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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 02:45
image009.jpgJ'écoutais la neuvaine de Saint-Anne à la radio. Le prédicateur, que je connais bien et que j'estime beaucoup, nous rappelait que la foi était donnée. Là devrait être notre première source d'émerveillement. À y penser, il me semble que c'est la première vérité qui soit. 

Les actes de foi sont simples et multiples. C'est quand on s'aventure à les expliquer que les choses se gâtent. Premier acte de foi, dès le matin, nos toasts et la tartinade qui l'accompagne. Qui prend le temps de faire vérifier que tous es ingrédients indiqués sur l'emballage du pain sont bel et bien dans ce que nous mangeons? À dire vrai, je préfère ne pas lire ce qui est inscrit sur les emballages. Il y a des épellations scientifiques qui me coupent l'appétit. Il faudrait une formation universitaire en nutrition pour s'y retrouver. Il faudrait de la nourriture saine qui goûte la mal-bouffe, cela les aiderait en popularité.

La foi est simple. Comme une mère qui passe la nuit près de son enfant malade. Elle ne sait pas si elle est à soigner un bandit ou un saint, le temps le dira. Mais elle ne céderait jamais sa place auprès de l'enfant malade. La foi engendre l'amour et l'amour engendre la foi. C'est comme deux mouvements dans une même symphonie, les deux mains d'un même individu, qu'il soit droitier ou gaucher. C'est quand on commence à expliquer la différence entre un gaucher et un droitier que les préférences se manifestent. C'est quand on commence à expliquer la foi que les mots se compliquent. Le jour de Pâques, cette année, j'accueillais un ami marié à une Népalaise. Ses enfants sont éduqués dans la culture népalaise et dans la religion Bouddhiste. Nous avons partagé le repas du soir ensemble. Les enfants et leur mère ont prier ensemble, les mains jointes. Je ne comprenais pas le langage, mais je croyais en leur prière. Je me suis joint les mains comme eux. Ils m'ont demandé de faire ma prière, dans ma langue. Je me suis croisé les doigts, ils ont fait de même. Ils ne comprenaient pas mes mots, mais ils croyaient en mon geste. La foi est à ce point si simple. C'est donné pour qui veut l'accueillir.

Avec les actes de foi viennent aussi les expériences de la vie. C'est là que les choses se compliquent un peu plus. Car dans l'expérience s'inscrivent différentes notions qui souvent se contredisent. L'expérience engendre le discours psychologique qui justifie le comportement et aussi le discours social qui comprend les enjeux de société. On parle d'un Dieu Père qui nous rappelle que notre père humain ne nous a pas toujours compris et appuyé. Dieu est un Père avec un coeur de mère, mais quand la mère biologique a placé son enfant pour des raisons valables mais néanmoins souffrantes pour l'enfant, quel discours divin pour palier à de telles souffrances humaines?

La foi est simple, c'est ce qu'on lui fait dire ou pire, ce que nous disons en son nom qui devient parfois douteux. C'est comme ces nourritures pour chiens dont on a écrit sur l'emballage "Goût amélioré!" C'est qui l'individu qui l'a goûtée? La foi est simple, l'ai-je dis? Je n'en dirai pas plus, cela ne servirait qu'à tout compliquer. En fait, peut-être croiriez-vous plus en mes mots qu'en Celui que j'annonce.
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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 16:02
dessin-2.jpgL'Été en Acadie est un moment fort de neuvaines et de pèlerinages. Il y a la neuvaine de Sainte-Anne à Caraquet qui regroupe des miliers de pèlerins d'un peu partout qui, sous le chapiteau du ciel se laissent imprégner de la Parole de Dieu en respirant l'air marin. Faut-il rappeler que seul le sanctuaire est à l'abri des caprices de Dame nature? Les pèlerins sont à l'extérieur, à la belle étoile, cherchant celle qui les guidera jusqu'au prochain pèlerinage. En août, ce sera la neuvaine de l'Assomption dans la région de Moncton et chez une communauté religieuse de Campbellton. À Moncton, si le temps est propice, le site papal qui a accueilli Jean-Paul II lors de son pèlerinage en 1984 servira. Sinon, on trouvera accueil dans la  Cathédrale du lieu.

