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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 17:30
Quand j'étais jeune, il y avait une émission du midi qui s'appelait Les coqueluches animée par Gaston L'heureux et Guy Boucher. Il y avait un quizz avec les téléspectateurs, Guy mimait l'action de traire une vache et la dame au téléphone devait deviner le geste. Elle n'a jamais pu le faire. Quand elle a su que c'était ainsi que l'on se procurait du lait, elle a décidé de ne plus en boire. Nous avions reçu une cousine de Montréal quelques années plus tard. Quelle était sa surprise de voir autant de grands champs, de forêts, de ruisseaux et de petits animaux sauvages. Il faut se situer dans son contexte. Grandir entre l'asphalte et le béton n'entretient pas de rapports intimes avec la nature. Pour plusieurs de la jeune génération, les fruits et légumes sont des symboles du pouvoir d'achat au magasin. On ne leur parle que très peu des avant-midis à sarcler.

Le jour de l'action de Grâce reste néanmoins important. Il marque la fin d'une démarche entreprise le printemps dernier où l'on a béni les graines qui allaient être déposées en terre pour donner son fruit. Dieu ne perd jamais de vue le sens du jardin comme lieu de croissance humaine et collective. Ainsi, a-t-Il mis un jardin dans nos coeurs dans l'espérance d'y voir rejaillir les fruits de son Esprit. C'est à partir de ce jardin que se réalisent les guérisons intérieures pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Dans l'Évangile du jour (Luc 17, 11-19), Jésus guérit dix lépreux. Comme il n'y a rien de magique et d'instantané, la guérison se manifeste alors qu'ils étaient en route chez les grands prêtres. Un seul lépreux guéri revint à Jésus pour le remercier. Les autres ont-ils rendu grâce à Dieu et ainsi témoigné de l'amour de Jésus auprès des grands prêtres? Le texte ne le dit pas mais nous pouvons en douter. Nous ne saurons être de bons ambassadeurs de Dieu sans revenir à la source pour y puiser le nouveau du discours. La lèpre est une cause majeure de division dans la communauté. Les lépreux y sont expulsés à cause de la contagion de leur infection. Peut-on gager que les neuf autres lépreux n'ont jamais mentionné qu'ils avaient été lépreux? Ne pas se dire pécheur, c'est aussi une manière de renier le pardon de Dieu. Car foncièrement, nous sommes des pécheurs pardonnés; là se situe notre témoignage véridique, celui que nous préférons taire.

Nous avons toujours notre place en société, peu importe le rôle que nous y jouons. Le rôle attire selon le prestige qu'il engendre. Est-ce le critère de mes engagements? Comment aller plus loin que dire que j'ai un jardin? Comment exprimer que ce que j'offre au monde? Si c'est pour le bien du monde selon ma perception que j'en ai, cela vient de moi seulement et il vaut ce qu'il vaut. Mais si ça vient de Dieu, il faut que ce soit pour le salut du monde. Un tel don ne connaît pas de territoires déterminés. Nous sommes tous des dons uniques issus du jardin varié de Dieu, peu importe ce qu'en dit le monde. Nous sommes voués à une terre promise à partir du jardin qui nous habite. Bon sarclage. Entretenons les dons reçus en les partageant. C'est la seule formule de multiplication qui existe.
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