Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 juillet 2013 4 11 /07 /juillet /2013 21:01

0093gx3b.jpg

Les événements du 6 juillet dernier à Lac-Mégantic explosent dans notre quotidien. Le monde et ses misères n’existent plus et avec raison. Des boules d’émotions de tout acabit paralysent notre imaginaire. Comment imaginer un avenir sécuritaire et prospère avec les informations que cet événement met en relief?

Nous sommes à une ère où l’économie n’est plus au service de ses artisans. La rentabilité et le profit accaparent la philosophie fondamentale des décideurs. Sans ce drame plus grand que nature où des efforts étalés sur plusieurs générations ont été réduits à rien, comment aurions-nous su que les matières dangereuses sur les voies ferroviaires ont augmenté de 28 000% en 4 ans? Quels sont nos recours pour changer la vapeur? Des communautés constituées en villes et villages se sont construites autour de ces voies ferrées car c’était le moyen de transport à leur service. Pourquoi leur faut-il maintenant en payer le prix?

Lac-Mégantic est l’image de nos fragilités humaines face à ce monstre économique qui ne nous reconnait plus comme ses artisans de premiers plans. En ce vendredi soir fatidique, des entrepreneurs, des ouvriers, des travailleurs à tous les sphères de l’économie se réunissaient pour fêter une semaine de travail bien remplie. Certains en profitaient pour célébrer un anniversaire. Aucun d’entre eux ne s’attendait à ce que ce soit leur dernière sortie. Les élans de solidarité de par le pays témoignent d’un besoin fondamental d’un réconfort devant une telle absurdité. La vie a besoin d’un sens et nos fêtes ont besoin d’une raison d’être. Personne n’a le droit d’avoir peur de fêter et ce, peu importe l’événement à célébrer.

Comment contrer ces abus de pouvoir au prix des cvies humaines? Je souhaite que les autorités locales transforment ce lieu sinistre en un parc commémoratif à la mémoire des victimes. Qu'il y ait plein de de fleurs, de verdure et des arbres gorgés de sève à l'image des victimes dont les familles n’oublieront jamais. Qu’on transfère le centre-ville de quelques mètres et que la voie ferroviaire passe ailleurs avec ses matières dangereuses! Mais surtout, qu’on n’oublie jamais ceux et celles qui ont perdu leur vie tant ils avaient envie de la fêter, de la célébrer dans la simplicité d'un vendredi soir qui devait ressembler à tant d'autres!

La cupidité humaine a atteint son paroxysme avec cette tragédie humaine à l’échelle mondiale. Il faut remettre la dignité humaine au cœur des décisions politiques et économiques dans ce pays. L’humain ne peut pas agir comme des animaux de laboratoire dans ce monde de nouveauté technologique et industrielle. Que tous les gestes de solidarité soient autant lancés volontaires afin de resituer l’humain dans sa dignité profonde. Courage aux gens de Lac-Mégantic. Vous nous tracez la voie de la résilience et surtout des prises de conscience qui nous éveillent à l'urgence d'agir.

 

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 17:46

401352 225352414210936 147031892042989 516062 505120813 n

J’ai aimé la rencontre télévisée entre l’ancien politicien Lucien Bouchard avec Léo Bureau-Blouin. On sait que ce dernier est le plus jeune politicien à avoir été élu aux dernières élections provinciales. La rencontre a été provoquée à l’occasion du lancement d’un livre dédié aux jeunes pour monsieur Bouchard. Dans la photo choisi, dans les détails de la figure austère du père se faufilent les pojets du fils en devenir.

Monsieur Bouchard n’a pas fait de détours en parlant clairement de ses déceptions en politique. À ses propos, Léo Bureau-Blouin a bien réagit. Un consensus est remarquable, l’importance et l’urgence de s’impliquer dans les grands débats de société pour que l'avenir reprenne ses couleurs naturelles. Quelques heures plus tard, les journalistes ont décortiqué cette rencontre et leurs commentaires ont été éclairants.

Monsieur Bouchard appartient à la génération de la Révolution tranquille, de l'époque  où tous les rêves étaient permis. Sans le nommer comme tel, il y avait en ce temps-là le souffle libertaire issu du mouvement populaire de Woodstock 69. Les jeunes de l’époque osaient franchir de nouvelles frontières dans leur manière de penser et d’agir. La chanson populaire allait en ce sens. Mais qu’est devenu ce souffle de jeunesse pour la génération de Léo Bureau-Blouin?

Le jeune élu mais pas encore assermenté a été délicat sur la question. Il n’existait pas à l’époque de Woodstock 69 et il n’avait que quatre ans au dernier référendum. Il n’a pas l’information des éléments qui ont conduit aux référendums et les consultations populaires étaient à l’époque sur un fond de contestation à l’image des hippies, des «peace and love» et du pouvoir des fleurs à l’époque de ses parents ne font pas partie de son portrait politique. J’aurais aimé connaître les vrais sentiments du jeune politicien aux événements du printemps 2012. Il y a eu de la casse et certaines scènes québécoises de violence intense ressemblaient étrangement à ce qu’on voit dans les pays musulmans. On a même parlé de «printemps érable» pour faire référence au «printemps arabe» en Égypte. C’est là le souffle inspirateur qui m’inquiète un peu.

