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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 22:02

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Lire Actes des Apôtres 11,1-18

 

On sait que Jean le Baptiste conférait le baptême avec l’Eau alors que Jésus est venu baptiser dans l’Esprit.  Là est l’avenir de l’Église qui passe tranquillement et graduellement de «la paroisse» à «la communauté». Or, cela fimpose des passages obligés. La première lecture de la liturgie du jour va en ce sens. Il faut se situer dans le contexte.

 

Le baptême de Jean le Baptiste donnait le sens religieux à la circoncision des enfants mâles. C’était d’abord une question d’hygiène pour les enfants. Plus tard, on lui a donné un sens religieux. À la fin, est-ce que cela s’était éloigné du sens premier, cela devenait un premier signe d’appartenance au peuple élu? Les nations païennes représentent tous ceux et celles à qui on ne prévoyait aucun signe de salut; les femmes et les croyants d’une autre religion appelés ici «païens.»

 

Dieu se révèle à tous ceux qui se mettent à son écoute, peu importe sa race et sa culture. C’est là qu’il faut comprendre les symboles de la vision de Pierre.  Ce qui ressemble à une toile qui «descend du ciel et se pose par les quatre coins» symbolise  ici les quatre coins du monde. Dorénavant, le salut n’est plus limité qu’aux Juifs seulement mais à toute la création. C’est le sens des détails de la vision. Pierre y voit «les quadrupèdes de la terre, les bêtes sauvages, les reptiles et les oiseaux du ciel.» Il y a ici les trois niveaux de la création dont nous sommes témoins; le niveau le plus bas est représenté par les reptiles qui rampent sur le sol, le niveau le plus élevé est représenté par les oiseaux du ciel et le niveau mitoyen est représenté par les bêtes sauvages qui ont plus liberté que les reptiles mais moins que les oiseaux.

 

Ces trois niveaux de la création préfigurent la trinité dans la nature alors que Jésus agit à partir de la Trinité de Dieu; le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. Pourquoi Pierre insiste pour dire qu’il a vu les quadrupèdes de la terre. Ces derniers n’étaient-ils pas représentés par les bêtes sauvages? Peut-être représentaient-ils les animaux domestiques qui constituaient la seule viande, à part celle du porc, que l’on pouvait consommer. Il faut dire qu’il y a longtemps que l’on croit que l’on devient ce que l’on mange. C’est aussi vrai pour l’Eucharistie. On communie au mystère de Jésus-Eucharistie avec l’espoir de devenir comme lui dans le monde, sinon LE laisser agir en nous!

 

Et si ces quadrupèdes étaient en fait les quatre Évangiles censés gouverner notre agir chrétien? Reconnaît-on une trace de l’une de ces Évangiles proclamées dans notre manière d’être inclusifs avec les autres? Nous ne sommes que des intermédiaires de la grâce de Dieu et non ses propriétaires.  Nous ne serons jamais en mesure de faire nôtres les paroles de Jésus à la fin de l’Évangile proposé : «Le Père m’aime parce que je donne ma vie, pour la reprendre ensuite. Personne n’a pu me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père.» Surprenant, n’est-ce? Jésus donne pour reprendre, alors que nous prenons d’abord avec l’espoir de pouvoir ensuite donner. IL EST GRAND LE MYSTÈRE DE LA FOI!

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 16:51

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Lire Actes 4,13-21 et Marc 16,9-15

«Les membres du grand conseil d’Israël étaient surpris en voyant l’assurance de Pierre et de Jean, et en constatant que c’étaient des hommes quelconques et sans instruction. Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus, ils regardaient debout près d’eux l’homme qui avait été guéri, et ils ne trouvaient rien à dire contre eux…»

Il faut se mettre dans les sandales des apôtres du temps pour saisir l’importance de la situation. Sans instruction, manquaient-ils de vocabulaire pour se présenter  ainsi devant les grands de la religion officielle de l’époque? Le courage était certainement au rendez-vous.

Peu importe ses couleurs, une religion officielle est un gros paquebot qu’on ne peut pas tourner sur une pièce de monnaie. Les dirigeants religieux se laissent quand même interpelés : «Qu’allons-nous faire de ces gens-là? Certes, un miracle notoire a été opéré par eux, c’est évident pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons pas le nier…»

On ne peut pas blâmer l’institution religieuse pour ses hésitations. Elle est néanmoins responsable du peuple qui lui est confié. Les restrictions imposées aux apôtres sont justifiées. Mais la réplique de ces derniers est sans équivoque : «Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu.»

