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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 02:00

Lire Daniel 3, 14...28 et Jean 8, 31-42.

J'aime beaucoup le livre de Daniel. C'est une relecture théologique l'expérience des Hébreux alors qu'ils étaient en exile à Babylone. C'est plein de symboles fort intéressants. D'abord, le roi Nabuchodonosor a définitivement la foi mais en son autorité de roi. Il choisit les instruments qui l'annoncent tels que le cor, la flûte, la cithare, la harpe, la lyre, la cornemuse et tous les autres instruments de musique. Tous ces instruments bien harmonisés doivent entraîner les gens à la danse. Sidrac, Misac et Abdénago ne dansent pas. Leur Dieu ne fait pas tant de tapage, ce sont plutôt les jeunes qui font la musique par leurs chants de louanges. Le roi a aussi érigé une statue en or comme symbole de son autorité. Mais les enfants ne se prosternent pas. La fournaise est l'enceinte des influences qui émanent de l'autorité du roi et le feu est l'image de la passion du roi. Ce dernier jette donc les enfants au coeur de sa passion pour influencer leur manière d'être. Ces derniers s'y sentent libres et le roi reconnaît la présence d'une quatrième personne qui ressemble à un être divin.

N'est-ce pas une image biblique des influences que nous subissons à partir des annonces publicitaires dont les auteurs semblent connaître nos besoins mieux que nous-mêmes? On y exerce une passion du luxe qui peut influencer notre passion de vivre. Sommes-nous conscients à quel point notre manière de penser est influencée par ces marchants d'illusions? L'autorité du roi Nabuchodonosor est aujourd'hui remplacée par l'autorité de la force monétaire issue de la mondialisation. On peut se laisser brûler par la tentation d'assouvir de faux besoins comme ceux qui succombent à de telles influences et se retrouvent inondés de dettes! J'en connais de ces gens et vous aussi. Par contre, on est capable de trouver sa joie de vivre ailleurs, à une autre source qui incite à la louange pour la vie et  non aux symboles monétaires qui la qualifient. Ceux qui nous regardent vivre au-delà de telles influences ont l'impression de voir une autre personne nous accompagner et nous libérer des liens avec lesquels l'on voudrait nous limiter dans nos ardeurs de vivre.

Dans l'Évangile, Jésus nous invite à nous identifier et à agir en enfants de Dieu. Et quiconque se dit enfant de Dieu reconnaît l'autorité amoureuse de Jésus. Il s'adresse à des Juifs qui maintenant croient en lui. Mais ces derniers ne veulent pas céder le pas à leur identité à Abraham et par qui ils se reconnaissent enfants de Dieu. Jésus est clair. Pour être enfant de Dieu, il faut reconnaître le Fils en Jésus. C'est un lien de parenté qui est plus fort qu'une fidélité à un engagement, comme celui d'Abraham. 

Le temps passe mais il ne change pas. Il oblige aux mêmes exigences. Sommes-nous des consommateurs invétérés qui avons besoin d'assouvir nos besoins ou des enfants de Dieu en quête de vie? Consommons ou vivons, mais il ne faut pas confondre l'un pour l'autre. Si nous sommes que des êtres de consommations, nous devons vénérer le petit écran qui, comme Nabuchodonosor, identifie nos besoins et influence notre manière de les combler. Mais si nous étions plus que de simples consommateurs, tels que des êtres en quête de vie?

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 02:21
Je fais mienne cette prière de la reine Esther: "...viens me secourir car je suis seule, et je n'ai que toi. Seigneur, toi qui connais tout." Pour vivre une telle prière, il faut un acte d'abandon sur ce que l'on ne contrôle pas. J'aime l'expression anglaise "Let go and let God." C'est le lâcher prise issu de la foi.

Cela est un acte de foi en soi. En fait, c'est l'acte de foi de tout mourant aux portes de la mort. C'est savoir espérer l'abondance dans la sécheresse. La foi est une forme de pauvreté que l'on aime pas considérer tant elle est riche. Ce n'est pas se découdre de ses responsabilités. C'est se disposer à d'autres options afin de mieux assumer ses responsabilités. Entrer dans le dynamisme de Jésus, pénétrer sa bulbe pour ainsi dire c'est entrer en rapport avec son Père qui est aux Cieux. En fait, une telle prière est source de vie en soi. C'est se vider de soi pour se remplir en Dieu. Le fruit d'une telle prière, dans un tel rapport de confiance et d'amour, c'est accueillir une paix intérieure qui ne vient pas de ce monde. 
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13 février 2008 3 13 /02 /février /2008 20:30
Lire Jonas 3, 1-10 et Luc 11,28-32

Dans l'Évangile de ce jour, Jésus semble manquer de patience envers les foules qui le suivent et demandent des signes. Jésus leur donne le signe de Jonas. Pourquoi?

Le texte du livre de Jonas dit que Ninive était une ville extraordinairement grande et qu'il fallait trois jours de marche pour la parcourir. Or, Jonas n'a eu qu'à marcher une journée pour que la ville se convertisse en s'engageant dans le jeûne et le deuil. Il est évident que cela prend beaucoup de temps quand les gens embarquent dans le processus demandé. Ils ont écouté et ils ont cru. C'est ainsi que les choses changent.

Dans le cas de Jésus, les foules entendent afin de savoir et elles demandent un signe pour y croire et ainsi s'engager. À comparer avec Jésus, Jonas n'était qu'un annonceur de Dieu et les gens l'ont cru. Dans le cas de Jésus, les gens reconnaissent pas en Jésus le signe qu'ils cherchent car ils ont besoin de savoir avant de croire. Or, il y des choses que l'on ne peut savoir avant d'en faire l'expérience. Et cette expérience est un acte de foi authentique en soi. Est-ce que j'attends de savoir pour croire? Si oui, je ne croirai jamais car je ne saurai pas tout. C'est dans ce que je ne sais pas que s'engendre la foi.
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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 19:39
DSC_0052.JPGL'auteur de "Méditations avec Merton" dit de belles choses sur le Mystère de moi-même. C'est le contenant qui se penche sur son contenu, le Mystère de moi-même qui rencontre le Mystère pas de moi-même qui est Dieu. Le Dieu qui m'habite habite aussi les autres que je rencontre ou que je croise. Mais c'est un Dieu profondément infirme, il a besoin de ma plume pour écrire, de mes mains pour rejoindre les autres, de ma parole pour parler, de mes pieds pour aller vers les autres. Il passe par moi mais je ne suis pas Lui.

Le vrai jeûne consiste à rencontrer le Mystère de moi-même en relation avec le Mystère pas de moi-même. La liturgie de ce jour met en garde les faux jeûne. Dans l'Évangile, il y a le jeûne qui paraît comme une évidence à tous, tel que le jeûne des disciples de Jean et celui des Pharisien. Le pire de jeûne nous vient de la première lecture (Isaïe 58, 1-19). C'est le jeûne que l'on pourrait appeler le marchandage avec Dieu. À l'instar du prophète, on pourrait se demander pourquoi prier si Dieu n'entends pas, pourquoi jeûner si Dieu ne voit? Dieu réplique à de telles prétentions: "Quel est le jeûne qui me plaît? (...) N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne as te dérober à ton semblable?" Et Dieu ajoute la conséquence directe d'un tel jeûne: "Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera.

J'ai voulu souligner "ta justice" et "la gloire du Seigneur" car de là dépend les vrais enjeux d'un jeûne bien vécu. La justice appartient à l'homme et la gloire appartient à Dieu. Mal vécu, le faux jeûne change le sens des responsabilités; on s'attribue la gloire de sa foi et on attribue les souffrances sociales à la justice de Dieu.
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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 02:46
ATT00006.jpgQuand la pomme est mûre, elle doit rompre avec l'arbre qui lui a donné la vie. Elle se donne avec coeur, pour ne pas dire "donner son coeur" et les pépins qui l'habitent deviennent à leur tour semence de vie. Cela s'appelle "porter son fruit." L'enfant naît d'un acte libre et il mourra dans la même liberté. Entre l'acte de naître et celui de mourir, l'enfant aura à conjuguer son acte de vivre afin d'y cultiver la liberté de mourir en paix avec lui-même, l'humanité et Dieu. La nature qui constitue notre humanité ne pardonne jamais. Elle nous remet ce que nous lui avons donné. À l'autre extrême, Dieu pardonne toujours. Ainsi coincé entre sa nature qui l'inspire et son Dieu qui l'attire, l'homme pardonne parfois. Cela dépendra si son coeur est tourné vers sa nature ou son Dieu.

Dans l'Évangile de ce jour, Jésus met les très conditions pour adhérer au dynamisme de l'amour de Dieu qu'il est venu annoncé. Nous confondons la l'ordre des choses, l'énumération des conditions est aussi la priorité qu'il faut considérer. Dans l'ordre des importances, il y a d'abord 1) renoncer à soi, 2) porter sa croix et 3) le suivre. Dans la méditation de ce jour, il est écrit: "Jésus ne nous dit pas de prendre d'abord notre croix; car si nous car si nous prenons notre crois en demeurant nous-mêmes, elle sera insupportable. Jésus nous demande de renoncer d'abord à nous-mêmes, c'est-à-dire à notre moi."

Le raisonnement n'est pas peu banal. Si je ne renonce pas à moi-même, ma croix, ma souffrance et mon mal de vivre, devient de centre de ma vie et je ne peux plus suivre Jésus, alors j'exige que ce soit lui qui me suivre.
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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 20:43
undefinedLire Marc 3,7-12.
L'évangile de ce jour, qui nous vient de Marc, interpelle à deux niveaux. D'abord cet extrait: "Il (Jésus) dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule." Et cet autre extrait: "Et lorsque les esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui et criaient: Tu es le Fils de Dieu!"

Nul ne peut répondre à tous les besoins du monde, même pas Jésus! Les foules viennent de partout pour se faire guérir car, on ne connaissait pas l'homme qu'il était mais plutôt le bien qu'il faisait. Les exigences de ceux qui souffrent écrasent les mieux intentionnés et ce, malgré leur bonne volonté. Il faut savoir se retirer et ménager ses énergies. Le monde a déjà été sauvé, nous n'avons donc qu'à participer à son salut. En prenant ses distances, Jésus montre qu'il n'a pas besoin de la reconnaissance publique pour vivre. L'image compte peu dans sa mission. Son Père qui est aux Cieux le sait et c'est ce qui compte. Aussi reconnaît-il l'astuce des esprits mauvais qui se prosternant lui crient: "Tu es le Fils de Dieu." À remarquer ici que les esprits ne disent pas mais ils crient. Et crier vers quelqu'un c'est déjà mobiliser sa manière de vivre et d'être.

Quand on sent que les événements nous crient après sans répit, il est temps de prendre du recul et se rappeler que le monde est déjà sauvé. Dans le plan de Dieu, je ne suis qu'une goutte d'eau dans la pluie de grâces qui nourrissent les ruisseaux, embellissent les rivières et ornent l'océan de ses vagues. Quand cette goutte d'eau se prend pour l'orage, le retour de la vague devient un tsunami destructeur.
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 15:59
undefinedLire Jean 20, 6-7
Un détail du tombeau trouvé vide en Jean attire mon attention. Marie-Madeleine voit la pierre enlevé du tombeau et accourt aviser les apôtres. Jean arrive le premier en regarde dans le tombeau mais sans y entrer. Il voit les linges gisant à terre. Arrive ensuite Pierre qui entre dans le tombeau. Il voit les linges gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouverte sa tête; pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit. Pourquoi ce dernier détail entre les linges qui ont recouvert le corps et le suaire qui a recouvert sa tête. Les linges sont en piles sur le plancher alors que le suaire est roulé. Pourquoi?

Dans la tradition juive, le serviteur préparait la table pour le maître. Ce dernier mangeait seul et la serviette de table était le seul moyen de communication. Quand le maître avait fini de manger, il s'essuyait la bouche avec la serviette et la laissait chiffonnée sur la table ou sur le plancher et il partait. Cela voulait dire: "Tu peux débarrasser, j'ai fini." Mais s'il devait s'absenter et qu'il comptait revenir, le maître roulait la serviette, après s'être essuyer la bouche, et la déposait près de l'assiette. Cela voulait dire: "Ne débarrasse pas, je n'ai pas fini!"

Les linges qui ont recouvert le corps de Jésus étaient chiffonnés, laissés par terre. Ils représentaient l'histoire humaine de Jésus. Celle-ci s'est terminée avec la mort de Jésus sur la croix. L'histoire de son humanité est finie. On peut passer à autre chose. Mais le suaire qui a recouvert sa tête est roulé à part. Cela veut dire "Ne débarrassez pas, je n'ai pas fini, je reviens!" La tête représente les éléments essentiels à la vie spirituelle. Le discernement comme image du cerveau, les yeux comme images de l'âme, la bouche comme lieu de communion et la langue comme espace de la Parole. Au-delà de l'histoire, la mission n'est pas finie et il revient la continuer.

Jésus est revenu le 16 janvier dernier au centre K.C. Irving de Bathurst à l'occasion des funérailles des 7 jeunes athlètes décédés dans un accident de la route. Le service était oecuménique regroupant différentes dénominations chrétiennes. Les témoignages liés à la cérémonies pleuvent dans les journaux. Un souffle nouveau anime ceux et celles qui en ont été témoins de par leur présence et via les médias qui couvraient l'événement.

Jésus revient dans des situations inattendues et jamais souhaitables. Qui aurait eu l'audace de souhaiter un tel événement? Et pourtant, Jésus y était et à ajouter de brin de plus à sa mission commencée à un époque dont nous ne saurons nous souvenir.
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 08:51
undefinedLire 1 Samuel 3,1-10. 19-21 - 4,1a
Nous avons été témoins d'une femme stérile qui était ridiculisée par sa rivale. Puis, Dieu a répondu à sa requête. Aujourd'hui, l'enfant qui actualise la bienveillance de Dieu pour celle qui est rejetée, Samuel ne comprend pas l'appel de Dieu. Il a fallu que Éli lui vienne en aide pour discerner l'appel reçu dans l'intimité de son être. N'oublions pas que Dieu appelle Samuel au milieu de la nuit alors que ce dernier est endormi.

Cela ne nous ressemble-t-il pas? Dieu nous appelle dans la nuit de nos expériences alors que souvent, nous sommes endormis. Dieu appelle aux moments que nous ne nous attendons pas. Il nous faut un prophète pour nous aider à saisir le sens de l'appel. Où sont les "Éli" de notre temps? 

Nous avons de ces moments où nous sentons que Jésus nous abandonne pour se retirer dans le désert. Simon et ses compagnons, ici signifiés par l'Église, lui disent: " Tout le monde te cherche." Mais Jésus leur répond: "Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle, car c'est pour cela que je suis sorti."

Jésus proclame la Bonne Nouvelle, mais il nous revient d'en vivre en ainsi être témoin d'une vie qui nous dépasse. La proclamation de Jésus devient ce que nous entendons, que faisons-nous de ces paroles qui souvent ressemblent à des feuilles mortes dans le vent des événements? Jésus était-il dans l'événement qui a rasé la vie de 7 jeunes du secondaire de Bathurst? Il n'est pas là où on l'attend. Il est au coeur de cette solidarité fraternelle qui ressemble drôlement à ces élans de générosité que nous retrouvons dans la période des fêtes avec les guignolées et toutes les mobilisations des gens qui soulager ceux qui pourraient avoir faim durant les festivités de Noël. D'autre part, faut-il vraiment des tragédies humaines comme nous avons connue pour mettre en évidence la solidarité dont nous sommes témoins depuis une telle tragédie? Jésus part pour une ailleurs inconnu quand l'homme démissionne de sa mission de baptisé.

Qui est Dieu qui se fait absent quand on en tellement besoin? Qui est l'homme qui se tait quand sa parole engendre la vie? Nous sommes ce Samuel qui croit en la parole de l'homme alors que c'est Dieu qui parle. Où est l'homme qui mettra les Samuels d'aujourd'hui à l'écoute de Celui qui appelle?
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 07:15
96newyear-1-.JPGLire 1 Samuel 1,9-20
La liturgie propose la suite du 1er livre de Samuel. Anne n'a jamais désespéré de sa situation. Éli pensait qu'elle était ivre tant elle était habitée de sa prière. Une fois chez eux, Anne conçut un enfant qu'elle a appelé Samuel qui signifie "Dieu exauce." 

On confond souvent la pauvreté et la misère. Il faut combattre la pauvreté sociale car elle engendre la misère humaine. La pauvreté consiste à reconnaître ses limites et celles-ci  possèdent la liberté de créer des liens de solidarité pour reculer de telles limites. La misère, par contre, consiste à vivre les mêmes limites humaines mais, ne pouvant vivre les dimensions de la liberté, la misère se nourrit de l'espoir que quelqu'un percevra sa limite et lui viendra en aide. Dieu transforme nos misères en pauvreté dans le cadre des béatitudes, bienheureux les pauvres en esprit, le Royaume est à eux.

La misère est inadmissible. Elle engendre les préjugés. Dieu peut combler de tels manques, encore faut-il Lui faire confiance. Et dans sa sagesse, Dieu passe par les autres. Il y a des gens qui se sentent interpellés par la misère des autres et ils veulent contribuer à leur soulagement. Comment leur faire confiance? La foi en Dieu passe par notre confiance en les humains. Dieu nous réserve des surprises qui ne cesseront pas de nous surprendre! Cela fait partie de notre besoin de fécondité.
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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 04:44
BabyMoos-1-.JPGLire 1 Samuel 1,1-8
L'être humain a des besoins fondamentaux. Le besoin de fécondité est l'un d'entre eux. A cela s'ajoutent les besoins d'être heureux, de réussir sa vie et d'accomplir son baptême.

La liturgie de ce jour nous propose comme première lecture l'histoire d'un homme qui avait deux femmes, Peninna qui avait des enfants et Anne qui n'en avait pas. Un jour qu'il offrait le sacrifice, il distribua les parts de la victime à sa femme Peninna avec tous ses fils et toutes ses filles et à Anne, il ne donna qu'une part. Peninna cherchait, par des paroles blessantes, à mettre Anne en colère parce que le Seigneur l'avait rendue stérile. Celle-ci pleura et ne voulut rien manger. Son mari lui dit: "Anne, pourquoi pleures-tu, pourquoi es-tu malheureuse? Et moi, est-ce que je ne compte pas à tes yeux plus que dix fils?"

On peut s'inventer de fausses fécondité, prétendre à de grandes réalisations dans un monde de fiction, fait d'illusion et de présomptions. Mais la véritable fécondité se joue à différents niveaux. Certes, il y a la fécondité physique. Une table entourée d'enfants donne satisfaction au père qui n'a plus l'impression de ne plus laisser de traces de sa vie sur terre. Il y a la fécondité émotive qui se cristallise pour des cartes de voeux leur d'un anniversaire de naissance. On a alors engendré des rapports constructifs et les gens avec qui ses rapports sont bons manifestent leur affection dans des gestes simples telle qu'une carte de bon voeu. Et il y a la fécondité spirituelle tel un artiste qui engendre une toile, un poème, un roman, un film ou une chanson. Il peut alors fermer les yeux le monde qu'il quitte et faire confiance aux témoins qui parleront de son existence au-delà de son départ de cette vie.

Il n'y a pas de vie plus vite que celle qui a l'impression de n'avoir rien féconder. Et pourtant, Dieu sait à quel point une vie peut être féconde quand elle est bien vécue dans son intégrité. Là me semble être la source de tout croyance en ce monde qui passe.
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