Monsieur Bouchard est mal placé pour revendiquer les valeurs judéo-chrétiennes et l’influence positive du catholicisme de son époque. Mais il faudrait néanmoins  reconnaître le rôle réel de l’Église catholique dans la sauvegarde du français, de la langue et de la famille pendant deux siècles sous la dominance anglaise. Rappelons que ces siècles n’ont jamais été une situation dominante et rétrograde d’une religion d’imposition envers un peuple ignorant comme on l'a décriée et dont on en garde faussement le souvenir. Il lui a fallu deux siècles pour voir émerger de ses institutions d’enseignement une certaine élite capable de prendre la relève au niveau politique et économique. Je pense aux rencontres informelles du Cardinal Paul-Émile Léger et les fondateurs de la revue contestataire «Cité Libre» d’avant la Révolution tranquille. Le Prince de l’Église de l’époque mettait alors en garde cette élite des dangers liés à la masse délinquante. S’il y avait eu alors un dialogue franc, comme cela a été le cas avec Messieurs Bouchard et Bureau-Blouin dont on a tous été témoins par la télévision, nous aurions encore un Québec fort animé d’une spiritualité du pardon capable d’affronter les courants contraires et croire en son avenir avec d'autres groupes ethniques aux valeurs complémentaires.

Sans spiritualité de base et conscient des dangers de certaines décisions impopulaires, le jeune député a les mains et les pieds liés plus que jamais. Ses rêves, comme potentiels intellectuels pour un avenir meilleur, s’en trouveront plus déçus. Le jeune politicien risque même d’être déchu de la liberté qu'on réserve aux décideurs.

Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie d’une Église ancienne et rétrograde. Mais peut-on lui reconnaître une spiritualité du pardon capable de donner un souffle nouveau aux aspirations d’une génération plus ouverte à l’avenir et aux autres? Les technologies de communication dont Léo Bureau-Blouin a accès n’engendrent pas forcément le dialogue tant essentiel à la vie en société. S’il a été un temps où on taisait les gens aux idées contraires, maintenant on entend des commentaires anonymes dont on ne connait pas la provenance. Anciennement, on avait des auteurs qu’on tenait muets et aujourd’hui, nous avons des idées dont on ne connait pas les auteurs. On réagit alors aux idées en maltraitant des êtres anonymes.

Sans la spiritualité catholique axée sur la Parole qui annonce, sur les sacrements qui célèbrent et le ministère qui engage, nous nous retrouverons dans un régime de terreur comme nous en témoignent les médias. On s’ennuiera de nos anciens curés devant les nouvelles menaces qui s'activent dans nos courts arrières. Une simple vidéo sans auteur sème l’anarchie et une violence inéditesen pays musulmans. Si le Québec ne se définit pas par rapport à ses valeurs fondamentales aux racines profondes, ce pays au cœur ardent n’y échappera pas. La liberté d’expression sera encore muselée, mais non plus par une autorité cléricale aux allures romaines mais bien par des menaces réelles aux allures de guerre gratuite aux morts d’homme tangibles.

Mes propos sont durs, je l’admets. Mais c’est la réalité que je constate. Si je fais erreur, qu’on me prouve le contraire. Comment vivre ensemble et ouverts aux autres si on ne sait plus accepter les différences et que le pardon ne fait plus partie de nos valeurs profondes? Sans le reflexe du pardon comme enchère de base, il ne peut y avoir de liberté d’expression. Seules les lettres mortes ne dérangent pas. Mais elles ne provoquent pas de changement non plus.  Pour changer comme il se doit, il faut des mots vrais qui dérangent. Mais oser déranger ceux qui ne croient pas au pardon, c’est comme jouer avec des allumettes sur des barils de poudre à canon. Il y aura de la chair humaine à pelleter. Les orphelins pleureront la mort d'un parent, les veuves et les veufs en feront autant pour les conjoints. Mais ont aura probablement trouver le mot qui décrit le parent qui pleure la mort d'un enfant. Et ce sera alors la découverte du siècle! Quelle évolution des moeurs, tout de même!

Partager cet article
Repost0
12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 03:29

ATT242735-1-.JPG

Avec les événements du 4 septembre 2012 au Métropolis à Montréal, je retiens l’expression d’un chef de bureau de Radio-Canada à Québec qui aurait dit : «Un mort et huit millions de blessés.» C’est tout un peuple qui a été blessé dans cet attentat. Était-ce envers la nouvelle Première Ministre élue ou envers tous ceux et celles rassemblé(e)s pour festoyer? Nous ne le saurons probablement jamais.  L’individu en question sera probablement reconnu comme fou. Mais est-ce aussi la folie d’un peuple?

Lors d’un souper avec une bonne amie, celle-ci me confia ses états d’âme à la suite des funérailles télévisées de Denis Blanchette. Elle se demandait où le Québec s’en allait dans de telles conditions. La question est bonne. Ne tentons pas d’y répondre trop rapidement. La foi, c’est apprendre à vivre avec des questions sans réponse immédiate. Faisons taire nos réponses toutes faites à l’avance. Prenons le temps de choisir les voies que propose Jésus quand il dira à Thomas : «Je suis le Chemin, la Vérité et la vie.» C’est le texte de l’évangile choisi pour les funérailles de Denis Blanchette. Qu’est-ce à dire?

LE CHEMIN fait référence au savoir intellectuel. Avant de prendre une route, il faut savoir où il conduit. Si je dois me rendre à tel endroit, il me faut savoir le chemin qui y conduit. Mais le savoir intellectuel n’est pas suffisant en lui-même. Il engendre des débats intelligents mais on ne sait pas toujours où il mène. C’est ce que nous avons vécu durant les dernières élections. Ce qui semblaient vouloir être des débats d’idées entre des chefs compétents et consciencieux s’est transformé en chicanes de coqs et on n’en connait pas les gagnants. Les résultats en pourcentage en témoignent. Il n’y a que 1 % entre le parti qui forme le pouvoir et l’opposition officielle. C’est un fait et on le sait. Ce chemin mène où dans les discussions publiques?