Les vrais témoins sont toujours à l’écoute de Dieu dans la vie et au cœur des événements alors que les personnes instruites sont à l’affut des signes reconnus par l’histoire. La reconnaissance du peuple est fondamentale pour la nouvelle découverte de Dieu qui s’actualise dans le quotidien. Les personnes en causent, ce sont ici les apôtres, ne se mettent pas au premier plan. C’est toujours l’action de Dieu reconnue par le peuple. La fin du texte de la première lecture de la liturgie du jour est éloquente : «Après de nouvelles menaces, on les relâcha; en effet, on ne voyait pas comment les punir, car tout le monde rendait gloire à Dieu pour ce qui était arrivé.» Le fait que personne ne soit reconnu coupable d’un événement malheureux facilite la Bonne Nouvelle à annoncer.

Une Bonne Nouvelle est quelque chose de nouveau qui goûte bon dans la vie. Jésus est clair dans ses directives aux apôtres : «Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.» La défi ici est que la mission ne se limite pas aux convaincus uniquement. Par ce faire, il faut avoir vu et entendu quelque chose de nouveau qui goûte bon. Là est la Bonne Nouvelle à annoncer.

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 18:10

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Lire Jean 21,1-14

L’Évangile du jour nous propose des détails intéressants. Simon-Pierre est chez lui et, peut-être aux prises avec une écoeurantite aiguë, décide d’aller à la pêche. Le reflexe est normal puisqu’il est pêcheur de profession. On reconnaît les apôtres Thomas et Nathanaël; le premier voulait toucher et voir pour croire alors que le second se fait dire par Philippe : «De Nazareth, qu’est-ce qu’il peut en ressortir de bon?» Il y a là les deux perceptions majeures envers l’Église d’aujourd’hui. On n’y croit plus d’une part et on se fait cynique d’autre part.

Ils passent la nuit sans rien prendre. C’est l’expérience de l’Église des dernières décennies. On se demande encore ce qu’il peut sortir de bon dans l’Église où les scandales médiatisés ont encore leur influence. Il y a aussi les fils de Zébédée et deux autres apôtres dont on tait l’identité.

L’Église catholique n’est plus une religion de salon mais bien de cuisine. Le salon, c’est la pièce maîtresse où on accueil la visite et les invités. La cuisine, c’est là où la vie se vit. C’est aussi là où on prépare la nourriture pour le repas. Y a-t-il là un appel à cuisiner de vieux souvenirs pour mijoter des projets d’avenir? C’est interpellant.

La mission à laquelle nous sommes conviés comme Peuple en marche est là, dans la cuisson de nos projets à venir. Nous aurons à passer de l’Église paroisse à Église communauté. À nos marmites pour le repas à venir! C'est là où le Christ devient présent et justifie le sens de nos célébrations.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 21:34

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Lire Luc 24,35-48

Jésus apparaît aux Onze réunis avec les disciples d’Emmaüs. La peur les saisit. Jésus montre ses plaies et il demande à manger. En effet, un esprit ne mange pas et ne porte aucune trace physique palpable.

L’intelligence des Écritures est en don en soi. Elle permet de situer un événement dans son ensemble. Cela manque beaucoup de nos jours. C’est comme si on ne voyait que les grains de sable sans pouvoir regardait la plage en son ensemble. Il nous est difficile de considérer les événements dans leur ensemble. Et pourtant, là est la grâce de Dieu.

Dans mon livre à venir De la scène à la vie, j’ai un chapitre complet sur la Vérité comme dynamisme spirituel incarné par le personnage Gringoire dans Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon. La Vérité est intimement liée à l’intelligence des Écritures. C’est une écriture continue avec l’encre de la résurrection de Jésus. C’est l’histoire du Salut qui se continue à même notre histoire personnelle. On fait partie de du salut et de la gloire de Dieu. Encore faut-il y croire et, à partir de là, porter les gestes qui parlent plus fort que les paroles.

C’est ce que nous voyons dans ce passage des Actes des apôtres où Jean et Pierre guérissent un infirme. Ce der nier ne les quitte plus d’une semelle et les témoins de la guérison questionnent les apôtres. Pierre donne un témoignage important (Actes, 11-26). Il dira : «Hommes d’Israël, pourquoi vous étonner? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si nous  avions fait marcher cet homme par notre puissance ou notre sainteté personnelles?»

Dans l’extrait de l’Évangile ci-haut mentionné, les plaies de Jésus parlent et son geste de manger témoigne de sa résurrection. Dans l’enseignement de Pierre, les faits ne visent pas à condamner qui que ce soit. L’ignorance a ses conséquences et seul l’orgueil à refuser ses torts peut condamner la personne qui se croit sans Dieu.

