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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 17:58
L'autre rive comme un passage obligé

Dans l’Évangile de ce 12e dimanche du temps ordinaire de l’année B, en Marc 4, 35-14, Jésus invite ses disciples à passer de l’autre rive. J’accroche sur une phrase qui m’interpelle : «Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus dans la barque, comme il était…» Que veut dire ce «comme il était»?

Toute la journée, les disciples sont témoins d’un Jésus qui parle à la foule sur la terre ferme, en plein jour, sous un soleil de plomb et une brise légère. L’invitation de Jésus est envoûtante. S’il peut agir dans notre barque comme il le fait sur la rive, il n’y a donc rien à craindre. Mais là, au large, ils ne sont plus sur la terre ferme, ce n’est plus en plein jour et Jésus ne parle pas. Au contraire, il dort.

Quand je vois Jésus parler à la foule, j’ai l’impression de lire une encyclique du pape ou une lettre pastorale d’un évêque. Que c’est donc clair et bien articulé! Si on avait juste la bonne volonté de mettre de telles directives en place, tout nous semblerait si facile. Ce passage sur l’autre rive est-il nécessaire? Pourquoi faut-il qu’il se fasse en pleine nuit, sur une mer agitée et les vents turbulents, dans une barque fragilisée par les contres courants et les vents contraires?

Accueillir Jésus dans sa vie, c’est l’accepter tel qu’il est. Oui, nous le voyons agir en plein jour dans les différentes revendications contre l’austérité et les décisions dérangeantes. Pourquoi doit-il dans la barque de ma vie personnelle où je me sens seul devant des choix personnels aux conséquences inconnues?

Je me suis déjà vu dans une tempête au large de Val-Comeau au Nouveau-Brunswick. Je me disais qu’il n’y avait pas de raison d’avoir peur, que le capitaine ne risquerait pas sa vie, celles de son équipage, la perte de son bateau ou des dommages à ses équipements électroniques. Quelle différence entre un creux de vague dont le courant tire à l’opposé du sommet de la même vague! Il n’était pas question que j’aille, comme j’en avais l’habitude en temps calme, me coucher sur un lit dans la cabine et me laisser bercer par la vague matinale. Pourtant, c’est en de telle situation que Jésus dormait à l’arrière du bateau. Pour les non-initiés, l’arrière du bateau est l’endroit à éviter en situation de tempête.

La vie oblige à changer de rive afin de poursuivre le pèlerinage en ce monde aux aires décevants tant il faut conjuguer ses faiblesses et ses peurs avec la force et l’audace des vents contraires aux passages obligés. Au large, j’avais demandé au capitaine pourquoi lui et son équipage n’avaient pas peur. Il me dit : «Le devant du bateau est fait pour faire face à la vague. Mais si on se mettait de côté, une seule vague suffirait pour balayer l’intérieur de la cabine de ses équipements électroniques. Et pire, si on lui tournait le dos, une seule vague nous engloutirait au fond de la mer…» Mais, selon l’Évangile, pourquoi Jésus dormirait-il là où c’est le plus dangereux dans l’expédition de notre vie?

Jésus semble dormir dans nos tempêtes intérieures parce qu’il nous fait confiance. Il croit en notre désir d’être heureux, de réussir sa vie, d’accomplir son baptême et d’être fécond. Oui, Jésus est capable de calmer nos tempêtes intérieures. Mais il veut d’abord que nous soyons confrontés à nos capacités de manœuvre notre vie dans les travers de l’existence menaçante. Jésus nous fait confiance au-delà de notre foi en notre baptême. Grâce à ce sacrement oublié, nous avons ce qu’il faut pour faire face à la vague troublante dont les écumes embrouillent notre visière. Et un jour, quand l’autre rive sera enfin atteinte, nous nous surprendrons à dire comme les apôtres : «Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent?»

Mais avant d’arriver à le dire, encore faut-il le vivre! Là est la force du témoignage que nous devons apporter, comme un souffle nouveau venu d’une autre rive. Pourquoi faut-il crier vers Jésus? C’est qu’il nous faut une parole plus forte que notre peur. Et ce cri du cœur est justement le signal que notre espérance est plus grande que les revers qui nous déstabilisent à en perdre pied.

Une dernière question pour clore cette réflexion. Comment les autres barques qui suivaient sont-elles parvenues à vaincre la vague et le vent qui les menaçaient elles aussi? C’est qu’elles se centraient sur la barque où elles croyaient en la présence de Jésus. Si dans ma vie, Jésus dort sur mon baptême oublié, qu’advient-il des non croyants qui ne savent pas ce que mon baptême m’a appris? Leurs traversées sont-elles plus faciles que la nôtre?

On dit souvent qu’un universitaire qui ne lit jamais n’en connaît pas plus que celui qui ne sait pas lire. Un baptisé qui ne croit pas en son baptême et aux grâces qui l’accompagnent est-il meilleur qu’un philanthrope athée qui se sait humaniste quoique sans appartenance religieuse?

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 22:00

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Naaman est un général de l’armée du roi de Syrie et il est atteint de la lèpre. Son esclave de Samarie l’informe qu’un prophète dans son pays d’origine peut le guérir. Son roi lui donne des cadeaux à offrir : 7 cents livres d’argent, 12 cents livres d’or et 10 vêtements. Il se présente d’abord au roi d’Israël qui fait une vive colère car il voit dans ces cadeaux autant de provocation. Élisée le fait venir chez lui mais il ne sortira pas à la rencontre du lépreux. Il lui fera dire par son serviteurs d’aller se baigner 7 fois dans le Jourdain. Naaman fait à son tour une vive colère. Comment gérer une telle colère pour faire  aboutir  la guérison?

L’initiative de Naaman a été proposée par son esclave qui est une fille de Samarie. Cette dernière, quoi qu’esclave, est néanmoins héritière d’une tradition religieuse. Nous reconnaissons les chiffres 7, 12 et 10 dans les cadeaux offerts. Ces chiffres ne sont pas banals. Le 7 signifie la perfection de la tradition, tels que les 7 dons de l’Esprit Saint et les 7 sacrements de l’Église. Or, ce n’est pas la tradition du général de l’armée dont il est question. Naaman tente-t-il d’acheter la tradition de la religion juive de l'époque en doublant la mise par 100 en argent? Le chiffre 12 est le signe de l’élection. Israël est l’élu de Dieu à cause des 12 tributs qui en découle, comme Jésus est aussi l’Élu de Dieu par les 12 apôtres qui l’accompagnent. Naaman tente-t-il d’acheter son élection en le multipliant par 100 en or? Le chiffre 10 est lié aux commandements de Dieu. Naaman offre 10 vêtements. Le signe n’est pas insignifiant. Tente-t-il de revêtir les commandements de Dieu par des vêtements de sa propre culture?

À son tour, Naaman est furieux contre Élisée car ce dernier n’est pas sorti à sa rencontre. Il n’a fait aucune invocation sur le malade ni fait de geste particulier sur les parties infectées de son corps.  Il faut l’intervention de son serviteur qui lui dit : «Père! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas? Combien plus, lorsqu’il te dit : <Baigne-toi, et tu seras purifié.>»

La colère est humaine et elle manifeste une déception fondamentale chez l’humain. En général de l’armée, Naaman avait l’attention et l’admiration de son peuple. Mais il n’a pas le même influence auprès du roi d’Israël qui voit dans ses cadeaux une provocation. La grâce de la guérison n’est pas un produit à acheter. Il est intéressant de voir qu’Élisée envoie le lépreux se baigner dans le Jourdain, là où Jésus sera baptisé beaucoup plus tard. Le texte (2 livre des Rois (5,1-15a) dit que sa peau devint semblable à celle d’un petit enfant. Quel beau clin d'oeil sur le sens du baptême et de la guérison!

La grâce de la guérison exige une profonde humilité. Et c’est l’humilité qui contrôle la colère. Ce mal de vivre est encore actif dans le monde d’aujourd’hui où les valeurs religieuses sont bafouées. On a beau avoir la technologie pour multiplier par 100 la perfection de l’amour de Dieu (le chiffre 7), ou accroître par 100 son élection auprès de Dieu (le chiffre 12) ou revêtir de ses plus beaux apparats le commandement de l’amour (le chiffre 10), la superstition est à fleur de peau quand vient le temps de se soumettre à la grâce divine. La lèpre intrieure s'articule aujourd'hui autrement. Faudrait que Jésus s'inscrive à Facebook pour lui reconnaître la divinité du Fils de Dieu?

Le plus beau des carêmes est probablement celui qui permet d’ajuster son regard humain à la vision divine de Dieu sur soi à la manière de Jésus.

 

 

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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 16:12

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Je me suis longtemps demandé pourquoi Jésus n’a choisi que trois apôtres pour assister à la transfiguration.  Judas se serait-il converti et ainsi changer son plan de vendre Jésus? J’en doute car Pierre y était et cela ne l’a pas empêché de renier Jésus en trois fois. Pierre, Jacques et Jean représentent la base de l’Église qu’il nous faut reconsolider.

Jean représente le monde intérieur de la spiritualité. C’est le cœur à cœur désiré par Dieu à chaque Eucharistie. C’est de l’intérieur que tout devient possible. Jean a cette profondeur du cœur qui fait de son Évangile un livre à part, différent de ceux de Marc, Luc ou Matthieu. C’est à ce niveau profond de l’homme que se réalisent les miracles. Cela se transpose par la vie contemplative tel un monastère centré sur l’Essentiel.

Jacques est l’apôtre de la rue. On n’a qu’à lire son livre dans le Nouveau Testament où il répète souvent que la foi sans les œuvres est une foi vaine, morte et sans racines. Jacques est l’apôtre de l’action communautaire, là où les gestes parlent plus fort que les paroles.

Pierre est le trait d’union entre la vie contemplative et l’action sociale. Pour ce faire, il doit approfondir la lecture qu’il fait des Évangiles, faire un lien étroit avec l’Eucharistie qui nourrit la vie intérieure pour ensuite proposer une action concrète à poser durant la semaine. Chaque apôtre a sa mission précise et il doit travailler avec les deux autres dynamismes. C’est ce que j’appelle «faire Église.»

L’action sociale de Jacques doit se nourrir de la vie intérieure de Jean et se situer dans le discours de Pierre. Est-ce bien le cas? Cette semaine, une amie agente de pastorale se fait critiquer par un collègue de travail pour son adhésion à un centre monastique dans la région. Cette manière de faire paralyse le dynamisme de l’Église par l’intérieur. Comme prêtre, je chausse les sandales de Pierre et je n’endosse pas une telle attitude interne au sein d’une équipe pastorale. Je passe volontairement outre sur les commentaires entendus à la suite d'une prise de parole du pape.

On ne peut se prétendre être des trois souches de l’Église en même temps. Il y a forcément une dominance préférentielle qui se définit par l’appel baptismal. Pour garder et proposer un équilibre sain, l’Église est à la fois contemplative, action sociale et Parole de vie. Je participe à l’ensemble de l’Église sans toutefois me sentir responsable de tous les aspects de sa mission.

Le défi à venir est colossal. Comment reconnaître l’importance d’une spiritualité nourrie par l’intérieure sans décrier l’action sociale ou condamner les propos du pape? Une action sociale sans spiritualité nourrie devient un ensemble de gestes vidés de leur sens premier. On n’y reconnaît plus le témoignage véridique des premiers apôtres. On devient sectaire en agissant chacun pour soi. On a peut-être regardé l’émission télévisée «Ne touche pas à mon église.» En sommes-nous arrivés à nous dire entre nous: «Ne touche pas à ma pastorale!» Dans les réaménagements pastoraux à venir, la question a été abordée lors de la dernière réunion du RAPP (Ralliement des Agents Pastoraux Permanents).

Je ne suis pas dans les secrets de Dieu pour savoir à moi seul par où devrait-on commencer à faire Église. La vie intérieure est-elle développée à son plein potentiel pour trouver une trace de Dieu dans cette Église à venir? La société a changé et elle devient plus exigeante. Elle veut s’acheter des services pastoraux comme on s’achète un vêtement dans une boutique spécialisée. Devons-nous nous soumettre à une telle tendance? Sommes-nous des pourvoyeurs de services religieux ou des témoins de la foi qui fait vivre et permet de transformer le monde?

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 16:43

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Le premier dimanche du carême est toujours consacré à l’expérience de Jésus au désert. Les trois Évangiles synoptiques la situent immédiatement après son baptême. Jésus y est poussé par l’Esprit Saint. Chez les évangélistes Matthieu et Luc, Jésus semble penser à son avenir et il est tenté par le Diable dans la planification qu'il fait de son avenir. C’est le tentateur par excellence. «Si tu es le Fils de Dieu, change ces pierres en pain, puisqu’il est dit (…), jette-toi en bas de la falaise, puisqu’il est dit (….) Mais Jésus a une réponse à tout et cela le situe dans sa mission à venir.

L’évangéliste Marc présente la situation autrement. Il n’y a aucun dialogue entre Jésus et l’esprit malin. Aussi, il ne parle pas du diable mais bien de Satan. Il est aussi intéressant de constater que le diable s’écrit sans majuscule alors que Satan semble être le prénom l’entité adverse. Comment discerner ces différences et comprendre leur enjeu dans nos choix?

Il me semble que le diable précède toujours le choix à faire en voulant influencer la réflexion qui mènera à la décision finale, alors que Satan est la conséquence d’un mauvais choix où il n’y a plus de négociation possible. Cela engendre un amalgame d'enjeux de société à deux extrêmes entre lesquels il faut souvent patauger à contre-courant. Marc nous fait une photo synthèse de cet amalgame de contradictions : «Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient.»

Comme il est question de l’Évangile de Marc, arrêtons-nous sur le sens de Satan dans le monde et en Église. Nous ne sommes pas responsables des choix de vie prises dans les années 60 et 70 et qui influencent le monde et l’Église actuels. Chez les humains, tant dans le monde que dans l’Église, on y voit le pire du genre humain tel des bêtes sauvages comme on y voit aussi ce qu’il y a de meilleur, tels des anges qui servent la vie et son Créateur. Les anges au service du Royaume existent belle et bien. On n’a qu’à penser aux levées de fonds et à l’entraide à l’occasion de Noël ou lors d'un séisme ou d'une catastrophe naturelle où des élans de solidarité se multiplient à profusion.  Que penser des faits accomplis devant lesquels on n’y peut rien et qui influencent notre quotidien?

