31 juillet 2007
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J'écrivais dans un blog précédent ce que les boutiques souvenirs nous laissent de notre histoire. Je parlais aussi des rôles par lesquels on identifiait les personnages des télé-romans, des rôles qu'on pouvait aussi retrouver dans la société. Chez moi, on a déjà eu une chambre destinée à un itinérant, un infirme qui quêtait ses repas et son lit là où il passait. Des fois, il arrivait chez nous après s'être saoulé chez l'un des voisins. J'ai connu l'époque où le curé avait sa ménagère, sa cuisinière, sa secrétaire, son bedeau, son presbytère, son église, son charnier et son cimetière. Le curé disposait de tout cela sans rendre de compte à personne au sein de la communauté, sauf à son évêque peut-être. À l'époque, jamais on aurait questionné le fait que le curé s'approprie de tels biens comme s'ils constituaient sa propriété personnelle.
Je suis prêtre et curé. Le réalité du prêtre a énormément changé. Il a son salaire, dispose d'un presbytère où il paie sa pension, son loyer et les utilités d'usage. Il reçoit ses T4 annuels et remplit ses impôts aux gouvernements. Il paie les taxes sur tous les produits et services comme tout employé salarié. Il est homme public et on s'attend à ce qu'il annonce l'évangile. Ses agirs en société sont scrutés à la loupe. Chaque prêtre a son histoire personnelle dont les autorités diocésaines et des grands séminaires doivent tenir compte dans leur discernement vocationnel. Qui est donc cette femme qui partage la vignette avec moi?
Elle s'appelle Monique Roy. Elle a gagné sa vie avec l'écriture, donc, elle est écrivaine de carrière. Après plus de 40 ans passés en Californie, elle revient à la maison paternelle de Pointe-Verte pour prendre soin de ses parents âgés qui avaient célébré 70 ans de mariage en 2000. J'étais alors diacre et animateur de la communauté chrétienne de Pointe-Verte. Son projet de famille ne fonctionnait pas et j'étais en questionnement sur mon avenir comme futur prêtre pour le diocèse de Bathurst. Nous nous sommes rencontrés sur les rives de Pointe-Verte où nous discutions de littérature. Elle étant écrivaine, je lui partageais mes élans d'écriture car, je me disais un homme qui aimait écrire sans prétendre que je pouvais être écrivain. Elle se disait chrétienne et catholique mais sans se prétendre pratiquante. Elle ne comprenait pas pourquoi sa fratrie rejetait son projet d'aider leur parents comme je ne comprenais pas que mon évêque de l'époque ne voulait plus m'ordonner prêtre. C'est dans ce contexte que nous avons écrit ensemble "Dialogue entre un homme d'Église et une femme de Lettres, Tome I publié en 2004. Le livre se termine où son roman Requiem pour Galatée sera publié et que je serai appelé au sacerdoce par le nouvel évêque, ordonné à ce titre depuis quelques mois. Ce volume a connu une popularité inestimée. Une correspondance entre deux personnes encore vivantes était du jamais vu dans le monde littéraire. Il faut dire que la publicité et le timing tombaient pile. Il y eut beaucoup de publicité et le lancement s'est fait à quelques semaines avant les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Or, c'est le temps où les gens achètent des livres comme cadeaux pour Noël.
Nous avons continué notre dialogue malgré mon engagement comme curé, de sorte que nous avons publié le Tome II de Dialogue.... en 2006. Ce livre se termine au moment où je retourne au ministère après trois mois de convalescence suite à un problème cardiaque appelé "angine vasospastique". Ce deuxième tome n'a pas connu le succès escompté. La publicité était bonne mais le timing n'y était pas. Le lancement s'est fait s'est fait peu après les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Les achats des fêtes étaient déjà faits. Quoi que ceux qui ont lu le deuxième volume le trouvent meilleur et plus facile que le premier, le résultat escompté n'y est pas. PArce que le lancement a eu lieu un mois après mon retour au ministère, les rumeurs ont commencé que je n'avais pas vraiment été malade, que je devais me donner du temps pour publier au lieu de faire du ministère. Ce qui semblait être une promesse d'avenir commence à prendre d'autres formes de tourments. Dans les trois mois demandés pour revoir ma vie à la lumière des nouveautés de ma santé dont les séquelles sont permanentes, les autorités diocésaines me demandent de revoir aussi mon rapport avec Monique et l'importance que je donne à l'écriture.
Dois-je vraiment défendre mon rapport avec Monique? Je paie mon loyer qui est à son sous-sol. Sans elle, j'aurais quitté l'idée de la prêtrise sans connaître le bonheur que je ressens actuellement quand je fais mon ministère de prêtre. Elle est ma compagne d'écriture. Comme compagne, je la sens mon égale, comme deux gamins qui marchent dans la vie main dans la main. Je ne voudrais pas qu'elle me précède car je ne pourrais pas la suivre. Je ne voudrais pas la devancer car je la perdrais de vue et je me sentirais encore seul dans la vie. Je crois en son écriture comme elle croit en mon sacerdoce. L'alliance que je porte au doigt et que l'évêque a bénie le soir de mon ordination sacerdotale, est son don à elle au nom de l'Église. Elle corrige constamment mes écrits pour rendre justice aux idées que je tente de mettre sur papier pour les générations à venir. L'engagement public que j'ai fait concernant mon célibat, elle l'a fait en privé alors que j'étais en grande prosternation lors de la litanie des saints à mon ordination. SI vous revenez occasionnellement sur les textes de mon blog, vous verrez des corrections grammaticales importantes. C'est que je suis très imagé dans mon écriture, comme un peintre qui trace un tableau avec son stylo. J'utilise donc beaucoup de qualificatifs pour dire ce que Monique résume avec un verbe ajusté à l'image qui doit naître dans votre manière de me lire.
Par respect et obéissance, en communion avec mon évêque, je vais donc réfléchir mon à rapport avec Monique et à l'importance à donner à mon écriture. Mais vous, chers lecteurs et chères lectrices qui visitez si souvent mon blog pour son contenu, qu'en pensez-vous? Que pensez-vous du prêtre d'aujourd'hui, comment me percevez-vous comme prêtre-écrivain? Que pensez-vous de ce rapport de réciprocité avec Monique et quelle importance dois-je donner à l'écriture dans ma vie? Vous qui me lisez, qu'en pensez-vous?
Je suis prêtre et curé. Le réalité du prêtre a énormément changé. Il a son salaire, dispose d'un presbytère où il paie sa pension, son loyer et les utilités d'usage. Il reçoit ses T4 annuels et remplit ses impôts aux gouvernements. Il paie les taxes sur tous les produits et services comme tout employé salarié. Il est homme public et on s'attend à ce qu'il annonce l'évangile. Ses agirs en société sont scrutés à la loupe. Chaque prêtre a son histoire personnelle dont les autorités diocésaines et des grands séminaires doivent tenir compte dans leur discernement vocationnel. Qui est donc cette femme qui partage la vignette avec moi?
Elle s'appelle Monique Roy. Elle a gagné sa vie avec l'écriture, donc, elle est écrivaine de carrière. Après plus de 40 ans passés en Californie, elle revient à la maison paternelle de Pointe-Verte pour prendre soin de ses parents âgés qui avaient célébré 70 ans de mariage en 2000. J'étais alors diacre et animateur de la communauté chrétienne de Pointe-Verte. Son projet de famille ne fonctionnait pas et j'étais en questionnement sur mon avenir comme futur prêtre pour le diocèse de Bathurst. Nous nous sommes rencontrés sur les rives de Pointe-Verte où nous discutions de littérature. Elle étant écrivaine, je lui partageais mes élans d'écriture car, je me disais un homme qui aimait écrire sans prétendre que je pouvais être écrivain. Elle se disait chrétienne et catholique mais sans se prétendre pratiquante. Elle ne comprenait pas pourquoi sa fratrie rejetait son projet d'aider leur parents comme je ne comprenais pas que mon évêque de l'époque ne voulait plus m'ordonner prêtre. C'est dans ce contexte que nous avons écrit ensemble "Dialogue entre un homme d'Église et une femme de Lettres, Tome I publié en 2004. Le livre se termine où son roman Requiem pour Galatée sera publié et que je serai appelé au sacerdoce par le nouvel évêque, ordonné à ce titre depuis quelques mois. Ce volume a connu une popularité inestimée. Une correspondance entre deux personnes encore vivantes était du jamais vu dans le monde littéraire. Il faut dire que la publicité et le timing tombaient pile. Il y eut beaucoup de publicité et le lancement s'est fait à quelques semaines avant les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Or, c'est le temps où les gens achètent des livres comme cadeaux pour Noël.
Nous avons continué notre dialogue malgré mon engagement comme curé, de sorte que nous avons publié le Tome II de Dialogue.... en 2006. Ce livre se termine au moment où je retourne au ministère après trois mois de convalescence suite à un problème cardiaque appelé "angine vasospastique". Ce deuxième tome n'a pas connu le succès escompté. La publicité était bonne mais le timing n'y était pas. Le lancement s'est fait s'est fait peu après les salons du livre de Shippagan et de Dieppe. Les achats des fêtes étaient déjà faits. Quoi que ceux qui ont lu le deuxième volume le trouvent meilleur et plus facile que le premier, le résultat escompté n'y est pas. PArce que le lancement a eu lieu un mois après mon retour au ministère, les rumeurs ont commencé que je n'avais pas vraiment été malade, que je devais me donner du temps pour publier au lieu de faire du ministère. Ce qui semblait être une promesse d'avenir commence à prendre d'autres formes de tourments. Dans les trois mois demandés pour revoir ma vie à la lumière des nouveautés de ma santé dont les séquelles sont permanentes, les autorités diocésaines me demandent de revoir aussi mon rapport avec Monique et l'importance que je donne à l'écriture.
Dois-je vraiment défendre mon rapport avec Monique? Je paie mon loyer qui est à son sous-sol. Sans elle, j'aurais quitté l'idée de la prêtrise sans connaître le bonheur que je ressens actuellement quand je fais mon ministère de prêtre. Elle est ma compagne d'écriture. Comme compagne, je la sens mon égale, comme deux gamins qui marchent dans la vie main dans la main. Je ne voudrais pas qu'elle me précède car je ne pourrais pas la suivre. Je ne voudrais pas la devancer car je la perdrais de vue et je me sentirais encore seul dans la vie. Je crois en son écriture comme elle croit en mon sacerdoce. L'alliance que je porte au doigt et que l'évêque a bénie le soir de mon ordination sacerdotale, est son don à elle au nom de l'Église. Elle corrige constamment mes écrits pour rendre justice aux idées que je tente de mettre sur papier pour les générations à venir. L'engagement public que j'ai fait concernant mon célibat, elle l'a fait en privé alors que j'étais en grande prosternation lors de la litanie des saints à mon ordination. SI vous revenez occasionnellement sur les textes de mon blog, vous verrez des corrections grammaticales importantes. C'est que je suis très imagé dans mon écriture, comme un peintre qui trace un tableau avec son stylo. J'utilise donc beaucoup de qualificatifs pour dire ce que Monique résume avec un verbe ajusté à l'image qui doit naître dans votre manière de me lire.
Par respect et obéissance, en communion avec mon évêque, je vais donc réfléchir mon à rapport avec Monique et à l'importance à donner à mon écriture. Mais vous, chers lecteurs et chères lectrices qui visitez si souvent mon blog pour son contenu, qu'en pensez-vous? Que pensez-vous du prêtre d'aujourd'hui, comment me percevez-vous comme prêtre-écrivain? Que pensez-vous de ce rapport de réciprocité avec Monique et quelle importance dois-je donner à l'écriture dans ma vie? Vous qui me lisez, qu'en pensez-vous?