époque. C’est plutôt de ne pas croire en ses électeurs de la même manière que l’Église croit en ses baptisés pour leur donner des responsabilités valables. Comme maire, Jean-Paul L’Allier a d’abord cru en ses citoyens comme source de son pouvoir dans l’exercice de son autorité municipale. Comment transposer cette manière de faire à d’autres instances gouvernementales? C’est une évidence que nos élus nourrissent l’autorité que l’électorat lui a confiée à un pouvoir fantôme d’une économie sans cœur et sans âme. Dans un esprit mercantile, il n’y a aucune communion, ni collégialité comme nous le voyons dans l’Église. C’est le principe économique comme principe, sans tenir en compte l’expérience de celui qui contribue à son dynamisme par le biais de ses impôts et des conventions collectives. Ça engendre les tensions sociales que nous connaissons et dont nous sommes des témoins impuissants. Sommes-nous aussi respectueux que nos prédécesseurs et changer la situation qui nous concerne? J’ai entendu l’environnementaliste athée, David Suzuki, dire qu’il faut remettre l’humain au cœur de l’humanité pour assurer l’avenir de son environnement. J’ai aussi entendu le pape Benoit XVI dire qu’il faut remettre l’homme au cœur de l’économie pour assurer l’avenir de l’humanité. Il me semble que ces discours se complètent au-delà la source des convictions exprimées.

Merci monsieur L’Allier pour votre lègue qui confirme l’inspiration de l’Église. Elle vous a un jour baptisé et a confiée plus tard votre âme à Dieu à l’occasion de vos funérailles. Votre foi discrète est admirable, puissions-nous l’imiter dans le respect des institutions respectives comme en votre temps! Là où vous êtes, Vérité et Éternité commencent, comme l’a chanté Michel Delpech. Que l’Esprit qui a conçu cette réalité mystique vous accueille comme un père. Priez pour moi dans la poursuite de la mission qui m’a été proposée par une autorité qui a besoin d’être reconnue car elle n’est pas celle qui m’a ordonné prêtre. Excusez mon égoïsme déguisé mais j’ai besoin qu’on me permette de continuer la mission que vous avez discrètement commencée avec celui qui a prononcé l’homélie de vos funérailles. En 2016, comment pouvons-nous faire comme vous mais autrement selon notre époque?

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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 22:47
Un nouveau paradigme à découvrir

Le paradigme est un mot de recherche qui décrit la manière de voir les choses ou de concevoir la vie. Il s’appuie sur des bases reconnues selon les époques. Par exemple, Jésus est venu nous proposer un autre paradigme pour son époque. Pendant des siècles, les peuples s’identifiaient selon la violence avec laquelle ils se définissaient. Jésus propose les relations du cœur et inclusives comme nouveau paradigme pour un mieux vivre-ensemble.

Il y a un siècle, l’homme se définissait à partir de ce qu’il faisait. Mon père et ses parents commençaient à gagner leur vie vers l’âge de 12 ans. La grande activité économique de l’époque se limitait aux chantiers. Mon père y a été show boy, bûcheron, charretier. D’autres seront mesureurs, contremaître ou contracteur. Il y avait différentes catégories de cultivateurs selon une ferme laitière et de bovins à boucherie. La phrase clé était : «Pis, que fais-tu de bon?» Le bonheur à l’époque se limitait à avoir un bon pied et un bon œil. C’était d’avoir la santé pour travailler.

Avec la venue de la révolution tranquille est arrivé un nouveau paradigme, une nouvelle manière de voir les choses et de concevoir la vie. L’homme ne voulait plus s’identifier à son action mais à un avoir en devenir. Avec la révolution est aussi venue la révolte par rapport aux valeurs du temps. On se promettait un avenir de bonheur centré sur les avoirs qu’on voulait accumuler. Avoir un compte de banque garni où la liberté se mesurait au pouvoir de l’achat. On voulait plus de salaire pour se donner des moments de loisirs où les parents seraient plus présents aux enfants. On voulait se monter un fond de pension afin de ne plus dépendre des enfants. Ce paradigme où l’homme se définit à partir de ses avoirs peut-il encore continuer? Il y a 25 ans, un ami aimait dire qu’il vivait avec l’intérêt de ses dettes. Il y a 40 ans, des jeunes se joignaient à l’armée par se donner un avenir avec les forces canadiennes. Aujourd’hui, des jeunes très instruits se joignent aussi à l’armée dans l’espoir de se donner les moyens de payer leurs dettes étudiantes.