Ces moments d'oasis sont essentiels dans la vie des pèlerins. Car, pèlerins, nous le sommes tous! C'est ce que je rappelle aux gens lors des funérailles. Au moment de l'absoute, du dernier adieu, après avoir expliqué le sens de la croix du Christ, du voile funéraire, l'usage de l'encens et de l'eau bénite, mon dernier geste est d'éteindre la chandelle du baptisé que je tiens dans mes mains. Après avoir soufflé sa chandelle, je rappelle à l'assistance: "Son pèlerinage est maintenant terminé. Mais le nôtre continue. Allons-nous centrer notre foi sur le souvenir de la foi de notre frère (ou soeur) ou puiser à la source qui a nourri sa foi, la foi de l'Église (en montrant le cierge pascal qui demeure allumé.")

Il me semble essentiel de ne jamais perdre de vue le pèlerin que nous sommes tous. C'est le qualificatif du chrétien qui fait tomber toutes les différences tant au niveau de ses connaissances intellectuelles, sa race, sa culture, la langue dans laquelle il s'exprime, ou ses diplômes universitaires qui lui permettent d'imprimer l'expression d'une vie qu'il voudrait éternelle. L'expérience de la foi permet ce vocabulaire de vie qui explique sans tout dire, car les mots ne peuvent tout expliquer. Il faut ses rassemblements populaires où les mots veulent dire la même chose, peu importe le contexte, tant ils touchent la même sensibilité chez ceux et celles qui se font tout accueil à l'ambiance champêtre dans laquelle ils se laissent baigner. Le souffle de Dieu se mêle à la brise du large pour bercer un coeur endolori d'une blessure qu'il ne sait plus comment dire. Il ne lui reste alors que les larmes du coeur dont les yeux se font trop petits pour tout retenir. Il y a de ces moments forts que le temps ne pourra jamais affaiblir. Là est la grâce qui me surpasse! C'est à vivre au-delà des mots!
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 23:27
image0066-1-.JPGY a-t-il un danger de confondre ce que l'on croyait être des acquis? L'Église est appelée à changer sa manière de vivre sa foi. Cela ne signifie pas changer de foi et encore moins arrêter de vivre. J'aime cette image qui confond les similitudes et les différences. La biche n'est pas le lièvre et pourtant, ils se côtoient! En souhaitons-nous autant de notre religion? Un ami me disait prétentieux de terminer l'Eucharistie en disant "Personne n'a le droit d'être malheureux jusqu'à a prochaine Eucharistie. Si vous rencontrez quelqu'un qui l'est, vous avez la mission d'actualiser ce que l'on vient de célébrer en l'aidant à être heureux."

J'ai visité son blog par amitié. Un musée de prières, d'images, de textes bibliques, de références romaines et de musique d'une beauté hors de ce monde! Mais si la foi n'était que ces beautés, pourquoi tant de souffrances dans le monde? Arriverons-nous un jour à croire ce que l'on sait? Un autre ami partageait le dérangement de la réforme scolaire qu'il a vécu alors qu'il était dans l'enseignement. J'aime qu'il fasse le parallèle avec ce qui est à se vivre en Église, cela me rassure davantage même si j'en perds mon latin et mes assurances de foi! Je ne parle pas de mon assurance-vie, celle-ci se paie tous les mois, mais où est mon assurance-foi? Est-ce en ce que je dis ou en ce que je crois? Et si je disais ce que je crois, est-ce qu'on me reprocherait de trop en dire ou de ne pas assez croire?

Le message que je perçois de la photo que je viens de recevoir et qui m'interpelle repose sur le respect mutuel de deux animaux timides. Leur pelage les confond à la nature, mais ils sont de la même taille intérieure parce qu'ils acceptent la timidité de l'autre. Avoir trop de réponse indique à quel point on a peur des questions. Or, j'aime me questionner, sachant que mes réponses ne sont jamais exactes car les questions qui les suscitent ne sont jamais précises. Je ne sais pas toujours ce en quoi je crois mais je crois en ce que je tente de savoir.
Qui est Jésus-Christ et en quoi son message est-il salutaire pour nous?
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 18:13
fall-lake.jpgIl y a des paysages d'enfance qui hantent toute l'existence. À l'image des évangiles, je rêvais d'un monde de paix et d'harmonie entre les différences. Aujourd'hui, nous sommes en période des festivals d'été. Je suis surpris de constater à tel point les festivals à succès sont ceux qui rappellent constamment l'histoire. Comme si notre présent n'en valait pas tellement la peine. Entre la nostalgie de ce qui n'existe plus et le rêve de ce qui est à venir, comment situer notre présent qui n'oublierait pas d'une part  mais qui se ferait quand même inventif d'un avenir meilleur d'autre part?

