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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 02:47
image003a-copie-1.jpgJ'ai voulu terminer la deuxième partie de cette réflexion sur un retour de pendule. L'Histoire reproche encore à l'Église la condamnation de Galilée au 17e siècle. Est-ce que l'on réalise qu'on fait vivre à l'Église le même sort au 21e siècle? Tant et aussi longtemps que l'on se croira maître de ses sens, parce qu'on les vit sans les nommer ni les orienter, on tentera de voir tout ce qui vient de Rome comme une atteinte à la dignité humaine. Nous avons perdu de vue l'innocence de notre enfance qui se laissait animer avec brio par Sol et Gobelet, ces drôles de pistolets. L'AMOUR N'EST PAS AIMÉ, criait François d'Assise au 13e siècle! Aujourd'hui, on pourrait ajouter, on ne comprend plus notre manière de comprendre, on ne nous a pas appris notre manière d'apprendre. Nous sommes comme des îlots indépendants qui ne communiquent plus entre eux. L'expérience est unique parce que personnelle. On la personnalise parce qu'on ne sait plus la partager.

J'ai constaté cela quand j'ai demandé aux couples qui demandaient le mariage de suivre des cours préparatoires. Certains ont été insultés de voir qu'on y abordait la question de la sexualité d'une manière très explicite, surtout quand vient le moment de nommer les parties du corps où l'on aime toucher  l'autre ou se faire toucher par l'autre. Qu'est-ce que l'Église a à voir avec cela? me demande-t-on souvent. Comme prêtre qui officie le sacrement du mariage, je ne veux pas savoir les secrets de couchettes des couples qui se marient. Mais j'aime savoir s'ils savent se dire sincèrement et honnêtement en cette matière. C'est très archaïque et rudimentaire que de prétendre que l'autre "aime cela" puisque cela le met en érection ou lui donne des sensations extraordinaires! L'expérience du carré de sable est essentielle pour apprivoiser ses sensations, autrement celles-ci se feront les seuls juges de notre qualité de vie. Il en est de même dans l'intimité et le sexe. Pour combien de couples l'intimité et le sexe sont synonymes. La preuve s'explique aussi sur le mariage des prêtres. Un prêtre peut vivre des moments d'intimité sans sexe. Mais s'il le vit pleinement avec la même personne, l'entourage stipule et médise qu'ils couchent ensemble. C'est l'intimité qui apporte la compréhension mutuelle et non l'exploit sexuel au lit ou dans un carré de sable!

Jean-Paul II a réconcilié l'Église et la science en reconnaissant l'erreur qui a marqué l'Histoire de ces deux sphères de la vie humaine. Car l'homme croît dans un contexte continu entre le sacré et la connaissance, donc entre l'Église et la science. Il faut s'approprier son expérience, agréable ou désagréable, pour ne pas répéter les horreurs de l'Histoire. Et des horreurs, il y en a eu! La période des croisades et de l'Inquisition en sont des exemples de ces horreurs de la part de l'Église. Mais comment nommer l'horreur des condamnations arbitraires que l'on porte contre l'Église de Rome? J'en ai vécu l'expérience lors de l'émission de télé La Virée des Idées à laquelle j'ai participé le 22 mars 2007. On y absolutise la position de l'Église en généralisant des cas particuliers. Nous sommes en période de croisade et d'inquisition contre l'Église. Pourquoi?

Notre premier problème vient de Rome. Le Pape est à la fois un chef Religieux et un chef d'État. Quand Jean Paul II est venu visiter le Canada en 1984, il a été reçu en homme d'État avec toute la sécurité qui s'en suit. À ce titre, nous avons tendance à considérer le Pape comme les autres chefs religieux qui sont aussi des chefs d'État, comme les pays musulmans par exemple. Et parce que le Pape est un homme d'État, on le perçoit d'abord comme un grand politicien. Sa parole sur le monde est égale à celle de tous les politiciens à la tête d'un pays, que celui-ci soit démocratique ou sous une dictature. La confusion est grande et en démêler toutes les ficelles n'est pas une chose  facile à faire. C'est ainsi que l'on en arrive à confondre la politique et la pastorale au niveau des paroisses.

C'est pourquoi il me paraît évident que c'est le monde culturel qui fera la différence, s'il accepte la mission qui lui est donnée. L'expérience de la foi doit être aussi sensuelle que celle du carré de sable en petite tenue, si la nudité totale n'est pas encore permise. Claire d'Assise ne disait-elle pas: "Béni sois-tu Seigneur de m'avoir créée! Car je suis de ta créature et toute ta création n'est qu'une merveille!" Mais pourquoi tous ces scrupules sur la beauté du corps humain? On pourrait répondre, pourquoi tant de convoitise pour s'approprier ce qui ne nous appartient pas mais que nous trouvons néanmoins beau? Qui peut véritablement contempler la beauté d'un corps humain sans le désirer et ne pas du coup se faire accuser de voyeurisme? Avons-nous donc évoluer parce que nous avons développé nos discours des choses? Cela dépend de ce que nous en disons, je suppose.
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