LA VÉRITÉ n’est pas un concept abstrait à pelleter dans les nuages. Elle constitue un ensemble de données qui aident à comprendre l’être humain. En fait, la vérité n’a qu’un seul objectif; aider à comprendre l’être humain et ce, dans ce qu’il est capable du meilleur au pire. En Église, il y a le pécheur et le saint, le péché originel et l’appel à la sainteté. L’humain vacille entre ces deux tendances qui l’écartèlent. Il voudrait être «ange» mais il fait la «bête». L’homme se débat continuellement entre son désir du Ciel et son attrait pour l’Enfer.

LA VIEfait appel à l’instinct du principe fondamental de l’humain. La vie s’engendre, elle ne s’invente pas. Pour en vivre pleinement, il faut croire en la vie. Comment croire aux possibilités qui occasionnent les lendemains des nuits obscures tels que les événements du 4 septembre?

Pour saisir la croissance en Jésus, il faut agencer les paires de mots : «chemin – savoir», «vérité – comprendre» et «vie – croire.»  On ne comprendra jamais tout ce qu’il faut savoir et croire pour avancer sereinement dans la confiance. On ne saura jamais tout ce qu’il faut comprendre et croire pour relever les défis que nous réserve l’avenir. Mais on risque de ne croire que ce que l’on comprend et uniquement ce qu’on sait. Ce faisant, on imite gauchement ce vieux prêtre jésuite qui m’a enseigné les prophètes lors de ma formation théologique. De ses fiches jaunies tant il a enseigné son sujet depuis des années sinon de décennies, ses cours étaient d’une platitude innommable. Pour briser la monotonie de ce supplice, j’ai osé poser une question. Je revois le professeur qui, en me regardant pardessus de ses lunettes me demanda : «Oui monsieur LeClair. Avez-vous une question intelligente pour la réponse que je viens de donner?» Cette caricature est l’image que nous retenons de l’Église d’avant Vatican II et que nous aimons appliquer à nos jours. «Voici nos réponses, ne posez pas de questions qui n'y font pas référence!»

Le drame est que cela nous vient maintenant des médias et non de l’Église.  J’ai regardé attentivement l’émission «Tout le monde en parlait» où on dénonce la censure de l’Église des années 50 sur les films aux mœurs douteuses. Les médias en font autant aujourd’hui mais autrement. Tant et aussi longtemps qu’on soit contre le crucifix et la foi catholique, on peut compter sur des temps d’antenne extraordinaires. Mais dès qu’on se dit catholique pratiquant et qu’on défend le crucifix dans les lieux publics, il est impossible de se faire entendre car les micros ne fonctionnent plus et impossible de se faire voir car les caméras s’éteignent par manque de temps d’antenne.

J’accuse les médias d’utiliser l’ignorance des gens comme si ces derniers étaient encore à coloniser selon la nouvelle qu’on veut lui imposer. Selon cette manière de communiquer, il faut absolument comprendre et ce, sans vraiment savoir et  encore plus sans y croire. On nous impose des réponses sans entendre nos questions. Où est la différence avec ce prof de théologie qui pensait détenir la vérité à laquelle il me fallait ajuster mes questions? Ne cherchons pas, il n’y a aucune différence.

Pour suivre le cheminement proposé par Jésus, il faut accepter qu’on ne sait pas tout, qu’on ne comprendra jamais l’ensemble du problème et surtout, qu’on ne sait plus croire au-delà de ce qu’on sait ou de ce qu’on comprend.

Jésus nous offre trois voies complémentaires dont l’une ne domine pas les deux autres. Le drame du 4 septembre s’est soldé par les funérailles du 10 septembre de cet homme des coulisses qui passait jusqu'alors inaperçu  pour que celui ou celle qui est sous les projecteurs devienne la star du jour. Il est allé fumer une cigarette qui n’est pas populaire pour le mieux-être de sa santé selon les médias. Il en est mort mais pas  à cause de ce qu’on croit de cette habitude qui semble tuer plus que les armes à feu.

Il n’y a rien à comprendre. Mais si on veut vraiment savoir, il faut d’abord oser croire. Et ce que je crois de ce brasse-camarade médiatique, il me faut savoir comment l’humain comprend les évènements qui lui arrivent.  Mais je ne suis pas certain que je vais y croire.

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 03:11

800px-Shire horsea

Merci à toutes ces personnes de l’arrière-scène qui travaillent dans l’anonymat pour que d’autres soient sous les projecteurs afin que les caméras prennent les meilleures photos à mettre sur nos écrans de télé. Il y a de ces gens qu’on ne connaît qu’après leur mort. Leur départ sème en nous un seul regret, celui de ne pas les avoir rencontrés avant leur grand voyage.

Je retiens une seule expression échappée sur les ondes de la télé et qu’on a probablement mal captée tant il s’en ait dit des choses sur ce drame du 4 septembre 2012 au Métropolis de Montréal. «Un mort et huit millions de blessés.» Je suis de ceux qui pensent qu’on devrait renommer le Métropolis «Denis Blanchette.» Pas seulement pour l’homme qui est mort alors qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment. Mais pour une reconnaissance officielle de tous ces gens qui travaillent dans l’ombre pour que d’autres aient les premières places sous les projecteurs.

J’ai beaucoup apprécié la messe des funérailles de Denis Blanchette. Le président a su jouer avec le mémento des émotions et des sentiments qui vibraient dans l’église Saint-Donat, mais aussi toucher les cœurs de ceux et celles qui ont arrêté toute activité du jour pour rendre hommage à un inconnu dans la solitude de leur résidence.  Je préside souvent à des funérailles, deux à trois fois par semaine depuis quelques mois. Toute mon appréciation au curé dont le nom m’échappe. J’ai présidé à des funérailles difficiles telles que des victimes de meurtre, des suicides et même d’un père incestueux. Mais je ne sais pas comment j’aurais pu présider à de telles funérailles. Le plus difficile de tous les sentiments d’un président d’assemblée liturgique, c’est l’intimidation. Je me serais senti intimidé par la présence de tant de dignitaires qui s’étaient dérangés pour un illustre inconnu tant la mort de ce dernier a bouleversé toute la nation et au-delà de ses frontières.

Les funérailles sont des moments uniques pour le président qui veut vivre au diapason des gens qui souffrent et qui portent le deuil comme un mal incurable avec lequel il faut vivre. Ici, il y a huit millions de blessés qui pleurent et se questionnent sur le sens de la vie et de la mort.

Il y a tant de questions sans réponse au moment de la mort. Pourquoi lui? Pourquoi maintenant? Pourquoi de cette manière? Mais pour Denis Blanchette, d’autres questions surgissent. Que faisait-il dehors? Avait-il voté pour un autre parti politique et qu’il n’avait pas envie d’entendre le discours de Madame Marois? Faisait-il trop chaud à l’intérieur et qu’il voulait s’aérer les poumons? Et si c’était pour fumer une bonne cigarette en attendant la fin du show? Vous savez, cette petite boucane qui nous incite à considérer les fumeurs comme des antisociaux tant ils polluent l’air des bien-pensants. On dit qu’il était près des poubelles, devait-il se tenir à neuf mètres de la porte d’entrée? Cette dernière cigarette, à quoi on attribue la première cause de mortalité au Canada n’est pas ce qui a mis fin à ses jours.

On se demande comment un homme armé à ce point n’a pas attiré l’attention des autorités policières. Juste l’accoutrement aurait suffi pour attirer l’attention. Peu importe l’importance du personnage publique dans les parages, si je vois un homme avec une cagoule, habillé en tissu moulant  mal ajusté et en robe de chambre se promener devant mon logement, j’appelle immédiatement la police! «Emmenez-le chez son médecin et qu’on lui change sa médication!» Oui, il y a ici une folie. Mais est-ce celle d’un homme ou celle d’une société qui ne se comprend plus?

Les Denis Blanchette, il en court les rues dans l’anonymat de nos perceptions de la vie et du bonheur qu’on lui attribue. Ils œuvrent dans différentes causes sociales, auprès des organismes populaires qui aident les sans-papiers de notre société instruite mais sans véritable éducation. Ils ont dénoncé les enjeux oubliés lors des dernières élections, mais on en parle peu tels qu’un logement abordable pour les gens à  faible revenu, les soupes populaires, les Saint-Vincent-de-Paul et bien d’autres.

J’ai apprécié la qualité de la présence de Madame Marois aux funérailles télévisées de Denis Blanchette. Quand elle s’est tenue proche et a embrassé la mère de Denis, je suis convaincu que ce sont deux mères qui se sont rencontrées. La nouvelle Première Ministre a eu raison de demander de telles funérailles pour celui qui a fait éviter le carnage dont le Québec ne veut pas inscrire dans ses pages d’histoire, même celles oubliées. Mais, Madame Marois, je vous invite à garder le crucifix dans les places publiques au Québec.

Ce n’est pas un patrimoine religieux lié à l’histoire, c’est une réalité actuelle de la souffrance humaine en ce pays qu’on appelle avec raison le Québec. Si le crucifix à l’Assemblée Nationale et dans les différentes municipalités ne vous rappellent pas le sacrifice de Jésus il y a quelques 2000 ans, souvenez-vous de celui de Denis Blanchette le 4 septembre 2012, le soir de votre victoire électorale. Il a sa place sur cette croix qu’on ne sait plus reconnaître dans nos vies. Que tous les élus , en levant les yeux vers cet emblème au-dessus du siège du président de l’assemblée nationale, baissent aussi leur regard pour considérer ces ombres obscures qui assurent le succès des gens de l’avant-scène. Jésus-Christ et son histoire sont probablement réservés à une certaine élite déjà condamnée dans votre ma nière de penser la vie. Mais Denis Blanchette et ceux qui lui ressemblent méritent une place là où vous délibérez. Ils prennent la place du crucifix qui représente encore le prix ultime de la liberté.

Partager cet article
Repost0
19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 05:57

Flanery-SeanPatrick-301-1-.JPG

J’ai un ami qui a une bergerie. Un jour, il a confié à son fils de fermer la porte de l’enclave pour que les coyotes ne viennent pas perturber le troupeau. À sa grande surprise, dix moutons ont été égorgés par un animal sauvage; un coyote ou un renard. Le fils n’avait pas fermé la porte de la bergerie comme on lui avait demandé. Qui faut-il blâmer, le fils ou les prédateurs? Monsieur Gabriel Nadeau-Dubois s’est  plaît à proposer la désobéissance civile. Son organisme n’a pas informé les autorités sur son itinéraire afin d’assurer sa sécurité et il s'en faisait un plaisir. Il a ainsi ouvert la porte aux casseurs professionnels anarchiques qui ne demandaient pas mieux pour semer la panique dans la population où les manifestations avaient lieu. Qui oubliera Victoriaville et ses émeutes? Les casseurs n’en demandent pas plus et la Classe de Gabriel Nadeau-Dubois leur a ouvert la porte. Est-ce la faute des casseurs ou à l’association étudiante qui leur permet un tel résultat d’impact? Madame Beauchamp avait annoncé que la CLASSE s'était écluse du dilaogue d'avec son ministère. Faut-il s'en surprendre?

Je suis attristé qu’on ait recours à la loi 78 pour mater l’ardeur des étudiants devant la hausse des frais de scolarité. Cette tristesse ne manifeste nullement ma surprise pour autant. Je m’y attendais depuis les débuts. Le gouvernement libéral du Québec est en fin de mandat. Des élections sont à l’horizon et la nouvelle ministre de l’éducation ne se représentera pas. Là est la véritable démocratie. J’ai fait ma petite recherche sur le Net au sujet des dernières élections provinciales. On dit que le taux de participation a été très faible, seulement 57,33%. Monsieur Charest voulait être le seul à avoir les deux mains sur le volant. Il les a eus. Il a probablement pris le champ. Faut-il faire un jeu de mots avec Line Beauchamp?  Il n’y avait qu’un beau champ et il est passé à côté!

Je serai en vacances dans quelques semaines. J’ai mérité ce temps de repos. Trois villes sont rayées de ma liste à visiter; Montréal, Sherbrooke et Québec. Pourtant, les hôteliers y sont accueillants et les restaurateurs savent charmer les touristes. Mais je crains la présence des manifestants anti-loi 78. Depuis l’imposition cette loi infâme, on ne parle que de manifestations pacifiques. Pourquoi ne pas y avoir pensé avant la loi 78? Pourquoi des commerçants montréalais ont-ils eu à payer la note avec des dégâts à leur commerce?

J’ai entendu le cri désespéré du maire de Montréal. Les incorrigibles pourraient lui dire de faire le ménage dans sa propre cours avant de critiquer les revendicateurs qui paradent dans les rues de sa ville. Certains de ses proches font face à des procédures judiciaires avec l'UPAC. Mais justement, les casseurs qui abusent des ouvertures qu’offrent les étudiants en grève ou en boycotte ne sont à mes yeux que de potentiels arnaqueurs qui n’ont pas eu la chance de profiter du système corrompu en collusion sur lequel se penche la commission Charbonneau. C’est le même monde à divers paliers.

Je ne crois pas aux revendications pacifiques à la Gandhi ou à la Martin Luther King qui inspirent soudainement  Monsieur Khadir qui invite à réfléchir sur la désobéissance civile pacifique. Pourquoi réfléchir à cette option après l’adoption de la loi 78 Monsieur Khadir? Cela fait plus de trois mois qu’on aurait dû y réfléchir. Où étiez-vous quand c’était le temps d’y penser? Cette loi qu’on qualifie comme antidémocrate vous aurait-elle inspiré à ce point? Vous n’êtes pas un visionnaire qui croit en l’avenir. Vous n’êtes qu’un réactionnaire qui réagit au stimulus que vous procure celui que vous admirez au-delà de tous, monsieur Charest.

Comme homme d’Église, je crois qu’il y a une solution pacifique et digne des Évangiles. Mais y croyons-nous suffisamment pour lui donner un droit de parole? Je me permets d’en douter. Des jeunes ont déjà fait référence à Maurice Duplessis qu’ils n’ont pas connu en commentant la loi de Charest alors qu’elle n’était qu’un projet. Comment feront-ils confiance en une Église qu’ils n’ont connue que parce qu’on l’a associée à ce dictateur des années noires? Je me surprends à penser à la célébration de la confirmation où le vicaire général du diocèse, délégué de l’Évêque, a ouvert la porte intérieure et vitrée pour aider un père qui en avait plein les bras. D’une main il tenait la main de son jeune fils en âge préscolaire et de l’autre main, il tenait son café Tim Horton. Il venait pour assister à la confirmation de son fils aîné mais sans vraiment y participer.

N’est-ce pas là notre manière de concevoir la politique?  N’est-ce pas aussi  ce à quoi nous oblige la nouvelle loi de Charest? Arrêtons d’être des gérants d’estrade et osons quelques coups de patins sur une patinoire où nous y avons tous notre place et ce, sans émeute et sans contestation. Les médias ne publieront pas notre visage sur leurs écrans mais notre âme en serait plus en paix! Ce faisant, on en arrivera probablement à croire en son avenir qu’on sera prêt à confier ses derniers jours à ces jeunes qui ne demandent pas mieux à nous montrer à quel ils sont à vivre nos valeurs mais autrement.

Partager cet article
Repost0
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 05:21

 00032771.jpg

J’aime cette histoire envoyée par courriel. Une personne âgée est à la caisse pour payer son épicerie. Derrière elle un enfant de 9 ans avec sa maman. L’enfant frappe la personne âgée aux talons avec son panier d’épicerie. La dame lui demande d’arrêter. Celui-ci continue de plus belle. La personne âgée demande à la maman de l'enfant de l'arrêter. Celle-ci de répondre :«C’est contre mes principe de l’éducation que je veux pour mon enfant. Je veux qu’il prenne conscience par lui-même le tort qu’il fait aux autres!» Derrière la maman de l’enfant, il y a un jeune de 19 ans. Il ouvre son pot de confiture et le verse complètement sur la tête de la maman de l’enfant. Celle-ci s’insurge. «Que faites-vous monsieur? C’est horrible!» Et le jeune homme de répondre : «J’ai été élevé avec les mêmes principes que vous appliquez pour votre enfant. Je ne vois pas ce que j’ai fait de mal!» La vieille dame dit à la caissière : «Mettez le pot de confiture du jeune homme sur mon compte.»

