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13 octobre 2007 6 13 /10 /octobre /2007 02:15
image0011-1-.JPGAimer, c'est plus qu'un mot. C'est un verbe qui engage la personne au-delà des gestes et des paroles. Aimer, c'est se révéler pour se faire égal à l'autre et aux autres. Celui qui veut réellement aimer doit partager un don reçu. Il faut être aimé pour pouvoir aimer à son tour. Le prix a été payé. Cela ressemble plus à du sang vieilli sur une croix abandonnée qu'à un ruisseau de larmes perdues dans la nature. 

C'est en se regardant dans les yeux que l'on arrive à se faire égal aux autres. Si la neige immaculée est l'image parfaite de l'Amour, il faut se faire petit pour en être plus près. Ce faisant, on se fait aussi plus prêt à accueillir celui qui doit se pencher pour nous ressembler. L'amour est un don. Il ne grandit que s'il est partagé.

L'amour ne se mesure pas au temps, quoiqu'il doit mesurer le temps d'être ensemble pour s'évaluer. On ne fait rien par amour, on fait tout avec amour. L'amour, c'est un silence qui accompagne une peine, une main posée sur une épaule courbé sous un poids non choisi. C'est aussi une parole qui illumine l'éclat de rire qui ensoleille une salle assombrie par la grisaille de l'automne. L'amour réchauffe le vernis d'une chaise oubliée dans un salon que l'on ne visite plus. L'amour, c'est un magazine laissé sur une table dans une salle d'attente habitée par une seule personne. L'Amour est la plus grande solitude pour ceux qui se sentent exclus sur une rue bondée de gens trop pressés. L'Amour est le seul mot qui motive la créativité de l'artiste et qui fait rêver ceux qui contemplent l'oeuvre de l'artiste.

L'amour est un art et tous ceux qui aiment sont des artistes qui ne se connaissent pas encore. L'amour se grave aussi sur une pierre oubliée dans un champ que l'on ne visite plus. Il se résume en un prénom et son nom, entre deux dates où il a marqué son histoire et celle de sa communauté passée. L'amour hante les coeurs blessés et anime ceux qui ont été  soulagés d'un fardeau pénible à porter. L'amour est comme un sourire passager et oublié, un regard perdu dans un souvenir lointain, des mains fermées sous un couvercle fermé, allongé dans une boîte bien enterrée.

L'amour est un mystère qui révèle l'homme à lui-même alors qu'il a aimé et qu'il s'est laissé aimer. L'amour ne mourra jamais car il est le souffle générateur de la race humaine. Se laisser aimer, c'est la manière la plus noble de croire en la résurrection, car c'est là que réside la force de l'Amour.
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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 04:22
Flanery-SeanPatrick-301-1-.JPGUn chroniqueur a signé un texte dans L'Acadie Nouvelle du 10 octobre qui aurait été parfait s'il n'avait pas fait allusion à la tradition judéo-chrétienne comme mythe du sentiment d'infériorité qui anime le peuple québécois et acadien. Ce sentiment d'infériorité des Québécois est lié à la perte du combat des Plaines d'Abraham et lié chez les Acadiens à la déportation de 1755. Cela n'a rien à voir avec l'enseignement Judéo-chrétienne d'avant Vatican II.

Depuis quelques semaines, il y a la commission Bouchard-Taylor qui sillonne villes et villages du Québec concernant les Accommodements Raisonnables. C'est fou comme on peut être déraisonnable dans notre manière d'accommoder les immigrants qui trouvent asile chez nous. Que ce soit au Québec ou en Acadie, car les Acadiens savent aussi accueillir les étrangers, le sujet impose une Parole contre trois discours différents.