Jésus est ressuscité! Que les témoins se lèvent avec intelligence selon les guérisons qui s’ensuivent.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 22:49

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Lire Matthieu 28, 8-15

Quand on s’attarde aux détails d’un texte, on se surprend des nuances assez particulières. Quand les nages eurent dit aux femmes d’aller dire aux disciples de se rendre en Galilée, Jésus se présente à elles en cours de route. Le texte dit : «Elles s’approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.» Dans les évangiles, l’ordre des verbes exprime leur importance en spiritualité. Ici, c’est les verbes «approcher», «saisir les pieds» et «se prosterner» veulent dire une démarche particulière. On comprend qu’il faut s’approcher de quelqu’un pour le toucher, mais pourquoi saisir ses pieds avant de se prosterner? L’opposée n’aurait-il pas été plus vrai; se prosterner pour saisir les pieds?

On se souvient que le corps à ses symboles relationnels. Les mains avec lesquelles il faut saisir expriment l’accueil. Les pieds expriment les convictions fondamentales avec lesquelles on avance dans la vie. Le texte nous dit ici que les femmes est d’abord saisi l’amour convainquant de Jésus pour le monde. Là est le sens de la résurrection. Jésus nous a aimés d’un tel amour que même la mort ne peut pas l’arrêter de nous aimer. Les femmes se prosternèrent donc devant une telle conviction de l’Amour de Dieu pour l’humanité. Pourquoi une telle insistance pour que les apôtres se rendent en Galilée? Parce qu’ils sont tous des Galiléens. Jésus les invite à retourner chez eux, là où ils appartiennent.

Il y a ici une double conviction à avoir dans la foi. Non seulement devons-nous croire en l’amour de Dieu pour nous mais nous avons aussi à nous convaincre que nous sommes aimables à ce point. Car le défi n’est pas simple. Les chefs des prêtres ont payé les gardes pour mentir sur les événements. C’est de bonne guerre, certains pourraient dire. C’est encore ainsi. On peut faire dire ce que l’on veut à ceux que l’on paie richement. Mais l’amour de s’achète pas. L’Amour engage une relation convaincante et convaincue. C’est ce qui engendre les véritables témoins.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 01:40

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Lire Jean 20, 1-9

Qu’est-ce que Jean a pu voir pour croire aussi facilement? Tout repose sur «le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place

Il faut comprendre le contexte historique pour saisir l’importance de ce détail. Il s’agit ici du rapport entre le Maître et ses serviteurs. Le Maître ne communiquait avec ses serviteurs que par signes. On pointait les pieds des visiteurs pour que les serviteurs les lavent. On montrait son verre pour qu'on lui verse de l’eau, une coupe pour du vin. Comme on mangeait couché à côté de la table, il arrivait que le maître doive prendre une marche pour digérer. Alors, il roulait sa serviette et la mettait à sa place, ce qui disait au serviteur qu'il n'avait pas fini et qu’il allait revenir. Sinon, il chiffonnait la serviette et cela voulait dire au serviteur qu’il pouvait ramasser car il avait fini. Ce n’est qu’un détail mais il est très signifiant pour les gens qui connaissent la culture juive et araméenne.

Ce passage de saint Jean révèle aussi trois mouvements qui constituent une seule vérité en Église. Marie Madeleine est celle qui cherche celui que son cœur aime. L’apôtre Jean est reconnu pour son intériorité, alors que Pierre est l’autorité de l’Église qui sanctionne (reconnaît) la validité du mystère de Dieu dans l’expérience humaine.

Ces trois réalités de l’Église sont présentes dans le texte en question. Marie Madeleine représente donc cette nature pécheresse qui cherche son salut à même ses misères. Jean représente la spiritualité qui sonde les signes de la Présence et finalement, Pierre représente le magistère qui reconnaît que Dieu est présent au cœur du monde et que la Mission de Jésus, qui est de réconcilier le monde avec le Père, est belle et bien commencée. Ce triple mouvement de la foi est présent à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. IL EST GRAND LE MYSTÈRE DE LA FOI, aimons-nous nous rappeler à chaque Eucharistie.

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 00:38

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Lire Matthieu 5, 20-26

On constate que Jésus aime rassembler son monde autour de lui sur la montagne. Nous le voyons fréquemment dans les évangiles. La «montagne» est le symbole biblique de la prière, cette intimité avec Dieu. Il y a ici un rapport à deux dimensions c’est-à-dire les relations humaines et la relation divine avec la Source.

Jésus nous présente une dimension spirituelle unique. Dieu nous aime individuellement mais Il veut aussi que ses disciples s’entendent entre eux. Le ciel n'est pas un espace, c'est une manière d'être à partir de ses relations humaines. Non seulement tu ne commettras pas de meurtre mais tu ne te mettras pas en colère. L’enseignement de Jésus est claire : «Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.» Nous savons que la géhenne de feu est le dépotoir de la ville de Jérusalem.

On craint Dieu parce qu’il se révèle comme la source des rapports humains harmonieux. Les gestes parlent plus fort que les mots. Tel est le sens premier à donner à sa foi en ce Dieu de Jésus Christ. L'homme n'est pas fait pour vivre seul et la mort ne justifie pas qu'il s'isole parce qu'il s'ennuie de la présence de la personne disparue.

Je ne sais pas comment les choses se passent dans cette dimension de la vie qu’on appelle «la vie après la mort.» Je ne comprends pas non plus comment les choses se passeront. Mais je crois que l’amour possède sa propre mémoire et que l’on se souviendra de ceux et celles qu’on a aimés en Dieu de notre vivant.

Le feu de la géhenne n’est pour moi que l’image d’une existence sans amour. C’est une existence angoissante telle un feu dévorant. Mais cela ne justifie que l’enfer soit un lieu physique de feu. Et si c’était une manière d’être inextensible, centrée sur soi sans l’autre? Je n’ai pas de réponse sur l’au-delà. Mais je veux croire que ce sera un éden de rapports humains harmonieux où l’amour sera le soleil du jour et la tendresse la lune qui adoucit la nuit.

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 02:09

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Lire Matthieu 4, 1-11

La liturgie de ce premier dimanche du carême nous propose la tentation de Jésus au désert. Matthieu utilise trois termes pour parler du Mal; la tentateur, le démon et finalement Satan.

Le Tentateur se base d’abord sur des signes extérieurs. Jésus n’a pas mangé depuis quarante jours et quarante nuits. C’est une évidence qu’il avait un creux dans l’estomac. Je peux sentir ce creux à chaque fois que je saute un repas! Le Tentateur a été témoin du baptême de Jésus. Il a aussi entendu la voix céleste dire : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé.» Se servant alors des faits qu’il perçoit comme des évidences, il propose à Jésus un geste qui relève de la magie. «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.» Mais Jésus se sert alors des Écritures pour expliquer le sens de son choix. «Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.»

Le Tentateur des sens devient alors le Démon des Écritures. Il faut noter qu'il connaît les Écritures par cœur. Il connaître aussi la théologie sur le bout de ses doigts. Il emmène Jésus à la ville sainte et il se sert des Écritures pour négocier le choix fondamental de Jésus. «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit :…» Mais Jésus va plus loin. Les Écritures qui inspirent ses choix relèvent aussi d'une relation avec Dieu: «Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.»

Le Tentateur devenu le Démon devient alors le Satan qui veut s’immiscer dans la relation avec Dieu : «Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m’adorer.» Jésus réplique en disant : «Arrière, Satan! Car il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras.»

Seul Dieu sait ce qu’il y a dans notre cœur. Les formes du Mal, qu’il soit tentateur, démoniaque ou satanique, ne savent que le contenu de nos pensées à partir des signes extérieurs. Le Mal ne connaît pas de demi-mesures. Dans la première lecture (voir Genèse 2,7-9; 3,1-7a), Dieu a interdit à Adam et Ève de manger le fruit d’un seul arbre, alors que le serpent dit à Ève : «Alors, Dieu vous a dit :<Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin>?» Que de fois me suis-je fait reproche de n’être «jamais au bureau» parce qu’une personne est venue une seule fois dans l’année au presbytère alors que je visitais des malades! Cette personne disait à qui voulait l’entendre : «Le Père Daniel n’est jamais au bureau! On va le voir et il n’est pas là!»

Le Mal existe. Il n’est pas toujours malin à moins que nous choisissions de négocier avec lui. Autrement, il n’est que Rusé et il sait nous prendre de nos propres pièges. Surtout si on prend sa dévotion et sa religiosité au sérieux!

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 18:08

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Tiré de l’Évangile de Marc (11,11-25)

Le texte de Marc surprend. Comment Jésus peut-il condamner un figuier qui ne produit pas de fruit alors que le texte dit : «il ne trouva que des feuilles car ce n’était pas la saison des figues.»? Nous le voyons ensuite vider le Temple des vendeurs et des acheteurs qui y faisaient du commerce.