C’est ainsi que je vois la situation sociale du Québec et la revendication étudiante. Le principe du gel ou de la gratuité scolaire demandés par les étudiants est valide en soi. Mais est-ce réaliste? Nous ne sommes un pays qu’au niveau du cœur, comme les Acadiens qui portent l’Acadie à une dimension inviolable tant elle est intimiste. Le Québec a perdu les référendums qui auraient changé la manière de vivre au Québec. Pourquoi agir comme s’ils avaient été gagnés?  Au delà de l'indpéendance politique et économique, le Québec n'a pas son armée et encore moins sa devise monétaire. Peut-on ainsi se permettre la formule d’éducation de la Norvège? Ce dernier est un pays avec sa propre armée. On y demande aux jeunes de faire un service militaire pour ensuite avoir accès à la gratuité de l’éducation. Ceux qui ne font pas de service militaire doivent payer leurs frais de scolarité.

Je m’attriste qu’on ait recours à une loi spéciale. Mais la sécurité sociale devrait l’emporter sur les droits des étudiants de perturber  l’assurance collective de gagner sa vie selon ses compétences. La CLASSE a frappé trop fort pour lui faire confiance dans la décence des négociations qu’elle revendique. Les Cégeps qui devront remettre leur session sont sous l’égide de la CLASSE. Son porte-parole, Monsieur Gabriel Nadeau-Dubois, au soir de l’annonce d’une loi spéciale, parlait d’un «Printemps québécois!» Ces propos me rappellent le «Printemps arabes» qu’on a connu en 2011 dans un autre pays. Ces propos ont-ils dépassé votre pensée , Monsieur Gabriel? Avec tout le respect que je leur porte, les Arabes aux quels vous faites allusion n’ont pas participé à la découverte ni au développement de notre pays. Pourquoi leur manière de faire ailleurs devrait influencer notre manière de faire ici et aujourd’hui au Québec?

Je suis un travailleur honorable et mon travail contribue à payer les études de ceux et celles qui veulent s'assurer un avenir quand je serai dans une quelconque résidence pour personnes âgées et dépendant de ceux et celles qui seront en fonction. J'accepte cet avenir que je ne connais pas mais dont je serai tributaire. Mais demain matin, j’aimerais pouvoir aller travailler sans inquiétude afin de pouvoir contribuer à vos études, puisque ce sont mes impôts qui vous permettent d’apprendre ce que vos études vous octroient en connaissances quand viendra le temps de décider de mon sort en tant que personne aînée. Vos études coûtent cher, j’en conviens. Mais j’y contribue aussi et ce malgré moi. Alors, de grâce, respect-moi! Vous déciderez de mes derniers comme vous l'entendiez. Mais de grâce, aujourd'hui, entendez ce que j'ai à vous dire. Vous déciderez alors de la fin de ma vie comme il vous semblera bon selon les valeurs que vous jugerez à propos..

 

Partager cet article
Repost0
16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 17:13

ATT242768-1-.jpg

La réforme scolaire aurait-elle formé une société virtuelle émergeante? Est-ce là une trace de résurrection? Je me souviens de ma première calculatrice au secondaire. Mon père en était découragé. Il disait qu’on sacrifiait le calcul mental pour une machine à batterie. Ma calculatrice m’avait coûté $85,00. Une fortune selon mesfinances de l'époque! L’année suivante, elle se vendait $10,00 puisqu’elle avait été dépassée par une plus performante. Je me souviens de mon premier ordinateur. Il m’a coûté $2, 800,00. Le moniteur et sa tour couvraient la totalité de ma table de travail. Aujourd’hui j'ai un ordi portable dont j'ai payé que le quart du prix du premier que je  range dans un tiroir après usage. Le petit-fils d’un ami n’a pas deux ans et il peut déjà trouver ses chansons et ses jeux préférés sur le téléphone intelligent de son père. Il rit quand il voit mon visage sur Facebook et il pleure quand il me voit devant lui!

Le monde virtuel l’emporte de plus en plus sur une société sensée être de plus en plus  intelligente. Savoir pitonner une machine à batterie ou électrique afin de nous conduire dans un univers virtuel compliqué et sophistiqué serait-il devenu la nouvelle norme d’une société équilibrée? On s’articule des mots mais est-ce qu’on apprend à se comprendre? Les dirigeants d’associations étudiantes se disent majoritairement en grève mais les statistiques disent qu’ils ne constituent que le tiers de l’ensemble des étudiants aux études. Un ami enseignant au secondaire et il se sent dépassé dans sa technique d’enseignant. Contrairement à ses premières années d’enseignement, les  étudiants arrivent aujourd'hui en classe alors ils ont déjà pris leurs nouvelles, répondu aux courriels et envoyé plusieurs texto. Il se sent dépassé avec son tableau et sa craie. Il ne se sent plus comme un «passeur de connaissances» pour ses étudiants.

À la rentrée scolaire de 2010, le chef d’antenne d’une chaîne de télévision se montrait anxieux de connaître la réaction des étudiants nouvellement confrontés aux réalités académiques des études post-secondaires. Ces derniers étaient les premiers étudiants de la réforme scolaire enclenchée quelques années plus tôt.  Sommes-nous à constater malgré nous ce qu’aurait donné une telle réforme? On se rappelle qu’on y avait substitué les principes de base de la connaissance par des concepts généraux de l’apprentissage. Ayant appartenus à une autre forme d’initiation à la vie, faut-il se surprendre de ce que les médias nous transmettent en matière de crise sociale. On accuse le gouvernement Charest d’avoir laissé la situation à sa propre déchéance. C’est comme deux logiciels non compatibles qui cherchent une logique commune. Version PC ou Apple?

Le monde virtuel permet une surenchère de connaissances mais donne-t-il lieu à un enracinement plus profond dans l’expérience humaine? Actuellement, le courage de l’expérience humaine consisterait à éteindre ses moyens de communication électronique pour apprendre à se parler dans le respect. Il faudra revoir les principes de base du dialogue avant de se perdre dans des concepts abstraits du discours laconique. Qui aura l’audace d’une telle initiative? Pour un sourd-muet, un boxeur est-il à parler avec ses poings? Que de propos frappants savamment articulés! C’est pourtant ce que je constate à partir de mon téléviseur. Mes mots en perdent leur latin et ma foi en oublie sa religion.