Prenons l'exemple de rotéger notre patrimoine religieux. Pour le protéger, le gouvernement fédéral a établi des critères d’admissibilités. Pour sa part, le gouvernement provincial a aussi établi des critères de gestion de ces patrimoines. À leur tour, certaines municipalités ont décrété des interdits fermes de démolir les églises sur leur territoire. Le problème est qu’aucun de ces paliers de gouvernement n’offre les finances nécessaires pour répondre à leurs critères respectifs.  Les Assemblées de Fabrique sont maintenant devant des faits accomplis où elles doivent faire passer les bâtiments avant le personnel nécessaire à la pastorale dans les communautés concernées!

Les scandales des prêtres et religieux pédophiles sont aussi des faits accomplis et ils ont leur lot de conséquences avec lesquelles il faut conjuguer son effort quotidien à évangéliser et proposer des catéchèses d’initiation sacramentelle. Il devient de plus en plus difficile de différencier l’ange de la bête dans les choix  pour résoudre les problèmes présents et à venir. Les nuances de gris de certaines situations sont plus confondantes que la vérité du noir et du blanc mis en parallèle. C'est ce qui provoque l'aridité de nos déserts intérieurs. Se sont des lieux de passage où il ne fait pas toujours beau de s'y arrêter!

Nos déserts intérieurs résident dans les deux options que présentent les défis au quotidien. Devant une situation problématique, certains ont le réflexe de former des comités d’étude pour comprendre le problème, alors que d’autres voudraient bien faire quelque chose pour relever le défi de changer. Est-ce que ces deux groupes se concertent facilement pour faire l’unité autour de l’action à prendre? Pas toujours! Ceux qui réfléchissent n'ont souvent plus d'énergie pour agir selon la décision prise, alors que ceux qui agissent n'ont souvent pas pris le temps d'y penser avant. Il s’ensuit souvent qu’on se perde dans des initiatives discordantes. Comme j’ai déjà entendu : «On se tire dans les pieds et on appelle cela de la danse en ligne!»

Je ne sais pas si on fait «pleurer le petit Jésus» comme se plaisait à dire ma mère. Il n’en reste pas moins que le diable a du plaisir sans bon sens et Satan est aux anges! Tant et aussi longtemps qu’on fuira ses déserts, on ne reconnaîtra jamais l’influence de nos choix et les conséquences de ces derniers sur notre avenir et sur celui des générations qui suivent. Ma consolation, toutefois, c’est ma conviction que Dieu ne nous a jamais abandonnés et ce, même si je ne le vois pas toujours à l’œuvre. Puisse Dieu continuer à bénir l'eau dans lquelle onn se démène comme des «p'tits diables!»

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 03:30

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Ce petit bout de phrase jette une ombre importance à l’expérience de Marie lors de l’annonciation.  L’ange atterrit de nul part dans la vie d’une fille qui paraît jusqu’à là des plus ordinaire. Il lui annonce une nouvelle qui transformera sa vie. Pour toute référence, il lui parlera de sa cousine Élisabeth, cette femme stérile qui est maintenant enceinte. Ce que l’on croyait vide de sens est maintenant plein de vie! La vie de Marie est à tout jamais bouleversée et plus rien ne sera pareil à ses rêves d’enfant. Il est intéressant de voir que l’ange ne la laisse pas dépourvue de référence. Sa cousine lui serait une aide car sans elle, personne dans le monde des adultes ne saura comprendre cette enfant en quête d’un avenir digne de ses élans intérieurs. Elle est une femme de foi et elle veut faire confiance en l’avenir et aux adultes qui lui apprendront ce qu’est la vie.

Nous sommes dans la dernière semaine de l’Avent 2011, ce qui nous conduira à la belle fête de Noël. On entend parler de guignolée pour toutes les causes nobles d’une société qui se veut humaine. La toute dernière est probablement celle du Dr Julien, ce pédiatre de la rue pour les jeunes sans ressource. Il y a eu la guignolée des médias et celle de la Saint-Vincent-de-Paul pour les démunis de nos paroisses. On se pette les bretelles car nous avons été généreux en ce temps de réjouissance!

Mais dans un  mois, il ne restera rien des victuailles des fêtes et l’hiver et son froid  obligeront que l’on enlève de la table des ressources financières pour payer le compte d’électricité ou une autre forme de chauffage pour se rendre confortable dans son logement. Au niveau des informations, nous reprendrons le procès de la famille Shafia pour un quadruple meurtre que l’on croit être un crime d’honneur. Comme si on pouvait demander à des enfants d’honorer des principes familiaux qu’ils n’ont pas choisis. On reprendra aussi le procès du conjoint de Diane Grégoire qui a été accusé de son meurtre. Quelle banque alimentaire saurait donner à leurs enfants l’honneur dont ils ont cru avoir droit juste parce qu’ils sont les enfants légitimes de ce couple qui ne savait pas s’aimer?

Il nous arrive qu’un ange nous insuffle une intuition que nous avons crue humaine ou une sensation que nous pensons de nature divine. Mais cet ange nous quitte avec tout ce que nous avons d’humain pour nous débrouiller comme nous le pouvons et ce, avec ceux qui  nous entourent. C’est avec eux qu’il nous faut bâtir un monde où chacun y aura son compte en se sentant partie prenante d’une communauté choisie et valorisée de par sa contribution.

Il nous reste un Noël à incarner à même notre expérience humaine. En ferons-nous un jour de fête à célébrer au quotidien pour la nouvelle année? Un ange nous fait signe. Comprendrons-nous son message? Aujourd’hui, les médias sont plus influents que ne l’ont été les curés de nos paroisses de jadis. Comment allons-nous répondre à leur interpellation? Cela dépendra de la nouvelle du jour! L’ange nous donnera son message que nous prendrons pour une intuition humaine ou une inspiration divine. Et nous aurons un autre Noël à bâtir comme si le passé n’a jamais existé. Mais pour ce Noël de tous les jours, nous faudra-t-il un Père Noël de tout acabit ou un Enfant-Jésus de tous les temps? J’imagine de cela dépendra de la notion que nous nous ferons de la vie et de son mystère.

Si c’est mon dernier texte avec la belle fête qui nous attend pour la fin de semaine prochaine, JOYEUX NOËL à tous et que ce jour merveilleux puisse se refléter à tous les jours de la nouvelle année!

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 15:03

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Lire saint Jean 6, 37-40

Je regarde mon voisin construire son édifice à logements et je me surprends à rêver Dieu et à réfléchir à Sa manière de faire. Se serait-Il pris de la même manière dans sa planification de l’homme? Regardons les étapes en cours. Il faut d’abord faire un plan de maison, prévoir les composantes selon les commodités telles que la tuyauterie, le filage électrique, les ouvertures pour les fenêtres et les portes. Ensuite, il faut agencer tous les éléments dans une conformité exacte avant d’habiter le logement dans un confort maximal.

J’aime croire que Dieu m’a pensé en vue d’une mission précise. La première est probablement celle d’être dans l’unicité de ce que je suis à Ses yeux. Il m’a introduit dans un environnement aqueux, fait uniquement d’eau. C’est le sein maternel où le corps se forme et se développe. L’enfant n’y comprend rien. Il voit ses mains et ses pieds se développer et transformer son corps sans saisir ce à quoi ils pourraient bien servir. éventuellement Il ne peut pas concevoir un autre monde qui existerait sans cette eau qui est maintenant essentielle à son existence précaire.

Expulsé de ce monde qu’il n’a pas encore compris et apprécié à sa juste valeur, l’enfant est propulsé dans un autre monde. Se sent-il accueilli dans une nouvelle vie ou rejeté de son ancienne? Il n'en sait rien. Il sent beaucoup de choses mais il ne consent à rien. Confronté à une lumière aussi aveuglante que la noirceur du sein maternel  jusqu’alors, il cherche son souffle car c'est maintenant l’air ambiant qui dorénavant remplira la tâche de l’eau dans son ancienne vie. Il se nourrira de cet air et il apprendra à se mouvoir à partir des membres mystérieux qu’il nommera «mains» afin de saisir ce qui le nourrira et «pieds» pour exercer une liberté de mouvement dans ce nouveau monde où tout est à découvrir. Doté d’une intelligence relative, marquée de sa manière à apprivoiser de nouvelles connaissances, il apprendra qu’il existe un autre monde aussi inconnu et incompréhensible que le premier dont il ne garde aucun souvenir, le monde de l’esprit.

Le monde de l’esprit est à la fois fascinant et apeurant. On a conscience de l’air que l’on respire et qui permet de vivre et ce, malgré la pollution qui menace à différents degrés. Mais l’esprit auquel on aspire serait-il suffisant et saurait-il remplacer l’air ambiant comme ce dernier a remplacé avec succès le milieu aqueux qui a façonné son corps? On apprendra durant son existence qu’il y a de bons esprits qu’on appelle des anges et des esprits moins bons qu’on nommera des démons. Dans quelle catégorie ferai-je partie quand mon tour viendra d'y accéder? D’abord, voudrai-je y aller? Ma soif de vivre serait-elle suffisante? Car il faut se le dire franchement, je n’en sais rien de ce monde à venir qui me fera devenir ce que Dieu a pensé de moi en me créant.

Mes livres m’ont appris à savoir des choses qui ont reculé le mur de mon ignorance. Mon expérience de la vie m’ont permis de comprendre des réalités encore inconnues dans le monde de l’écriture. Mais ce savoir et cette compréhension ne suffisent pas pour me faire concevoir le monde qui m’attend quand je n’aurai plus d’air pour adoucir mon existence. Il ne me reste que la foi. J’aime croire que Dieu m’a pensé avec amour. Il m’a formé dès le sein de ma mère pour être dans mon corps ce que je suis déjà dans Son cœur, puisque je sais qu’Il m’aime inconditionnellement. Ce que l’on dira être mort en moi sera en fait là où l’amour m’attend dans le cœur de Dieu. Mon parcours de la vie aura été de passer de la pensée amoureuse de la tête de Dieu pour prendre ma place dans son cœur avec tout ce que cela signifie de vie et d'amour. Une telle mort est tellement remplie de vie que je serai peut-être tenté de laisser aux autres le soin de pleurer ma mort tant ma vie sera ailleurs.

J’aime ce passage de la première Préface des défunts : «Car pour tous ceux (et celles) qui croient en toi, Seigneur, la vie n’est pas détruite, elle est transformée; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux.»  Et si c'était vrai, au-delà de ce qu'on en sait ou qu'on puisse comprendre! Les cieux ne sont pas mystérieux, c’est la dimension du cœur de Dieu où tous ont leur place respective, celle voulue par le Créateur qui m’a pensé avec amour pour que j’apprenne sans le savoir ni le comprendre à aimer la place qui m’est déjà réservée dans son cœur fait d’amour… un amour au-delà de nos mots qui engendrent tant de maux!

 

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 03:00

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Évangile de Luc 5,1-11.

La foule presse autour de Jésus pour entendre la Parole de Dieu. Jésus EST la Parole de Dieu. Jésus demande à Pierre de s’éloigner un peu du rivage. La Parole qu’il a à dire a besoin d’un porte-voix et l’eau du lac rend ce service.

Ensuite Jésus dit à Pierre d’aller en eau profond et de jeter les filets. La parole a une force de conviction quand elle dit quelque chose car Pierre insiste que lui et les siens ont peiné toute la journée, mais sur la parole de Jésus il s’élance quand même. L’effort est grandement récompensé. La quantité de poissons est telle qu’on demande l’aide des gens de l’autre barque.

Parler pour dire en cas de demande exige une écoute attentive de son vis-à-vis. Nos fatigues quotidiennes peuvent être des raisons valables pour nous replier sur notre sort comme une malédiction insoumise.

Durant l’été, je me suis senti dans un tourbillon de décisions pour le moins troublantes. De retour de vacances, on m’annonce que je suis sur la liste des changements alors que mon mandat ne se terminait qu’en 2012. Une offre se présente pour les décideurs et ceux-ci veulent s’activer. Sauf qu’on ne sait pas encore où je vais aller. Pour toute piste, on me dit que j’irai l’autre bord du pont. J’étais dans un dilemme. Comment dire aux gens que je m’en vais mais je ne sais pas où? C’est la période des vacances et la collégialité exige des consultations. Il faut donc attendre mais le temps presse pour moi car j'aime planifier les changements qu'on me propose. Par ailleurs on m’informe toutefois qu’un poste temporaire de trois mois sera offert à l’hôpital de Chicoutimi. Je me renseigne et j’envois mon cv alors  qu’un ami me fait rencontrer celle qui embauche. Quelques heures après ma rencontre, on me téléphone pour me convoquer à un entrevu. Cet entrevu a eu lieu aujourd’hui. Si je suis retenu, j’aurai un appel téléphonique car la date d’entrée est le 12 septembre. Sinon, j’aurai une lettre par la poste.

Je suis content de ma rencontre. Comme Pierre, je suis allé au large et j’ai jeté mes filets. Le résultat ne m’appartient pas. Entre temps, je profite du temps pour me donner des vacances puisque j’ai officiellement terminé le 31 août. Entre temps, je vais voir les chevaux que je suis à apprivoiser. Ils ne parlent pas mais j’ai néanmoins l’impression qu’ils me disent des affaires importantes. Leur ai-je demandé quelque chose? Si j’avais une demande, je ne me souviens pas de leur avoir dit. Mais à les voir venir à moi quand je m’en approche, cela me parle.

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 02:56

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En ce 15 août où l’Église fête en grand le dogme de l’Assomption de Marie; deux lectures, gloria et credo, j’ai voulu réfléchir sur les expériences déterminantes de Marie qui influencent certaines dimension de ma foi.

L’Annonciation

Cette expérience mystérieuse avec l’ange appelé Gabriel surprend. Mais que nous dit-elle? L’expérience de la foi est une initiative de Dieu et non une invention humaine. Ici, la virginité de Marie prend une coloration particulière pour moi. Elle n’a pas tenté de comprendre avant d’y croire. N’est-ce pas là notre dilemme quotidien? On a tellement cru que l’Église avait besoin de réformateurs qu’on a fait étudier la théologie et tous ceux et celles qui se sont montrés intéressés à servir dans l’Église. Or, la théologie est une science pour encadrer et orienter la foi. Ce dont a besoin l’Église ce sont de véritables témoins de l'action de Dieu et non de réformateurs pour expliquer une telle action. Joseph n’a pas envoyé Marie faire de la théologie pour s’assurer que l’expérience qu’elle vivait était de Dieu! A-t-on encore droit à de telles expériences révélatrices issues de l’initiative de Dieu? Je pense que Dieu continue son œuvre de rédemption à partir d’expérience spirituelle précise. Mais comme ces gens n’ont pas de cours en théologie, on ne les considère pas. Pourtant, elles sont les témoins dont on a besoin!

 La Visitation

Marie ressent l’urgence d’aller visiter sa cousine Élisabeth qui est enceinte de six mois. Elle est celle que l'on disait la stérile! L’enfant en Élisabeth a frémi à la salutation de Marie. N’y voit-on pas là l’unique commandement de Jésus Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés? Marie nous montre que l’Église de Jésus s’engendre à partir de nos relations humaines, en autant que l’expérience initiée par Dieu dans l’Esprit-Saint soit le centre de la relation. Il ne s’agit pas ici d’un consentement intellectuel et d’un consensus politique. Quand deux chrétiens se rencontrent au nom de leur foi, Jésus est là au milieu d’eux et il agit. C’est sûr qu’un peu de théologie permet de centrer et d’orienter l’agir de Dieu dans nos vies, mais est-ce que cela nous oblige à soumettre cet agir à notre compréhension? Il y a encore du chemin à faire pour construire cette Église voulue et aimée de Dieu à partir de nos rapports humains.

 Les noces de Cana

J’ai déjà donné un enseignement sur ce passage dont l’évangéliste Jean est le seul à parler. Il y a des noces auxquels les disciples et Marie sont invités. Jésus décide de se joindre à eux. Il advient un drame national dans le peuple Juif, il manque de vin. C’est une situation inadmissible où la noce dure au moins une semaine. Ici, il y a un lien à faire avec la virginité de Marie. Elle n’a jamais eu une foi inerte et morne. Elle n’a jamais manqué de vin dans sa vie spirituelle. Ce qui est loin d’être notre cas. On est tellement habitué à jumeler notre foi à ce que l’on comprend et aux situations dont on connait l’issu qu’on ne réalise pas notre manque de vin, notre manque d'audace à allr au-delà de nos spéculations cognitives. Notre foi est tellement diluée dans différentes croyances, y compris celle de croire qu’il faut de la théologie pour témoigner de sa foi en Église, qu’on spiritualise tout ce qui bouge tant c’est innovateur d’une part et on renie tout ce qu’un diplôme universitaire ne peut pas encadrer d’autre part. Il y a ici un lien à faire avec l’expérience de la visitation de Marie à Élisabeth. Le vin est cette qualité de relation qui permet la vie de l’Esprit, ou en Dieu, de se réaliser. Avons-nous encore besoin d’un tel miracle? Qui oserait dire, comme Marie, « Faites tout ce qu’il vous dira? » N’oublions pas que Jésus n’est pas personnellement invité aux noces. Il se joint à ses disciples et à sa mère qui eux sont invités.

 L’Assomption de Marie au ciel

J’ai parlé de ce dogme dans un article précédent. Ce dogme promulgué le 1er novembre 1950 encadre une dévotion populaire vieille de plusieurs siècles. Qu’en est-il de notre foi? Cela me dit que nous gardons notre identité particulière en Dieu. À notre baptême, notre nom a été inscrit dans le cœur de Dieu. À notre mort, nous retournons à la place de notre nom dans cœur de miséricorde et d’amour de Dieu. De quoi est faite cette place? Faudrait peut-être regarder de quoi sont faits nos rapports humains de notre vivant! N'a-t-il pas été dit que la mesure que nous prenons pour les autres servira pour nous? N’oublions pas que nous engendrons l’Église dans nos rapports humains. Notre place sera ce que l’Église aura été pour nous puisque c’est ce que nous engendrons dans notre manière de vivre notre foi. Notre défi auquel Marie participe, de par sa nature, est de rencontrer Dieu chez les gens que nous rencontrons afin de reconnaître ces derniers quand nous serons en Dieu. Ce sera alors une rencontre digne de l'annonce de Gabriel, heureuse comme la visite à Élisabethe, miraculeuse comme les noces de Cana et surtout, une béatitude à cause de notre identité unique dans le coeur mystérieux de Dieu qu'on dit être un Père avec un coeur de mère. Marie: «Priez pour moi, maintenant et à l'heure de ma mort pour que celle-ci soit le commence de ma vie en Dieu tant je L'ai cherché chez ceux que je rencontre!

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 20:42

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Le titre peut faire sourire. C’est pourtant ce que la première lecture de la liturgie d’aujourd’hui m’inspire. Il faut se rappeler que l’Église célèbre le martyr de saint Laurent, jeune diacre brûlé vif à Rome en 258. Si l’extrait du texte aiguise la curiosité, je vous réfère à la Seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (9, 10) où il est écrit : «Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourriture, vous fournira aussi la graine; il la multipliera, il donnera toujours plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice.» L’Évangile de saint Jean (12, 24-26) enchérit en ce sens : «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul…»

Est-ce que ces extraits peuvent expliquer la solitude du Chrétien d’aujourd’hui qui peine à manifester sa foi dans les vents contraires? Comme baptisé, se reconnaît-il de ces graines d’Évangile dans la vie des autres? Reconnaît-il l’Église comme la semeuse et la grâce comme une nourriture pour le Peuple en marche? Entre l’Église et la grâce divine, il y a la place du baptisé dans le monde.

Ma réflexion va dans le sens du message de dimanche dernier. De quoi parlons-nous quand nous disons Église? Comme baptisé(e)s convaincu(e)s, quoi que pas toujours convainquant(e)s, peut-on évaluer la graine qu’on porte en soi et la situer dans la mission de l’Église? Cela relève des dons reçus au baptême et qui se déploient lors de la confirmation. Sommes-nous des graines vides de cette substance capable d’engendrer la vie de Dieu chez les autres? Ce faisant, nous faisons alors partie du problème de l’Église que nous dénonçons. Et si cette graine si précieuse était cet amour que l’on garde pour soi alors qu’il est censé se multiplier en se donnant aux autres?

L’Église prend-t-elle la couleur des valeurs véhiculées par ses baptisés, que ces derniers soient ordonnés à un ministère ou laïcs? Et quand on dit que son enseignement est dépassé, il faudrait reconsidérer les valeurs que nous critiquons comme société qui aspire à la laïcité. Comme la laïcité ne semble pas exister dans les autres religions, puisque ces dernières ont un droit de cité que nous avons perdu sur les places publiques, faut-il alors parler d’une laïcité uniquement catholique?

L’assiette est vide et le semeur est critiqué. Qu’en est-il du grain qui tarde à se laisser mourir pour engendrer la vie autour lui? Le grain c’est chacun d’entre nous comme baptisés. L’Église ne saurait être sans nous d’une part et le monde aurait une plus grande faim de justice d’autre part. Qui sommes-nous et comment cela s’exprime-t-il dans notre manière de vivre?

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 21:26

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Lire Actes 12,24-13,5

 

Le livre des Actes des Apôtres constitue les premières pages de l’histoire du christianisme.  La parole de Dieu était féconde et se multipliait. Cette Parole pleine de vie se serait-elle éteinte aujourd’hui? Manque-t-elle de vigueur ou sommes-nous trop distraits pour observer son agir? Nous sommes à l’ère des trilogies. C’est du «jamais deux sans trois» nouveau genre. Il y a ici du soi, du Dieu et de l’autre. Comment se situer dans tout cela?

 

Le jeûne est forcément un regard sur soi. Pourquoi jeûner? Quelle vertu pouvons-nous y trouver? Le jeûne permet de saisir le manque à combler chez soi. Avez-vous remarqué comme moi que seules les parties souffrantes de notre corps savent attirer notre attention? On ne remarque les parties de son corps que lorsqu’elles font mal ou qu’elles sont blessées. Autrement, cela va bien à en oublier son existence. Quelqu’un vous a-t-il déjà dit que ce n’est que confrontés à la maladie qu’on réalise l’importance de la santé et quand on est seul devant la mort qu’on saisit la force de la vie? Sinon, je vous le dis. Les plus belles choses que j’ai dites ou écrites sur la foi ont été en période de doute intense.

 

La prière est cette relation à Dieu pour combler le vide ou le manque en soi. Le jeûne nous saisit du manque à combler à nous-mêmes et la prière nous permet de nous convertir, c’est-à-dire nous tourner vers Celui qui est capable de remplir le vide qui nous habite et souvent nous hante. Il ne faut pas ici inverser ou mêler les verbes par rapport aux écritures. On jeûne d’abord et on prie ensuite car, si on imposait les mains immédiatement après le jeûne et ce, sans prier, notre rapport avec l’entourage serait truqué. Eh oui. Se tourner vers les autres alors que l'on est en situation de manque amènerait à imposerait sa volonté selon le manque au lieu d’imposer les mains. Ce ne serait plus un envoi en mission mais plutôt faire germer chez les autres une certaine obligation implicite envers soi qui serait accompagnée d’une culpabilité certaine.

 

L’imposition des mains situe la mission de l’Église. Sauf peut-être la réconciliation où on donne l’absolution dans un geste de bénédiction, tous les sacrements comprennent le rite de l’imposition des mains; que ce soit le baptême, l’Eucharistie, la confirmation, le mariage, l’ordination aux ordres majeurs ou l’onction des malades. Il y a comme un envoi en mission à même le sacrement reçu. Eh oui, un envoi en mission et ce, même dans la mort par l’onction de malades. La personne qui la reçoit est envoyée pour vivre son manque comblé par le Dieu de sa prière. Toute une mission!!! Il semble que c’est pour toute l’éternité!!! Combien de dodos cela implique-t-il, dans l’éternité?

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