Je suis à lire Les enfants de la liberté, un roman de Marc Levy. C'est un roman historique dont le personnage principal nous parle de l'expérience des enfants juifs de la France lors de la 2e guerre mondiale. Je crois comprendre ce besoin de se souvenir. Là est la richesse du présent. Là est peut-être la promesse pour un lendemain.
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16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 03:18
image005.jpgL'Évangile de ce 15e dimanche du temps ordinaire de l'année C nous lance au coeur de la mission de l'Eucharistie. Jérusalem est le lieu symbolique de la prière, du Temple où se rassemble la communauté priante. Jéricho est l'image de nos journées quotidiennes, notre milieu de travail, la famille et le monde ordinaire. Le Samaritain est la personne condamnée pour être différente. Il ne va pas au Temple rendre gloire à son Dieu avec la communauté priante. Et pourtant, il pose le geste le plus signifiant issu de la raison sociale des rassemblements du dimanche.

Quand je travaillais en toxicomanie, je me tenais avec des jeunes issus de différents milieux. Un samedi soir, nous passions devant une église d'où les gens sortaient de la célébration dominicale. L'un des jeunes demanda: "Connaissez-vous la définition d'un catholique pratiquant? C'est quelqu'un qui a un bon appétit, dit-il d'un trait. Il mange une hostie par semaine et un prochain par jour!" La blague en avait fait rire quelques-uns.

On blâme souvent les positions officielles de l'Église pour la diminution de la pratique religieuse du dimanche. Mais est-ce que le contre-témoignage des chrétiens entre eux-mêmes n'est pas aussi un facteur déterminant pour cette décadence? À nous voir vivre au quotidien, est-ce que nous donnons le goût à d'autres de se joindre à nos célébrations Eucharistiques? Est-ce que nous répondons correctement à leur question de base "Ça donne quoi la messe?" Il me semble que tenter une réponse à cette question serait impossible sans donner l'impression que j'aimerais asperger quelques personnes d'une certaine malveillance.

Je tiens néanmoins à la formulation que j'emploie toutes les messes dominicales lors de l'envoi en mission. "Personne n'a le droit d'être malheureux jusqu'à la prochaine célébration Eucharistique. Si vous rencontrez quelqu'un qui l'est, vous avez la mission d'actualiser ce que nous venons de célébrer en l'aidant à être heureux. Bonne Mission à tous! Allez dans la paix du Christ!"
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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 02:47
image003a-copie-1.jpgJ'ai voulu terminer la deuxième partie de cette réflexion sur un retour de pendule. L'Histoire reproche encore à l'Église la condamnation de Galilée au 17e siècle. Est-ce que l'on réalise qu'on fait vivre à l'Église le même sort au 21e siècle? Tant et aussi longtemps que l'on se croira maître de ses sens, parce qu'on les vit sans les nommer ni les orienter, on tentera de voir tout ce qui vient de Rome comme une atteinte à la dignité humaine. Nous avons perdu de vue l'innocence de notre enfance qui se laissait animer avec brio par Sol et Gobelet, ces drôles de pistolets. L'AMOUR N'EST PAS AIMÉ, criait François d'Assise au 13e siècle! Aujourd'hui, on pourrait ajouter, on ne comprend plus notre manière de comprendre, on ne nous a pas appris notre manière d'apprendre. Nous sommes comme des îlots indépendants qui ne communiquent plus entre eux. L'expérience est unique parce que personnelle. On la personnalise parce qu'on ne sait plus la partager.