Partager cet article
Repost0
9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 04:49

Faut-il se surprendre que les étudiants aient refusé l’entente de principe! Je suis de ceux qui espéraient une solution pacifique à la crise sociale qui sévit actuellement. Il y a longtemps que l’on sait qu’il faut changer des choses. Il fallait que ça arrive un jour. Or, le jour est arrivé.

Il faut dire que la table de négociation présentait un cocktail Molotov important. La majorité des étudiants viennent d’un milieu où ils ont été enfants-rois. Pour la première fois, ils se font dire non à leur revendication et ils ne l'acceptent pas. Ils étaient appuyés à la table par différents groupes syndicaux qui devaient agir comme des mentors. Ces derniers étaient là pour les initier à la négociation.  Comme inspirateurs, ils ont été les premiers à dénoncer l’attitude arrogante du gouvernement par rapport à l’entente. Il faut aussi les comprendre. Ils sont les adversaires du gouvernement lors des conventions collectives à renouveler de la fonction publique. Quand sommes-nous d'accord avec l'adversaire?

À la table de négociation, il y avait aussi les représentants des universités et des cégeps. Leur administration est mise en cause et ils défendent leurs positions respectives. Une meilleure gestion de leur part pourrait assurer l’accessibilité à l’éducation des jeunes à différents niveaux. Ces derniers sont convaincus qu’ils peuvent trouver des moyens de réduire les frais de scolarité à partir de la gestion de ces institutions d’éducation. Comble de tout, dans les manifestations des jeunes se sont introduits des casseurs de grèves qui n’avaient rien à faire avec la revendication des étudiants. Ils ont saccagé et créé des dommages qui ont porté atteinte à la crédibilité des jeunes.

La vie est une école sans grades ni diplômes. Mais qu’on y en apprend comme leçons de vie! Peu importe d’où ils viennent, ils goûtent au dur remède de la réalité. Pour eux, l’éducation est un acquis. Que pouvons-nous faire dans la vie sans une degré universitaire ou collégial? Et pourtant, leur session est compromise. On peut remettre à l’automne prochain la session avortée de l’hiver qui se termine. Mais qu’est-ce qui arrive aux déboursés financières payées en janvier dernier pour une session qui n’a pas eu lieu?

Les vrais révolutionnaires ont sacrifié quelque chose de leur vie pour le bien de l’humanité. Pour les étudiants qui nous concernent, c’est une session académique qu’ils ont sacrifiée. Qu’est-ce que cela va donner? La décision finale appartient au gouvernement Charest. Oui, ce sont des étudiants. Mais ils ne sont plus des enfants. Même les représentants des associations étudiantes sont débordés par la situation. Ils ne s’attendaient pas à de telles réactions des étudiants à la base. Que faut-il en retenir? Franchement, je n’en sais rien.

J’ai confiance en la vie. Selon l’ancien ministre Cournoyer, la crise du FLQ des années 60 était pire. Mais, à ce que j’en sache, les revendicateurs ont rejoint les rangs de la société qui se croit normale. Je pense à fèlquiste Lanctôt qui a ouvert une maison d’édition. Et  combien d’autres qui s’en sont néanmoins bien sortis? Qu’adviendra des jeunes d’aujourd’hui qui veulent changer le monde de la finance et de la corruption? Je n’en sais rien. Mon psy peut ne pas être d’accord avec moi, mais j’ai tendance à faire confiance. Le meilleur est à venir mais on ne sait pas à quoi il ressemblera!

Partager cet article
Repost0
4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 17:51

Bad-day-8.jpg

L’expression est sur toutes les lèvres. Les arguments ne manquent pas dans les conversations. Qui finance le mouvement de la CLASSE? Des recherches se publient sur les réseaux sociaux. On commence à faire des liens douteux. Pour la première fois dans l’histoire du Québec, les injonctions juridiques sont défiées à profusion. Les juges en perdent leur latin! Qui manipule les ficelles de l’autorité en ce pays?

La gratuité scolaire demandée par la CLASSE est illusoire. La véritable gratuité n’existe pas, même dans le bénévolat. Des bénévoles demandent à se faire rembourser les frais de déplacement. C’est un prix justifiable. D’autres bénévoles assument leur propres frais de déplacement. Ce sont des bénévoles exemplaires car ils paient de leur poche pour rendre service. Le geste est purement gratuit pour la personne aidée, mais il n’y a pas ici de gratuité comme telle. Le prix est payé par l’aideur. Cela va dans le sens du Bon Samaritain des évangiles. Non seulement s’occupe-t-il de la personne blessée, mais il lui paie sa chambre et donne un acompte à l’aubergiste.

Quelque chose nous pend au bout du nez. Nous sommes dans des nuances de gris qui portent à la confusion. Gabriel Nadeau-Dubois a un vocabulaire articulé digne de deux doctorats! Qui lui enseigne ces énoncés à confondre les plus grands intellectuels? Pourquoi refuse-t-il toute allusion à sa personne dans les débats publics? On le fait bien pour les chefs politiques et syndicaux, pourquoi devrait-il être une exception? Une information sur le Net le lie d’amitié avec le frère d’une proche d’Amir Kadhir  de Québec Solidaire. Ce lien intime est-il relié au laxisme du gouvernement à ne pas établir les paramètres de la laïcité recommandée par la commission Bouchard-Taylor? À prime abord, il n’y a rien de religieux comme tel dans les événements qui monopolisent nos médias, on ne peut donc pas parler d’une émergence musulmane comme telle. Mais le parcours ne semble pas encore terminé pour autant.  À quelle réalité sociale serons-nous confrontés dans le détour final? Faute de dialogue équilibré, à quel compromis serons-nous obligés?