Les discours sont à la fois politique, culturel et religieux. Sur le plan politique, il y a un effort réel d'accommodement. Le directeur des élections accepte que des votantes gardent le visage voilé. Sur le plan culturel, on ne peut nier les efforts d'accommodements. On a le droit de vivre différemment selon ses couleurs ancestrales. En fait, c'est probablement ce qui enrichit les cultures québécoise et acadienne. Mais là où le bas blesse, c'est dans le discours religieux. Avons-nous le droit de céder sous formes de privilèges des droits religieux que nous avions pris pour des acquis? On a déconfessionalisé nos institutions publiques au nom d'une laïcité naissante. En retour, nous voulons assurer un lieu de prière, le port du kirpan et du voile et du châle dont j'oublie les noms respectifs à des groupes qui s'identifient à leur religion respective et à leur tradition ancestrale. Sur le plan religieuse, sans politique et en dehors de la culture, est-ce une démarche honnête? Je me permet d'en douter. Sur le plan strictement religieux, la laïcité est pour tous, qu'ils soient des immigrants ou des gens de souches acadiennes et québécoises.

Je pense qu'il est temps de différencier les discours pour porter ensemble une seule Parole qui soit source de libération pour tous.
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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 01:46
Copy-20of-20P1000016-1-.JPGIl nous arrive de demander un signe de Dieu dans les moments de discernement. Il faut de la diligence concernant les signes. Si on confond la troisième et la quatrième lettre du mot, nous nous retrouvons dans un zoo de sens.

Quatre hommes attendent dans une salle commune alors que leur femme sont à accoucher. L'infirmière dit au premier: "Félicitations Monsieur. Votre femme vient d'avoir deux petites filles, des jumelles identiques." À cela, l'homme réplique: "Mais c'est un signe de Dieu. Je travaille pour une firme qui fabrique des vitres d'approche et je me spécialise dans les jumelles. Comme je viens d'avoir des jumelles, c'est un signe de Dieu." L'infirmière revient et dit au deuxième homme: "Félicitations Monsieur, votre dame vient d'accoucher de triplets, trois beaux garçons." L'homme réplique alors: "Mais c'est un signe de Dieu. Je travaille pour une compagnie de ruban gommé qui s'appelle 3-M. Trois M et trois mômes, c'est un signe de Dieu." L'infirmière vient trouver le troisième homme et lui dit: "Félicitations Monsieur, votre femme vient d'accoucher de quatre enfants, deux beaux garçons et deux belles filles." L'homme réplique, lui aussi: "Mais c'est un signe de Dieu. Justement, je travaille à l'hôtel Les Quatre Saisons. Quatre enfants et quatre saisons, c'est un signe de Dieu!" Sur cela, l'infirmière remarque que le quatrième homme paraît malade. Il est en sueur et très pâle. L'infirmière lui demande s'il va bien. "Non, lui dit l'homme. Si tout ce que l'on fait est un signe de Dieu, j'ai besoin de prendre de l'air frais. Voyez-vous, je suis réalisateur de film et je suis en train de tourner "Alibaba et les quarante voleurs!"

Le signe, c'est une manifestation, un indice que nous sommes sur la bonne route. Il apporte la paix intérieure et la certitude profonde que l'on fait le bon choix. Cela s'accompagne par la prière. Deux hommes marchaient sur le trottoir. L'un demande à l'autre: "As-tu reçu un signe?" Ce à quoi l'autre répond: "Que ferais-je d'un cygne, je n'ai pas de lac!" Un signe de Dieu, c'est comme une lettre d'amour. Encore faut-il savoir lire.
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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 00:56
-fs--pets-1064936512-8464712-0.jpgJ'aime la réaction de Jonas. Il se met en colère parce que Dieu pardonne aux gens de Ninive. Il demande à mourir car ce qu'il a prédit ne se réalisera pas. Donc, il perd la face. Il va donc se reposer sur un tas de branches séchées. Dieu permet à un arbuste, un ricin, de pousser pour ainsi donner de l'ombre à son ouvrier pour "le délivrer de sa mauvaise humeur." Le lendemain, l'arbuste se dessèche par la piqûre d'un ver et la chaleur torride. Jonas demande encore à mourir.