Il faut mettre le figuier en parallèle avec la mission du Temple pour bien comprendre le message de Jésus. La Parole est toujours au service de la foi. Le cheminement spirituel repose essentiellement sur la Parole entendue et comprise. La Parole est alors une nourriture pour l'âme. Mais quand les gestes contredisent la Parole, y a-t-il ici un sacrilège?

On ne peut pas nier la robotisation de l'humanité victime de ses découvertes électroniques. Si on sauve plus de vies par ces nouvelles technologies, il faut reconnaître que la valeur d’une parole donnée n’est plus ce qu’elle a été. On est tellement conditionné par l’électronique que nous ne savons plus communiquer. Nous avons marchandé nos valeurs humaines pour un prestige trompeur. Nos 300 amis twitters ou facebook ne seront pas à notre chevet quand nous aurons besoin d’une main secourable pour nous sécuriser devant l’inévitable.

Pour retourner à une humanité aux dimensions viables, il faudra instituer la prière comme véhicule de base à nos communications entre personnes. Jésus fait une recommandation digne de nos jours et des besoins relationnels actuels. «Et quand vous êtes là, en train de prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-lui, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes.» Pour ce faire, il n’y a que les humains qui soient aptes à une telle évolution au-delà des nouvelles technologies.

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 04:11

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Lire Évangile de saint Marc 10,46-52

J’aime le mendiant de Jéricho. Quand on lit : «Bartimée, le fils de Timée» c’est un doublet. Par définition, «Bartimée» veut dire «fils de Timée.» Quand on sait aussi que la ville de Jéricho est une ville sous le niveau de la mer en opposition avec Jérusalem, ville sur une colline avec une prise de vue splendide, on comprend que Jéricho représente l’expérience humaine alors que Jérusalem représente l’expérience spirituelle. Dans le texte en question, Bartimée représente l’expérience humaine d’une rencontre personnelle avec Dieu. Centré sur lui-même, l’humain n’est pas capable de cette vision globale pour mieux comprendre le monde qui l’entoure. C’est un héritage du modernisme lourd de conséquences.

Il y a de ces expériences humaines qui isolent les héritiers de la vie. Les générations à venir ont des défis majeurs à relever. Repliés sur elles-mêmes, hors des projets de réussite de la vie, les «Bartimée» d’aujourd’hui se retrouvent dans les maisons de thérapie et autres centres de réhabilitation. Ils comptent sur les autres pour savoir ce qui se passe autour d’eux. Les villageois qui annoncent à Bartimée que c’est Jésus qui passe sont aussi ceux qui sont interpellés pour lui dire qu'il est appelé. Le texte est clair. «L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.»

C’est une évidence que le manteau est le symbole du préjugé social. Que l’aveugle bondisse va de soi, il n’est pas infirme mais aveugle. Mais comment s’est-il rendu à Jésus? Il est aveugle et le texte ne dit pas qu’on l’ait conduit à Jésus.

Être appelé à la lumière malgré sa souffrance donne un regard nouveau sur la misère du monde. C’est ce dont j’ai été témoin lors de ma dernière retraite fondamentale à Sutton. Des 28 retraitants, environ 7 ont été ou étaient encore en thérapie pour dépendance aux drogues multiples. J’ai entendu quelques confidences. Je pense à celle-ci qui a commencé à consommer à 11 ans alors que sa mère l’envoyait jouer dehors pour faire de la prostitution. À 13 ans, elle a fait son premier hold-up armé pour bien paraître et elle sera condamnée à 7 ans de prison en 2000. Je pense aussi à ce dernier qui s’est fait tiré dessus avec une arme à feu. Il souhaitait faire partie d'un groupe de motards alors qu'on en avait besoin pour graduer dans les hautes sphères de l'organisation.

 On ne connaît jamais les secrets humains qui mènent à une expérience de Dieu et à en ressentir un appel profond qui change le monde à partir de son entourage immédiat. Donnerons-nous un droit de parole à ces exclus, repliés sur eux-mêmes dans ce monde qui les a fait souffrir? Croirons-nous ce qu’ils nous diront de la miséricorde de Dieu? Le moindre scepticisme de notre part ferait de nous les «Pilate» modernes qui réécriraient l’histoire avec une encre aussi ancienne que celle qui a crucifié Jésus. L’Église de demain est dans un mal de vivre incommensurable. À ses appelés encore souffrants, qui osera leur dire : «Confiance, lève-toi; il t’appelle.»?

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