Nous sommes à l’aube d’un nouveau paradigme, d’une nouvelle manière de voir les choses et concevoir la vie. L’homme ne peut plus s’identifier à ses avoirs tant ces derniers sont assujettis à un système économique basé sur le profit pour le profit. La loi du marché impose une forme de radicalisation où les régimes prennent des proportions inhumaines. Cette quête réfrénée pour enrichir les coffres des riches et assécher le caveau des pauvres se reflètent dans l’anéantissement de la conscience dans une mer d’information débridée.

Le nouveau paradigme doit arriver à une meilleure connaissance des événements et à une meilleure appréciation de l’expérience de l’être. L’homme ne peut plus s’identifier à partir de ce qu’il fait ni à partir de ses avoirs. Il fera plusieurs métiers avant sa retraite et l’avoir de ses vieux jours n’est pas garanti pour autant. Mais comment arrivera-t-il à se définir à partir de son être?

Là est le sens de la spiritualité. J’ai aimé l’entrevue que l’humoriste André Sauvé a donnée à l’animateur Richard Martineau aux Francs-Tireurs. La spiritualité est très taboue car elle oblige à prendre conscience alors que l’on voudrait la laisser dormir. J’irais même à dire que la spiritualité est plus tabou aujourd’hui que ne l’a été la sexualité à l’époque de nos grands-parents. On se fait peur de la radicalisation des jeunes qui ont recours à la violence extrême dans des actes terroristes à en renverser les quiétudes sociales. La manière dont ils sont formés remet en question nos facilités à voyager librement et à s’informer à des horizons nouveaux.

L’homme en arrivera-t-il à se définir à partir de l’amour? Créé dans l’amour d’une Source insondable, se croit-il destiné à cette Source inépuisable de grâce, de miel et de lait comme le disaient les prophètes de l’ancien Testament? Et si l’homme d’aujourd’hui choisissait de vivre une foi à fleur de peau tant il s’expose à des avenues inédites! Mais comment arriver à exprimer dans sa manière de vivre? Et s’il essayait de réfléchir avec compassion et aimer avec intelligence? C’est l’unité entre le cerveau qui pense à partir des possibilités et le cœur qui désire à partir des faisabilités. A-t-on oublié que la foi n’est pas une question de connaissance théologique? Suis-je obligé de connaître tous les versets de la Bible par cœur pour exprimer ce en quoi je crois et en qui je remets mon esprit?

«Ce que tu es parle si fort que je n’entends plus ce que tu dis.» Mais, qui es-tu? Je suis le bien-aimé de Celui en qui j'ai mis ma foi.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 22:11
Église, modèle de liberté

On perçoit encore l’Église catholique comme une autorité arbitraire où l’obéissance cadavérique est toujours la manière de faire. Il est vrai que la formation des prêtres séculiers s’est modelée sur la discipline des moines au temps des Templiers. La Cité de l’époque se bâtissait autour de la cathédrale et le supérieur religieux avait office de maire. Le Temple était la référence qui modulait le climat social. Toutes les formes de gouvernement civil fonctionnent sensiblement de la même manière. C’est une autorité unilatérale qui part toujours du haut de la hiérarchie pour atteindre le simple citoyen et contribuable à la base. Une telle relation crée un traumatisme émotionnel chez ceux qui s’en sentent victimes. Aujourd’hui, la source de cette autorité a changé. Mais comme c’est le même traumatisme, on pense croit qu’on a affaire à la même source.

Il y a maintenant depuis Vatican II des mots nouveaux en Église qui s’ajoutent aux aller-retours relationnels. Ils permettent une liberté d’agir qu’on a probablement banalisée. On parle de communion, d’équipe, de collégialité, de fraternité et de communauté. Comment tirer son épingle du jeu dans de telles relations issues d’un nouveau vocabulaire à peine intégré?

On sait que l’autorité part des hautes instances décisionnelles et s’oriente vers le bas dans une lignée hiérarchisée. Dans l’Église, c’est le pape envers les évêques, les évêques envers les prêtres et les prêtres envers les familles où s’établissent les normes sociales de la civilité. La communion, par contre, va à la rencontre de l’autorité en partant de la base vers le haut de l’échelle relationnelle. C’est l’enfant qui est en communion avec ses parents, les parents sont en communion avec leur prêtre, le prêtre se maintient en communion avec son évêque et finalement, les évêques sont individuellement en communion avec le pape. Une telle rencontre, entre le désir de communion et l’incontournable autorité, se fait ordinairement dans le respect des rôles au-delà des personnalités.