Par notre baptême, nous sommes tous appelés à la mission de Jésus-Christ. Nous arrive-t-il de nous sentir propriétaire de la mission? Les éléments de la mission sont en nous. Dieu nous demande d'être heureux, réussir sa vie, accomplir notre baptême et être fécond. Ce sont les critères de discernement pour reconnaître la volonté de Dieu sur nous. Le sentiment de sécurité financière et le prestige d'être différent sont autant de leurres qui masquent les valeurs profondes.

Je constate comme vous que le monde court dangereusement à sa perte. Même en informatique, nous cherchons la dernière mode. C'est bien d'être important, mais il est aussi important d'être bien. Jonas a un très mauvais tempérament. Dieu semble l'aimer ainsi. Le pardon est la signature indélébile de l'amour inconditionnel. Qui rêve d'un tel amour doit aussi opter pour le pardon. Pardonner ne veut pas dire approuver un geste malhonnête ou dangereux. Pardonner, c'est un autre mot qui signifie qu'on acquitte quelqu'un d'une dette.
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9 octobre 2007 2 09 /10 /octobre /2007 23:23
waterfall-hidden.jpgLe juste milieu entre Marthe l'activiste et Marie la contemplative est l'équilibre recherché par les communautés religieuses qui se disent semi-actives et semi- contemplatives. Comment ne pas se perdre dans l'action d'une part et dans ses rêveries d'autre part? Marie serait certainement celle qui laisserait accumuler la poussière sans s'en déranger. Marthe serait la tornade du blanchiment des espaces mais sans écoute véritable.

On sait que l'on travaille trop quand la fatigue paralyse et que la concentration diminue. Mais comment savoir si l'on prie trop? Comment arrive-t-on à agir aisément, sans précipitation? Il y a des gens qui ne sont qu'une boule de nerfs et ils énervent les autres. Par contre, il y a ceux qui sont d'un pacifisme déconcertant, comme si les choses allaient se régler d'elles-mêmes. N'est-ce pas la grande Thérèse d'Avila qui disait: "Il faut prier comme si tout dépendait de Dieu et agir comme si tout dépendait de soi?"
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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 17:30
Quand j'étais jeune, il y avait une émission du midi qui s'appelait Les coqueluches animée par Gaston L'heureux et Guy Boucher. Il y avait un quizz avec les téléspectateurs, Guy mimait l'action de traire une vache et la dame au téléphone devait deviner le geste. Elle n'a jamais pu le faire. Quand elle a su que c'était ainsi que l'on se procurait du lait, elle a décidé de ne plus en boire. Nous avions reçu une cousine de Montréal quelques années plus tard. Quelle était sa surprise de voir autant de grands champs, de forêts, de ruisseaux et de petits animaux sauvages. Il faut se situer dans son contexte. Grandir entre l'asphalte et le béton n'entretient pas de rapports intimes avec la nature. Pour plusieurs de la jeune génération, les fruits et légumes sont des symboles du pouvoir d'achat au magasin. On ne leur parle que très peu des avant-midis à sarcler.

Le jour de l'action de Grâce reste néanmoins important. Il marque la fin d'une démarche entreprise le printemps dernier où l'on a béni les graines qui allaient être déposées en terre pour donner son fruit. Dieu ne perd jamais de vue le sens du jardin comme lieu de croissance humaine et collective. Ainsi, a-t-Il mis un jardin dans nos coeurs dans l'espérance d'y voir rejaillir les fruits de son Esprit. C'est à partir de ce jardin que se réalisent les guérisons intérieures pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Dans l'Évangile du jour (Luc 17, 11-19), Jésus guérit dix lépreux. Comme il n'y a rien de magique et d'instantané, la guérison se manifeste alors qu'ils étaient en route chez les grands prêtres. Un seul lépreux guéri revint à Jésus pour le remercier. Les autres ont-ils rendu grâce à Dieu et ainsi témoigné de l'amour de Jésus auprès des grands prêtres? Le texte ne le dit pas mais nous pouvons en douter. Nous ne saurons être de bons ambassadeurs de Dieu sans revenir à la source pour y puiser le nouveau du discours. La lèpre est une cause majeure de division dans la communauté. Les lépreux y sont expulsés à cause de la contagion de leur infection. Peut-on gager que les neuf autres lépreux n'ont jamais mentionné qu'ils avaient été lépreux? Ne pas se dire pécheur, c'est aussi une manière de renier le pardon de Dieu. Car foncièrement, nous sommes des pécheurs pardonnés; là se situe notre témoignage véridique, celui que nous préférons taire.

Nous avons toujours notre place en société, peu importe le rôle que nous y jouons. Le rôle attire selon le prestige qu'il engendre. Est-ce le critère de mes engagements? Comment aller plus loin que dire que j'ai un jardin? Comment exprimer que ce que j'offre au monde? Si c'est pour le bien du monde selon ma perception que j'en ai, cela vient de moi seulement et il vaut ce qu'il vaut. Mais si ça vient de Dieu, il faut que ce soit pour le salut du monde. Un tel don ne connaît pas de territoires déterminés. Nous sommes tous des dons uniques issus du jardin varié de Dieu, peu importe ce qu'en dit le monde. Nous sommes voués à une terre promise à partir du jardin qui nous habite. Bon sarclage. Entretenons les dons reçus en les partageant. C'est la seule formule de multiplication qui existe.
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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 01:08
image003a-copie-1.jpgIls existent mais jamais l'un sans l'autre. Nous sommes tous porteurs de la prière de Habacuc: "Pourquoi m'obliges-tu à voir l'abomination (de mon peuple) et restes-tu à regarder notre misère?" Avant le changement de situations, il faut se mettre à l'écoute du cheminement des peuples qui causent de telles situations. La foi dans ce contexte, c'est accepter dans sa vie l'attitude d'Habacuc: "Je guetterai ce que dira le Seigneur." Le Seigneur a une parole à dire pour que son geste s'ensuive. Il faut dénoncer l'ivraie avant de se pencher sur le salut du bon blé. Les réponses à nos questions ne nous viennent pas sans une attente volontaire au préalable, c'est là le sens de la contemplation dans le coeur de ceux qui aiment Dieu. Une question n'a de foi que dans l'agonie d'un coeur qui attend. Autrement, ce n'est qu'une interprétation de ce que l'on croit être de Dieu. Or, Dieu n'a pas à se plier à notre perception de Lui ni aux images que nous nous faisons de son amour.

Une femme portait sur ses épaules un brancard avec chaudière à chaque extrémité. L'une des chaudières était percée. Elle allait les remplir à la rivière tous les jours. Arrivée chez elle, la chaudière intacte était encore pleine alors que l'autre en avait moins. Déçue de ne pas être à la hauteur des capacités de sa voisine, la chaudière percée s'est plainte à la femme messagère d'eau. "C'est injuste, dit la chaudière trouée, tu m'en donnes autant qu'à l'autre mais je ne peux pas retenir mon eau et évidemment, je me sens moins utile car je ne peux pas transporter tout ce que tu me donnes."  La femme lui répliqua: "Ne te plains pas ma belle. Tu as ta mission. Je sais que tu perds ton eau pendant le retour. Aussi, j'ai semé des fleurs de ton côté de la route. Ainsi, tu les arroses sur le chemin du retour. Ces fleurs sont très belles et elles font mon bonheur quand je vais chercher de l'eau."