J'ai constaté cela quand j'ai demandé aux couples qui demandaient le mariage de suivre des cours préparatoires. Certains ont été insultés de voir qu'on y abordait la question de la sexualité d'une manière très explicite, surtout quand vient le moment de nommer les parties du corps où l'on aime toucher  l'autre ou se faire toucher par l'autre. Qu'est-ce que l'Église a à voir avec cela? me demande-t-on souvent. Comme prêtre qui officie le sacrement du mariage, je ne veux pas savoir les secrets de couchettes des couples qui se marient. Mais j'aime savoir s'ils savent se dire sincèrement et honnêtement en cette matière. C'est très archaïque et rudimentaire que de prétendre que l'autre "aime cela" puisque cela le met en érection ou lui donne des sensations extraordinaires! L'expérience du carré de sable est essentielle pour apprivoiser ses sensations, autrement celles-ci se feront les seuls juges de notre qualité de vie. Il en est de même dans l'intimité et le sexe. Pour combien de couples l'intimité et le sexe sont synonymes. La preuve s'explique aussi sur le mariage des prêtres. Un prêtre peut vivre des moments d'intimité sans sexe. Mais s'il le vit pleinement avec la même personne, l'entourage stipule et médise qu'ils couchent ensemble. C'est l'intimité qui apporte la compréhension mutuelle et non l'exploit sexuel au lit ou dans un carré de sable!

Jean-Paul II a réconcilié l'Église et la science en reconnaissant l'erreur qui a marqué l'Histoire de ces deux sphères de la vie humaine. Car l'homme croît dans un contexte continu entre le sacré et la connaissance, donc entre l'Église et la science. Il faut s'approprier son expérience, agréable ou désagréable, pour ne pas répéter les horreurs de l'Histoire. Et des horreurs, il y en a eu! La période des croisades et de l'Inquisition en sont des exemples de ces horreurs de la part de l'Église. Mais comment nommer l'horreur des condamnations arbitraires que l'on porte contre l'Église de Rome? J'en ai vécu l'expérience lors de l'émission de télé La Virée des Idées à laquelle j'ai participé le 22 mars 2007. On y absolutise la position de l'Église en généralisant des cas particuliers. Nous sommes en période de croisade et d'inquisition contre l'Église. Pourquoi?

Notre premier problème vient de Rome. Le Pape est à la fois un chef Religieux et un chef d'État. Quand Jean Paul II est venu visiter le Canada en 1984, il a été reçu en homme d'État avec toute la sécurité qui s'en suit. À ce titre, nous avons tendance à considérer le Pape comme les autres chefs religieux qui sont aussi des chefs d'État, comme les pays musulmans par exemple. Et parce que le Pape est un homme d'État, on le perçoit d'abord comme un grand politicien. Sa parole sur le monde est égale à celle de tous les politiciens à la tête d'un pays, que celui-ci soit démocratique ou sous une dictature. La confusion est grande et en démêler toutes les ficelles n'est pas une chose  facile à faire. C'est ainsi que l'on en arrive à confondre la politique et la pastorale au niveau des paroisses.

C'est pourquoi il me paraît évident que c'est le monde culturel qui fera la différence, s'il accepte la mission qui lui est donnée. L'expérience de la foi doit être aussi sensuelle que celle du carré de sable en petite tenue, si la nudité totale n'est pas encore permise. Claire d'Assise ne disait-elle pas: "Béni sois-tu Seigneur de m'avoir créée! Car je suis de ta créature et toute ta création n'est qu'une merveille!" Mais pourquoi tous ces scrupules sur la beauté du corps humain? On pourrait répondre, pourquoi tant de convoitise pour s'approprier ce qui ne nous appartient pas mais que nous trouvons néanmoins beau? Qui peut véritablement contempler la beauté d'un corps humain sans le désirer et ne pas du coup se faire accuser de voyeurisme? Avons-nous donc évoluer parce que nous avons développé nos discours des choses? Cela dépend de ce que nous en disons, je suppose.
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14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 20:17
ShangrilaEAST-1-.JPGJ'ai été initié à la théorie de l'affermissement du soi avec le Dr Jean-Patrice Chiasson, alors que je travaillais avec lui de 1985 à 1987. Les internautes intéressés à en connaître davantage peuvent consulter Conrad Baars et Anna Terruwe. Le Dr Baars est décédé en 1981 alors qu'il se rendait à Montréal pour donner une conférence sur la différence entre les besoins affectifs et les besoins d'effectifs. C'était un psychanalyste américain chrétien. Il était maître de la sublimation des sens pour atteindre un équilibre émotif et affectif dans la vie religieuse.

Il faut se situer dans les années '40 pour saisir l'avant-garde de sa théorie. Ceux qui le peuvent, imaginez les costumes religieux et la pudeur existentielle de l'époque. Le scrupule paralysait l'art de vivre avec les manches de chemise aux poignets, collets ajustés et les culottes "courtes" qui allaient à la mi-jambe. Baars est l'instigateur de la thérapie du carré de sable comme expérience de base avec ses sens premiers. L'idée était de s'approprier les sens de son corps pour les orienter vers un niveau de conscience supérieure. 

Je retiens de mon expérience avec le Dr Chiasson la difficulté de traduction de l'anglais (Américain) au français canadien. Le terme anglais de "Affermissement" est "Affirmation". Dans la langue de Shakespear, "Affirmation" veut dire "To be firm", être ferme, solide et consolidé dans sa nature réelle. "Affirmation of self" en anglais ne se traduit pas par "L'affirmation du soi." Et c'est malheureusement ce que l'on en a fait. "L'affirmation du soi" en français se traduit par 'self assertiveness" en anglais. Le Dr Chiasson avait trois exemples types pour faire la différence entre l'affirmation et l'affermissement. Il y avait Marilyn Munroe, qui s'affirmait ouvertement avec ses robes ajustées, ses lèvres pulpeuses et son buste fourni, Elvis Presley qui s'affirmait en se déhanchant et Ferdinand Marcos, président des Philippines qui s'affirmait à coup de décrets présidentiels. Les trois avaient une chose en commun, un manque flagrant d'affermissement. Il leur manquait cette fermeté de base pour combler le vide existentiel qui les a conduit à la déchéance. Deux d'entre eux étaient tout de même des idoles qui attiraient des foules de fans. 

L'affermissement du soi commence par l'appropriation de ses sens par le carré de sable. Mais il faut la tenue vestimentaire adéquate pour une telle expérience, car il faut ce contact sensuel entre la chair et le sable. Il faut cette sensation de base qui nous plonge dans l'être unique que nous sommes tous, les uns devant les autres. Vive le bikini et le g-string! Mais attention, l'ennemi numéro un rôde autour du carré de sable. C'est notre perception du bikini, du g-string, de la sensualité et de l'affectivité liés à l'affermissement de l'être. On tend trop vite à affirmer notre virilité avant de l'affermir. L'ennemi est entre nos oreilles et nourrit notre perception avec des interprétations déplacées. C'est l'effectif avant l'affectif, le faire avant l'être.

Nous sommes à un retour de la pendule. Les historiens se souviendront que l'Église Catholique avait condamné le physicien et astronome italien Galilée qui s'était relié au système astronomique proposé par Copernic concernant le mouvement de la terre. Galilée s'inclina devant l'Inquisition en 1633. En 1993, alors que j'étais novice chez les Capucins du Kansas, un frère Capucin du Collège Saint-Bonaventure avait écrit une thèse de doctorat qui défendait la position de l'Église concernant Galilée. La veille du dépôt, le pape Jean-Paul II demandait publiquement pardon au monde de la science de cette condamnation historique en réajustant la position de l'Église par rapport aux découvertes scientifiques. L'ami Capucin en fit une dépression!
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13 juillet 2007 5 13 /07 /juillet /2007 23:23
vacances.jpg"Sol et Gobelet sont de drôles pistolets. Ils entrent dans nos têtes et ils y font la fête, Sol avec son bol et Gobelet avec son lait!" Qui se souvient de ces clowns au décor dénudé qui captaient notre attention sans nuire à notre créativité enfantine? Ils me rappellent nos carrés de sable où il était possible d'imaginer des fantaisies grandeur nature pour enfants. S'il devait y avoir une guerre, c'était avec des dinosaurs plastiques dont la laideur nous empêchait de nous y identifier. Aujourd'hui, les jeux électroniques ont habité cet espace de la créativité humaine chez l'enfant. Les jeux vidéos imposent leur décor et les actions qui s'y déroulent n'encouragent pas toujours le respect de l'autre. Nous, nous partagions nos carrés de sable, avec les vieilles cuillères de service dont ma mère ne se servait plus. Nous nous faisions des chemins dans le sable en attendant d'y faire celui dans la vie.

Les sentiers de la vie ressemblent à la photo ci-dessus que j'ai trouvée sur l'Internet. Elle en dit long sur le sens de nos recherches. Nous connaissons les buts à  atteindre, mais par quelle route s'y rendre? Notre créativité est contre-plaquée avec du prêt-à-porter non recyclable et toujours démodé. On a transformé nos carrés de sable pour des idées qui n'amusent plus. Et quand cela pourrait être amusant, peu de gens trouve cela drôle. Le bâton en plastique avec lequel Gobelet assénait des coups à Sol est devenu des paroles de plomb à assommer les plus grands innovateurs qui ne pensent pas comme soi.

La créativité enfantine s'actualisait autrement dans la tête de celui qui était devenu homme avec l'âge. Il s'achetait un lopin de terre qu'il défrichait de ses mains. Il y bâtissait sa maison à partir de son propre bois. Chaque planche, chaque clou, chaque madrier avait une histoire de famille à raconter aux générations suivantes. Quand on ne bâtissait pas sa maison, on achetait celle d'un parent ou d'un ami avec son histoire de famille et ses traditions jalonnées dans le temps. Que de tranches de vie se sont infiltrées entre les couches de peintures de ces maisons dont l'histoire fait partie du patrimoine que notre mémoire a oublié!

Mon voisin s'est installé une belle maison usinée par des constructeurs expérimentés. La maison est arrivée par convoi spécial, en pièces détachées. Le terrain avait été aménagé avec de la machinerie lourde. Le carré de sable est devenu le boulevard des grandes idées. Les inventeurs de l'avenir s'appauvrissent de leur créativité pour ensemencer des idées, toutes aussi belles les unes que les autres, mais venues d'un ailleurs dont on ne connaît  pas l'origine. Ce sont des maisons sans histoire vraie à raconter aux générations qui suivront. Personne ne peut conter la fois qu'il s'est planté une écharde en vérifiant le bout de planche à clouer. On n'y trouve pas non plus ces coups de marteau manqués autour d'un clou mal enfoncé par un enfant qui partipait à la corvée familiale. Non, les clous sont maintenant bien plantés dans nos maisons nouvellement usinées, les marteaux à pression ont vu à ce que le clou ne laisse aucune marque. Comme si l'expérience de bâtir ne devait plus laisser de traces.

Qu'est devenu le temps des pensées simples aux paroles douces et sacrées? On entend maintenant de plus en plus de jeunes sacrer, avec des jurons dont nous savons qu'ils ne connaissent pas la signification. C'est du tout cuit de la bouche de ces enfants-rois inconnus qui, pour se faire adulte dans leur royauté, ont oublié leur carré de sable et le plaisir qui s'y vivait. Si on ne sait plus inventer ce qui crée le bonheur, c'est à cause de ce carré de sable perdu sous l'asphalte de nos stationnements, là où on attend dans le confort de nos limousines climatisées que la vie nous rejoigne, car nous ne savons plus comment la construire. On y cherche un sens créateur qui inventerait la créativité du sens. 

Est-ce que cela fait du sens pour toi? Qu'importe! Amène-toi dans mon carré de sable avec ta pelle et ton seau en plastique. Nous avons un beau château à bâtir que l'on ne trouve pas encore dans les usines de maisons pré-fabriquées. Mon adresse est indiquée sur la photo ci-dessus.(À SUIVRE)
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12 juillet 2007 4 12 /07 /juillet /2007 03:26
CryCWolf-TheMoon-1-.JPGJe viens d'être hospitalisé pour plusieurs jours aux soins concentrés de Miramichi pour un problème d'angine. Il y a plus d'un an que j'ai été diagnostiqué avec une angine vasospastique. J'étais allé célébrer l'Eucharistie au foyer pour personnes âgées de Tabusintac. L'Eucharistie était à peine commencée que j'ai eu un malaise cardiaque. Ma tension artérielle était 73 sur 32. Quelqu'un m'a conduit à l'hôpital, sinon c'était l'ambulance. Après plusieurs heures à l'urgence de Tracadie, j'ai été transféré aux soins intensifs de Miramichi. Un suivi médical sera fait par un spécialiste en apnée du sommeil. Cette maladie, reconnue depuis peu, serait imputable à des composantes centrales. Le cerveau oublierait d'envoyer des signaux aux poumons. L'oxygène descend trop bas et engendre les crises d'angine durant le sommeil.

Quand un rêve ne peut se vivre comme il a été conçu, vaut-il la peine de changer de stratégie et rêver sa vie? Comment passe-t-on du 'rêver sa vie" à "vivre son rêve?" Je pense que le tout repose sur le mot "acceptation". Le milieu pastoral a changé à ce point que je ne peux m'imaginer à imiter les curés qui ont influencé mon enfance et mon adolescence. Les rôles sont encore à définir. Je voudrais me faire plus proche des malades, des blessés de la vie. Des gens qui ne croient plus en un rêve à vivre.
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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 04:34
grande-8BATEAUMULTICOLORE.jpgLa vie est une aventure que l'on ne choisit pas. On l'accueille pour ce qu'elle a de plus beau, puis on accepte d'en faire une petite aventure, pas trop loin pour garder le rivage en vue. Nos points de repères sont essentiellement extérieurs. On reconnaît les côtes, on salue de la main les baigneurs et ceux qui se baignent des rayons du soleil. On se laisse bercer par la vague et tanguer par la marée. Assuré de son aventure, on fait une lecture sérieuse sur les instruments de navigation. La sondeuse nous indique les profondeurs des eaux et les mystérieuses créatures qui s'en font leur habitacle naturel. La confiance aidant, nos randonnées ne ressemblent plus à certaines parades pour les vacanciers du bord des côtes. Un souffle du large oblige à larguer les amarres pour un horizon sans côtes et sans phares.

Cette étape appelle à la confiance en soi et en ses instruments de bord. Le radar nous indique des points de repères inédits et nous nous sentons habités d'un air salin qui chatouille le nez.

Puis vient le temps où il faut accoster pour refaire les provisions; tant pour la réserve en essence que pour les victuailles. Mais il y a une réserve à refaire pour celui qui se veut "pied marin". La vie a ses vagues comme la mer a ses houles. Les vents contraires obligent à accoster là où la routine se fait plus stable. Habitué à la vague berceuse, le quai en perd ses allures pourtant solides pour donner l'impression d'une mère berceuse de rêves et d'illusions. La bateau n'est plus seul au quai et ses voyageurs trouvent quelques anecdotes à échanger.

J'en suis rendu à ce point d'arrêt temporaire, mais combien nécessaire dans ma vie. Tous les bateaux se ressemblent lorsqu'ils sont accostés au même quai, comme tous les malades se ressemblent dans la même salle de soins concentrés. Chacun a son expérience hors de tels murs marqués par la maladie et la souffrance de vivre. Un sommeil à ajuster à sa fatigue, un médicament pour ajuster une anomalie que l'on avait sous-estimée.

De mon lit d'hôpital, j'ai vu des gens malades et des proches inquiets. Je n'étais pas mieux que ceux que l'on traitait et mes proches avaient le même regard des autres inquiétudes. La vie est ainsi faite et réfuter la souffrance et le malaise de la vie, c'est aussi réfuter la beauté des horizons sans côtes et sans phares. Entre la vie et la mort, il y a une pléiade d'accotement nécessaires à reprendre la route entre deux vagues. La vie au large n'est pas un jardin à cultiver. Dans ce jardin, le sillon est en avant et nous n'avons qu'à y semer ce que nous voulons cultiver. Mais dans la vie, comme le large, le sillon est derrière nous. Il revient à d'autres d'y semer ce qu'ils aimeraient voir pousser. Ils peuvent y semer les souvenirs nostalgiques de nos rendez-vous ratés ou y semer les rencontres anticipées qui ne seront que meilleures.
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