Si la communion et l’autorité se rencontrent, la collégialité et la fraternité se partagent à un même niveau d’égalité entre les paires. Ce sont les relations entre baptisés pour former la communauté autour du prêtre, ou les rapports entre les prêtres pour former le presbyterium autour de l’évêque, les rapports entre évêques pour former d’une part les Assemblée d’Évêques selon les régions et la Conférence des Évêques Catholiques du Canada d’autre part. Il y a aussi les synodes qui regroupent les évêques et d’autres intervenants autour du pape sur un sujet déterminé.

L’Église est constituée de l’ensemble de toutes ces formes de relation. Malheureusement, dans l’opinion populaire, elle semble encore se limiter au clergé, donc aux hommes ordonnés et ce, du pape aux prêtres. Se soustraire aux autres formes de relations issues de la communion et de la collégialité en Église, c’est aussi se priver d’une liberté fondamentale pourtant essentielle pour vivre son baptême.

C’est aussi dans l’ensemble de ces types de relation que se construit le gouvernement de l’Église. Dans le monde civil et démocratique, nous connaissons trois types de gouvernement. Nous avons un gouvernement municipal avec son maire, un gouvernement provincial et un gouvernement fédéral avec leur députation, ministres et premiers ministres respectifs. Depuis un certain temps, on ne voit plus le gouvernement fédéral comme la mère des gouvernements provinciaux et les municipalités comme les créatures des gouvernements intermédiaires. Chaque palier de gouvernement a son degré d’autonomie dans le respect des autres compétences.

En parallèle, la gouvernance de l’Église peut se comparer au monde civil quoiqu’elle soit moins démocratique puisque l’appel vocationnel est tenu en compte. Les prêtres de paroisse peuvent se comparer aux maires de municipalité, les évêques selon les Assemblées peuvent se comparer aux gouvernements provinciaux et finalement, il y a la Conférence des Évêques Catholiques du Canada peut se comparer au gouvernement fédéral. En plus, l’Église a un autre palier de gouvernance dite universelle en la personne du pape et du Vatican. Mais le pouvoir civil est-il exempt d’une autorité supérieure à leurs compétences locales? Comment nommer cette domination abjecte, sans cœur et sans âme puisque indéfinissable?

A-t-on raison de critiquer l’Église de Rome pour les maux qui nuisent aux élans qui émanent de nos misères à intégrer ce nouveau vocabulaire? Nos manques de vocations et les défis financiers à la base de toute activité pastorale paroissiale doivent aussi répondre à cette même autorité abjecte, sans cœur et sans âme qui ne vient pas de Rome. C’est l’Économie Mondiale aussi appelée le Néolibéralisme dont les lois régissent la misère des pauvres devenus majoritaires et nourrit le pouvoir des riches minoritaires. C’est une force politique qui dicte arbitrairement l’agir quotidien de toutes les populations sur le globe terrestre. En fait, le pouvoir imposé par l’Église de jadis s’est transposé au niveau d’une économie centrée sur son profit où l’argent mène à tous les abus que l’argent peut acheter.

Comme nos parents et nos grands-parents, on a encore l’impression d’être abusé par une autorité excessive dont le souffrance est telle qu’on oublie qu’elle ne vient pas de la même source que jadis. Si la liberté civile se mesure à son pouvoir d’achat, la liberté religieuse se mesure à la capacité à faire des choix consentis. Or, une telle liberté de choix existe réellement en Église. Qui s’est fait refuser un sacrement car il ne fréquente plus l’Église d’une manière régulière?

Mes grands-parents ont connu l’époque où on refusait des funérailles à quiconque n’avait pas payé sa dîme à la paroisse. On les a exigé à marcher de longues heures à jeun afin de pouvoir communier à la grande messe. Cette autorité n’existe plus aujourd’hui en Église. J’ai présidé des funérailles dont les responsables n’avaient pas fréquenté l’église depuis des décennies. J’ai accueilli aux messes dominicales des gens avec leur gobelet de café. Nos grands-parents ont connu des curés fâchés à les faire trembler et à faire pleurer les enfants. Aujourd’hui, nous connaissons des banques qui font pleurer les parents contraints à la faillite personnelle, quitte à inquiéter les enfants qui ont faim.

L’Église est un modèle de liberté peu importe ce qu’on en dit. Elle permet une liberté que les banques ne peuvent acheter. L’économie tend à se venger en dévalorisant le bénévolat. Or, sans le bénévolat, il n’y aurait pas de vie sociale. Ça, les banques ne l’ont pas encore compris. Quand elles le comprendront, exigeront-elles des gouvernements une taxe qui découle de la foi?

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