La foi sans les gestes ne serait qu'une superstition, alors que les miracles sans la foi ne serait que de la magie. Cela impressionnerait jusqu'à ce que l'on comprenne en quoi un tel geste n'est qu'une illusion. Dieu n'est pas un magicien et nous n'avons pas besoin de sa baguette magique pour changer les choses qui doivent être changées. J'aime les paroles que saint Paul adresse à son ami Timothée: "Car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de raison." Mais où situer  le coeur humain dans une telle démarche? Il n'a rien à faire car il souffre trop de ce qu'il voit et entend. C'est le coeur de Dieu qui doit se manifester à partir des dons qui nous sont donnés. Comme la chaudière percée, que la Grâce s'écoule pour arroser les fleurs que je ne saurai remarquer car mon attention est plus tourné vers ce que je perds et non sur ce que je donne. Il n'en reste pas moins que sous le regard de ceux qui savent regarder, s'inscrit une beauté de la nature qui incite d'autres à remercier la nature pour un tel témoignage de vie.
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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 22:18
432110.jpgUn confrère prêtre partage mon étage. Il est à rédiger sa thèse de doctorat et m'a demandé d'en faire la lecture. Il se demandait si cela se tenait et faisait du sens. Non seulement son texte fait du sens mais il confirme que Jean-Paul II avait raison de condamner la théologie de la libération de Léonardo Boff qui basait sa théologie sur le Marxisme et le port des armes comme moyen de pression. Josef Ratzinguer de l'étape avait demandé à Boff de penser à une théologie centrée sur le Christ et son Évangile. C'est ce que fait mon confrère de palier. Non seulement centre-t-il sa démarche sur le Christ et son Évangile, mais il puise à même les textes conciliaires la source des initiatives qu'il avance avec courage.

Il faut quelqu'un du pays pour nous faire saisir ses réalités pastorales. Ses intuitions doivent refléter ses convictions profondes enracinées dans des réalités concrètes. Les tensions inter-raciales et inter-culturelles constituent son lot quotidien. Le défi est complet avec ce qu'il dénonce comme le "clientélisme", ceux qui font des pirouettes devant l'autorité dictature pour se montrer comme de bonnes personnes sur qui se fier. C'est forcément de la politique de basse cour. L'Église universelle a donc un défi commun car nous trouvons ce dynamisme dans toutes les sphères décisionnelles.

L'Église peut se libérer et être une source de libération. Mais la teneur de notre discours repose sur les convictions avec lesquels nous exposons nos idées. Mon ami auteur relève les éléments culturels semblables à toutes les tribus de son peuple. Il situe les bases de la réciprocité à partir d'une formation théologique de base pour les prêtres et les agents en pastorale.

Cela m'amène à me demander si nous connaissons bien les enjeux au coeur de nos préoccupations culturelles, sociales et politiques de nos milieux. Au salon du livre de Shippagan en 2005, il y avait une table ronde sur les défis de la religion en Acadie. Nous sommes partie du particulier pour généraliser au niveau de Rome. Toutefois, on a omis de parler de la souffrance qui émanait dans le discours de tous les participants. Ce faisant, nous avons passé à côté de ce qui aurait pu signifier une réelle libération pour l'Église locale. C'est dans la vérité sur soi et son peuple que Dieu se fait libérateur.
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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 06:23
DSC-0019-2.JPGLa mémoire se perd dans le temps des souvenirs douloureux. Est-il bon de revenir en arrière sur un passé que l'on voudrait oublier? Patauger dans le marasme de ses expériences c'est prendre des risques sur une vérité que nous cherchons ailleurs. La vérité fait partie de la génétique des humains. L'humain la cherche malgré lui. Elle lui saute aux yeux comme une lumière sacrée qui vient cristalliser comme le cliché d'une caméra capte une image prise à la sauvette. De toute façon, il y aura toujours quelqu'un qui voudra fouiller dans notre histoire pour découvrir la vérité qui a marqué de notre présence. Qui ne veut pas connaître l'histoire de ses ancêtres pour établir, sinon continuer, son arbre généalogique?

Le peuple hébreux voulait se souvenir de la sortie d'Égypte de leurs pères. C'est le sens de la Pâque juive. C'est lors de l'une de ces Pâques que Jésus a fait le sacrifice ultime qui habite encore nos Eucharisties. Le peuple juif se rappelait de son histoire alors que Jésus jetait les dalles de l'avenir. L'histoire donnera raison à Jésus. Vingt siècles plus tard, quand Franco Zeffirelli a voulu mettre la vie de Jésus de Nazareth au petit écran, personne n'aurait cru possible que le metteur en scène et responsable du décor réaliserait son film en retournant aux sources de ce que célébraient les Juifs lors de leur Pâque annuelle. Toutes les scènes extérieures ont été tournées en Égypte, y compris le Sanhédrin où Jésus sera condamné par l'autorité de la religion de ses paires. Nous avons cette capacité de porter certains clichés de notre vie en ostensoir comme les sites historiques de la Passion du Christ étaient devenus des lieux touristiques fort achalandés protégés par une présence militaire hautement armée. 

Comme le peuple acadien qui ne veut pas oublier la déportation de 1755 et le peuple juif se souvient de sa sortie d'Égypte, il faut risquer ce regard scrutateur de ses exils et de ses déportations intérieurs. L'homme souffre de ce qu'il oublie mais il se guérit de ce qu'il pardonne.
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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 17:03
image0044-1-a.JPGJe viens de terminer l'autobiographie de Franco Zeffirelli au moment où nous avons célébré cette semaine la fête liturgique de François d'Assise. Celui qui assurait le décor et la mise en scène en réalisant le film François, le chemin du Soleil met en évidence le danger de confondre les époques afin de retrouver la sève première de nos aspirations profondes. En voulant fusionner les tendances sociales que l'on reconnaît aux années 60 et 70 avec l'histoire de cet homme médiéval, ce film a connu un fiasco au box office. Il n'a pas donné les recettes espérées même s'il est devenu très populaire chez les adeptes en quête d'une spiritualité simple qui est aussi à la portée de tous.

En plus de confondre les éléments historiques, on ne peut pas généraliser une quête spirituelle personnelle en la déclarant une recherche collective, comme nous ne pouvons pas généraliser le dynamisme local de l'Église de Dieu en demandant au pape de le promulguer à l'ensemble de l'univers. Le respect des dynamismes locaux des Églises particulières commence par la reconnaissance des différences de base, différences dans le temps et selon les ethnies des peuples en cause. Mes croyances nord-américaines peuvent être des compléments aux croyances européennes en autant qu'on ne tente pas de les comparer.

François, qui est Dieu? est une question pouvant à la fois s'avérer un piège pour la foi comme elle peut aussi être une source de révélation. L'histoire qui a marqué la vie de François d'Assise ne peut se comparer à mon histoire personnelle ou à celle associée à la quête collective de mon peuple qui pourtant recherche aussi un sens à sa vie. La question est de tous les temps. Nous n'avons qu'à changer le prénom et ainsi questionner tous les grands de ce monde et ce, peu importe l'époque et le lieu des événements qui ont pourtant marqué l'histoire des peuples. L'un de mes professeurs de l'Université de Moncton avait publié sa thèse de doctorat sous le titre Augustin, qui est Jésus-Christ? Je me souviens avoir vu ce livre à la bibliothèque scolaire de mon école. La question m'avait fait sursauté. Peu importe qui est Jésus-Christ pour Augustin, c'est ce qu'il est pour moi qui compte. Le réflexe s'adapte aussi pour François. Peu importe qui est Dieu pour ce grand d'Assise, c'est ce qu'Il est pour moi qui compte.

Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi, fils de la terre. L'amour serait-il son nom et son visage? nous dit une hymne du bréviaire. La réponse changera le monde si nous la laissons changer notre vie. Peu importe ce qu'en ont penser les François et les Augustin du monde, vous, qu'en pensez-vous? J'ai ma réponse et elle touche les cordes sensibles de mon être. Est-ce suffisant pour changer le monde? Probablement pas. Mais elle est assez puissante pour changer ma perception de ce monde en ajustant ma vie et la quête de Dieu qui l'anime.
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