On voudrait que la situation sociale dans laquelle on est plongé soit aussi claire et distincte qu’une tache noire sur un drap blanc. Il n’en est pas ainsi. L’action sociale du diocèse de Chicoutimi a pris position publiquement pour les lockoutés de Rio Tinto Alcan à Alma. Le geste est louangé par plusieurs. On y reconnait un mouvement de solidarité de la part de l’Église pour ces employés qui rejettent la sous-traitance. Or en paroisse, nous sommes en période de capitation.  Nous avons reçu d’un donateur un gros ZÉRO comme don car il est un sous-traitant de cette multinationale. Ses contrats sont menacés et il ne désire plus contribuer au financement de sa communauté chrétienne. Rien n’est vraiment gratuit en ce monde. Ceux qui prétendent le contraire ne réalisent pas que d’autres doivent payer une dette qu'ils n'ont jamais contractée. Vive la liberté, mais elle n'est pas pour tous!.

On est loin des évangiles, me diriez-vous. C’est vrai. On est loin aussi du Ressuscité qui envoie ses disciples annoncer une Bonne Nouvelle au monde entier. Serions-nous revenus au bon Jean-Baptiste qui crie dans le désert?

Partager cet article
Repost0
27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 19:13

432110.jpg

Je viens de regarder la conférence de presse du Premier Ministre Jean Charest et de la ministre de l’éducation Line Beauchamp. C’est une évidence qu’il y a ici deux démocraties qui se rencontrent sur la place publique; celle du gouvernement à laquelle j’ai participé en exerçant mon droit de vote d’une part et celle des étudiants qui revendique des droits valables sur lesquels je n’ai aucun droit de vote. L’intérêt ici est particulier. Faut-il définir le Parlement comme le lieu de rencontre de deux démocraties? Le temps est un facteur important. Proposer des avancées politiques décisionnelles un vendredi après-midi peut-il imposer un retour des étudiants en classe pour lundi matin?J’en doute et je ne vois pas ici un durcissement des positions étudiantes. Ce faire imposerait le bâillon à la démocratie étudiante qui, je le rappelle, diffère de la démocratie qui a élu nos dirigeants politiques.

Le gouvernement québécois se retrouverait-il dans une situation démographique semblable à l’Église du Québec? Là on parle de deux démocraties et ici on parle de deux théologies. On a longtemps parlé de la théologie catholique versus la théologie protestante, comme on a déjà identifié les commissions scolaires catholiques des commissions scoalires protestantes.  Je suis de ceux qui préfèrent parler d’une théologie d’en haut (anciennement Catholique) et d’une théologie d’en bas (anciennement protestante). Ce faisant, la définition de l’Église doit aussi s’ajuster. J’aime considérer l’Église comme un lieu de rencontre entre deux théologies, donc deux manières réelles à dire Dieu. Comme membre du clergé catholique, je me reconnais de la théologie d’en haut mais ouvert à la théologie d'en bas. L’harmonie en Église repose sur mon ouverture à accepter d’autres manières de dire les mêmes choses quand on les regarde autrement. Mais cette ouverture d’esprit doit aussi se manifester chez ceux qui sont de l’autre théologie. Il en va de même pour nos élus gouvernementaux. Une médaille a deux côté mais on ne peut habiter qu’un côté. Mon choix de vie n'est pas une condamnation à d'autres manières de vivre.

Faut-il pour autant s’opposer? Admettons que seuls ceux qui vont en direction contraire finissent pas se rencontrer réellement. Or, l’erreur qu’on fait souvent est de vouloir convertir l’autre en sous-entendant qu’il est dans la mauvaise direction.  Le vrai dialogue est de dire : «Je vais là d'où tu viens.» La théologie d’en bas doit s’élever vers des sommets d’espérance réels alors que la théologie d’en haut doit atterrir dans le concret. C’est le dynamisme engendré par Jésus duquel émerge l’Église. C’est le seul dynamisme où la mort engendre la vie. Là est le sens premier de la résurrection que nous célébrons à chaque Eucharistie et qui relève de la théologie d’en haut. Encore faut-il vivre entre nos célébrations ce qui a été célébré et cela relève de la théologie d’en bas. Dans le mystère de l’Eucharistie, Ciel et Terre ne font qu’un. Dans le mystère de l’Église, deux théologies forment un même discours à la fois sur l’humain et sur Dieu. Ce qui est à se vivre doit engendrer le désir de célébrer et inversement, ce qui se célèbre en toute vérité doit donner le goût de vivre pleinement.

C’est en reconnaissant ses différences qu’on peut accentuer les similitudes. Par contre, il faut un dialogue franc et honnête. En Église, nous avons bien la grâce de Dieu, l’amour de Jésus et la communion de l’Esprit Saint. La prière personnelle et collective est donc essentielle pour construire cette Église qui est toujours en devenir puisqu’elle se dit en marche. C’est différent du gouvernement qui se définit de plus en plus dans la laïcité. Il se prédispose à des dérapages collectifs comme les médias nous le démontrent malheureusement trop souvent. On ferme peut-être des églises mais n’est-ce pas là un choix de communauté comme conséquence d'une attitude d'indifférence? C'est un autre débat.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Daniel LeClair
  • : Réflexion libre sur différents sujets sociaux, culturels, religieux. Je suis disponible à répondre aux questions des lecteurs.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens