Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 02:45
image001b.jpgL'Évangile de ce 13e dimanche du temps ordinaire, année C (Luc 9, 51-62) expose le défi à relever lorsqu'on jumèle la politique et la pastorale. Dès le début, le texte de Luc jette les bases de la mission pastorale. "Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage le chemin de Jérusalem."

Pourquoi ce courage et quel est son rôle dans la réalisation d'une mission pastorale? Le courage est cette énergie volontaire que l'homme doit développer afin de contrer les énergies involontaires liées à la peur. La peur et le courage sont des émotions volontaires dans le sens où l'homme peut atténuer ses instincts de peur en les manipulant par la raison en courage. Les autres émotions volontaires sont l'espoir versus le désespoir et la colère. Par contre, les émotions involontaires ne peuvent être raisonnées. Elles existent et elles nous caractérisent comme humain. Les émotions involontaires sont l'amour et la haine, le désir et l'aversion, la joie et la tristesse.

Les émotions involontaires désagréables, car il n'y a pas d'émotions négatives telles que la haine, l'aversion, la tristesse, et les émotions volontaires telles que la peur, le désespoir et la colère engendrent les pulsions politiques de l'homme. L'homme est foncièrement politique, c'est son instinct de base. Il veut que ses idées participent aux décisions capables de changer les choses. En quoi la politique s'oppose-t-elle à la pastorale dans le texte en question? 

Ce texte révèle les éléments qui stimulent la politique en opposition à la mission pastorale. D'abord la culture traditionnelle dans laquelle la religion s'enracine est elle-même porteuse d'une politique territoriale différente entre la Smaraie et la Judée. Jésus envoie des messagers devant lui, ceux-ci entrèrent dans un village de Samaritains. "Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem." Il faut connaître la tradition religieuse de la Samarie, entourant le puits de Jacob, en opposition avec le Temple de Jérusalem. Or, la culture, comme lien d'appartenance avec la collectivité, est intrinsèquement liée à la politique. Il faut défendre son lien d'appartenance et, pour ce faire, il faut que ses idées passent pour influencer les décisions à son avantage et pour ne pas menacer son appartenance culturelle.

S'ajoute à l'appartenance culturelle l'image psychologique par rapport à la mission comme telle. "Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent: 'Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire?'" On est tous d'accord pour la liberté humaine, en autant que celle des autres n'intervienne pas avec la nôtre. Jésus confrontera ce faux sentiment d'appartenance comme défi à sa mission. "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête."

La tête est le lieu symbolique du discernement, donc de la raison. C'est par le raisonnement que l'homme trouve et développe le courage par rapport à ses peurs, l'espoir par rapport aux situations désespérantes et qu'il canalise sa colère. La mission pastorale est forcément la résultante d'un équilibre humain centré sur Jésus dans une quête de vérité. Le reste n'est que politique sociale pour avoir raison sur les autres. Faire advenir le feu du ciel ou chauffer la manière de penser des autres par des arguments aiguisés amène le même résultat, la destruction des opposants à sa manière de vivre et au message à véhiculer. La politique aura raison de la pastorale et la foi à célébrer ne sachant où s'encadrer deviendra errante. Considérant ces données, je constate une réalité dérangeante. Les bébés ne sont pas tous dans des carrosses, les singes ne sont pas tous dans les arbres, les fous ne sont pas tous à l'asile, les croyants ne sont pas tous à l'église et les athées ne sont pas tous dans les rues. Après sa résurrection, Jésus est allé au coeur de ce qui engendre une véritable mission pastorale. Ses premiers mots aux Apôtres n'ont-ils pas été "La Paix soit avec vous."? Sans cette base fondamentale, l'humain n'est qu'une base politique au service d'une société sans Dieu et sans mission.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Daniel LeClair
  • : Réflexion libre sur différents sujets sociaux, culturels, religieux. Je suis disponible à répondre aux questions des lecteurs.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens