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10 août 2008 7 10 /08 /août /2008 04:52
Pour la première fois dans mon ministère de prêtre, j'ai entendu les mots "déception pastorale" cette semaine. Il y a un mois, quand j'ai commencé mon ministère, une collègue laïque qui est aussi agente de pastorale m'a informé qu'elle fait un cheminement parallèle à son travail. Ces mots disaient autrement qu'elle prenait un nouveau travail et que, éventuellement, elle allait quitter l'équipe pastorale que nous formons. Elle est alors partie pour ses vacances annuelles. Le jour de son retour, elle nous informe par téléphone qu'elle prolonge ses vacances de trois semaines. L'horaire des vacances des autres membres de l,équipe est alors chambardée. En plus, l'une des trois secrétaires a accepté un poste à l'hôpital régional de l'endroit à deux semaines d'avis. L'agente de pastorale sur qui je peux compter pour intégrer mon nouveau ministère m'a alors confié qu'elle comptait prendre sa retraite en septembre prochain. Finalement, on l'a convaincu de rester jusqu'en décembre. Finalement, elle a décidé de rester jusqu'en juin prochain.

La déception pastorale existe, je l'ai vécue à plusieurs reprises dans mon ministère de prêtre. Des gens sur qui on compte démissionnent pour des rasons qui leur sont sûrement valables. Mais maintenant, nous sommes une équipe et nous absorbons le contre coup ensemble dans un esprit de solidarité. C'est très différent de ce que j'ai vécu quand j'étais seul responsable du dynamisme pastoral de l'unité. Une remise en question est ici inévitable. Ce sont des situations qu'il ne faut jamais vivre seul.

Une entreprise en expansion se donne ordinairement une mission comme raison sociale de son existence. Mais en pastorale, la mission vient de Jésus Christ. Il faut être choisi pour la mission. Il arrive que l'on se croit vraiment dans cet état d'esprit au début de son engagement. Puis, des valeurs humaines et philanthropiques prennent le dessus. Le sentiment d'insécurité l'emporte et l'on fait des choix qui perturbent l'esprit du groupe.

Je vais y réfléchir et prier ce qui m'inspire. Mais il se peut que des moments de prière soient essentiels pour la continuité de l'équipe au service de la mission. C'est aussi la seule manière d'intégrer les déceptions pastorales qui surviennent malgré soi comme processus de croissance de l'équipe. Il faut faire confiance, malgré que le doute soit assez fort pour démissionner.
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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 16:38
Lire Matthieu 17,14-20
"Combien de temps devrai-je vous supporter?" C'est une question embarrassante pour les apôtres qui viennent de vivre la transfiguration du Christ. Revenus à la vie normale, un homme demande la guérison pour son fils épileptique. Ce dernier fait une petite précision qui fatigue Jésus. "Je l'ai amené à tes disciples, mais ils n'ont pas pu le guérir." Jésus y va de la réplique qui commence de commentaire.

Il est impossible d'apprécier la guérison si nous ne reconnaissons pas la maladie. On ne peut pas blâmer le Dr Réjean Thomas d'être la cause du sida parce qu'il cherche une guérison et des soins appropriés pour les sidéens. La perception que nous portons sur les autres nuit à leur potentiel de faire des guérisons. Pire, la perception que j'ai sur la valeur de mon baptême porte préjudice à ma mission et à ma vocation baptismales. Cela s'apparente au blogue "Qui suis-je?" où j'aborde l'identité chrétienne de la mission de vivre en chrétien. L'amour avec lequel toute guérison est permise est gratuit. Quel prix demandons-nous pour un semblant d'attention sans attente, sans médaille de reconnaissance?
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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 15:43
Lire Matthieu 16,24-28                                                          
Suivre Jésus, renoncer à soi et porter sa croix, qu'est-ce que cela peut signifier aujourd'hui?

Je suis à regarder l'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin. On y voit des pays jusqu'à maintenant inconnus à ces rassemblements mondiaux qui se passent aux quatre ans. Je pense notamment à l'Ukraine dont les athlètes représentaient jadis l'ancienne Union Soviétique.

Suivre Jésus est difficile en soi. Nous avons nos images ancestrales du religieux, de la personne priante, du missionnaire zélé et du pasteur dévoué. Il n'y a pas de pire épreuve que celle à devoir répondre à l'image que l'on se fait de soi. Certes, je reconnais des pasteurs, des missionnaires, des religieux et des personnes priantes qui m'ont inspiré. Mais dois-je m'inscrire à les imiter pour trouver une reconnaissance de mon entourage? Pouvons-nous exiger d'un seul arbre à l'orée du bois d'être à lui seul l'image de toute une forêt dont celle que je me suis fait? Et pourtant, c'est souvent ce que nous exigeons de ceux et celles qui veulent agir au nom de l'Église.

Il est difficile de vivre le moment présent et goûter pleinement à son environnement immédiat. Je viens de voir à la télé les athlètes canadiens qui viennent de faire leur entré dans le stade de Pékin. Leur parade terminée, nous les voyons occuper un espace précis de l'arène. Je suis surpris de voir le nombre d'entre eux qui ont leur téléphone cellulaire et qu'ils parlent à des gens qui ne sont probablement pas là. Nous voulons tellement partager avec les absents que nous oublions d'apprécier ceux qui y sont présents. Faut-il renoncer à quelque chose pour profiter pleinement du moment présent? Quelle importance je donne à ce que je devrais renoncer?
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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 15:24
Lire Matthieu 16, 13-23
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus pose une question importante à ses disciples. "Pour vous, qui suis-je?" Nous connaissons la réponse de Pierre, elle lui a valu de se faire dire: "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle." Nous savons aussi la suite. Quand Jésus annonce qu'il va être livré, souffrir et mourir pour enfin ressusciter, Pierre s'y oppose. Il se fait alors dire: "Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route, tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes."

Dans ma méditation, j'ai souvent envie de poser la même question à Jésus. "Pour Toi, Seigneur, qui suis-je?" Dans cette question repose tous les "pourquoi" de notre existence. Pourquoi telle situation, tel contexte familial, tel résultat au travail. Pourquoi les gens ne sont-ils pas là quand j'en ai besoin alors qu'ils savent où je suis quand ils ont besoin? Comme je médite souvent sur mon petit balcon, devant lequel se trouve un petit boisé orné de pins, de cèdres et différents feuillus, je me surprends à réaliser que je ne peux pas être toute la forêt en même temps. Je suis une essence humaine dans toute l'humanité. Comme différents arbres, j'ai mon contexte de vie avec ses ombres et ses lumières, mes racines particulières et ma stature propre. Comme l'arbre, je réagis à ma manière à l'environnement et je produis mes propres effets environnementaux.

Si je suis unique, il me faut accepter ma différence. Suis-je ce que les événements m'ont amené à être ou suis-je encore en devenir? Quelles sont les transformations que je devrai vivre à mesure que Dieu se laisse découvrir dans mon existence? Suis-je ce que l'on dit de moi ou est-ce que j'essaie d'être à l'image de la perception des autres? La question de Jésus est excellente mais la réponse qu'elle engendre m'embête un peu. Je réalise que je ne sais pas trop qui je suis dans les méandres des aventures qui s'imposent en ne me donnant que très peu de choix.
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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 04:02

Une collègue du travail m'a partagé une trouvaille internet intéressante. C'est un texte du chroniqueur Jean-Claude Leclerc paru au www.ledevoir.com en date du 4 août dernier et qui s'intitule La Morale sexuelle de l'Église catholique contestée au nom de "l'esprit de Jésus." L'auteur commente un livre publié par un évêque à la retraite d'Australie, Mgr Geoffrey Robinson, dont l'analyse théologique et historique secoue plusieurs des conceptions en vigueur au Vatican. Il précise: "Cet ancien évêque auxiliaire de Sydney est convaincu de l'importance de l'autorité doctrinale dans l'Église, et il reste favorable à la papauté. Toutefois, surtout en matière de sexualité, il n'accepte pas que Rome ait accordé aussi peu de considération à l'expérience de millions de catholiques et au jugement moral de tous ces croyants."

Afin de faciliter la réflexion personnelle, je vous propose quelques extraits qui me font réfléchir. "Mgr Robinson constate, en effet, avec plusieurs auteurs, que l'on ne trouve ni dans les évangiles ni dans la tradition chrétienne une morale sexuelle aussi précise, détaillée et rigoriste que celle que l'Église est venue à affirmer. Par contre, l'expérience millénaire de l'humanité contredit l'idée que la sexualité vise la seul procréation et l'union du couple géniteur. (...) Entre le rigorisme moral imposé aux catholiques et l'opinion selon laquelle "tout est permis", l'auteur souhaite la reconnaissance d'une éthique de la sexualité qui soit fondée, non sur l'obéissance à un code, mais sur le respect des personnes. Ainsi, note-t-il, l'amour qui amène deux personnes à s'engager l'une envers l'autre rend chacune vulnérable. N'y a-t-il pas une injustice à blesser son conjoint en ayant y une liaison avec un tiers? Ou encore à envahir y une union déjà établie? N'y a-t-il pas lieu aussi de distinguer le rapport avec une personne mariée et avec une autre qui ne l'est pas? (...) La sexualité humaine est turbulente, et toutes les sociétés ont voulu l'endiguer d'une façon ou d'une autre. Mais appartient-il à une religion fondée sur l'amour d'imposer un code immuable alors que la Bible comme le message que l'on prête à Jésus invitent d'abord et avant tout à une démarche vers de plus en plus de liberté et de sens des responsabilités?"

J'ai pensé que ces extraits pourraient aider à une saine réflexion sur le sujet. Pour moi, il ne s'agit pas à avoir raison sur le comportement humain mais bien à chercher la vérité dans la manière d'exprimer l'amour qui nous est donné gratuitement pour le mieux-être de ceux qui nous entourent. Centré sur le respect des personnes, la loi naturelle du coeur incite à laisser l'autre vivre. Et cela ne peut pas intervenir dans ma manière de vivre dans la pleine liberté avec ce que cela représente de responsabilité.

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 21:20
Quel est le plus beau métier au monde? Objectivement, on peut dire que c'est celui qui nous aide à vivre le plein potentiel de son être. Subjectivement, on doit dire que c'est celui que nous exerçons avec amour. Mais dans la réalité, il me semble que le métier le plus important est celui de l'éboueur. Car, si tous les éboueurs cessaient leur métier, nous ne saurions que faire de nos ordures.

Il n'existe pas de sots métiers. Ils ont chacun leur importance pour le fonctionnement du monde. L'appréciation que nous avons des métiers en vogue repose sur les valeurs que nous reconnaissons à ceux et celles qui exercent de tels métiers.
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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 03:19


Lire Matthieu 17,1-9

La transfiguration a toujours été une expérience impressionnante pour moi. Pourquoi Pierre, Jean et Jacques et pourquoi pas moi?

Ces trois apôtres représentent les trois dimensions essentielles de l'Église. Pierre représente la hiérarchie de l'Église institutionnelle. Jean représente la vie intérieure avec ses intuitions et ses inspirations, alors que Jacques représente la mission de l'Église. On retrouve ces trois apôtres à un autre moment fort des Évangiles, à Gethsémanie à quelques heures avant l'arrestation et la mise à mort de Jésus. En lien avec les 5 pains et les 2 poissons que nous avons lu dernièrement, il nous revient comme individu de reconnaître son appartenance à l'Église. Est-ce à niveau de la hiérarchie, de la vie intérieure ou à partir de sa mission en Église. Les trois dimensions n'ont pas leur égale importance. Il y a forcément une dominante et deux auxiliaires.

En ce qui me concerne, je reconnais que ma dominante est au niveau de la vie intérieure tels que les souliers de Jean. Mes moments d'oraison, de prière et de solitude sont autant d'occasion pour m'ouvrir et m'identifier à certaines inspirations internes et à certaines intuitions non négligeables. Il me faut toutefois porter le fruit de cette vie intérieure dans une forme d'action à la Jacques et me reconnaître en communion spirituelle avec la hiérarchie de l'Église à la Pierre.

C'est en me reconnaissant comme tel que je me donne accès à des étincelles intérieures qui ressemblent à une forme de transfiguration. Intuitivement, les choses me paraissent claires comme dans une illumination du coeur. Cela m'inspirent des mots qu'il me faut écrire. Mais ces mots doivent aussi m'inscrire dans la lignée d'une certaine hiérarchie d'une part et m'inviter à une action pastorale d'autre part. Il existe des moments lumineux qui s'apparentent à l'expérience de ces apôtres. Il faut toutefois des temps d'arrêt pour les saisir.

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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 02:58
Lire Matthieu 15, 1-2. 10-14
"Pourquoi tes disciples désobéissent-ils à la tradition des anciens? En effet ils ne se lavent pas les mains avant de prendre le repas."

Je suis toujours surpris en lisant ce passage que les Pharisiens et les scribes se font défenseurs de la tradition et non des guides dans l'agir de Dieu. Il y aura toujours des défenseurs de la tradition, mais qu'en est-il des porteurs de Dieu? Comment annoncer la présence bienveillante de Dieu et ce, sans porter atteinte à la tradition. Si j'avais eu à défendre la lavement des mains avant un repas, j'évoquerais plutôt les éléments liés à l'hygiène plutôt qu'à la tradition. Mais c'est probablement ce pourquoi je ne m'identifie pas comme pharisien ou scribe.

Je pense que la tradition est importante pour nous situer dans l'histoire de l'humanité. Mais elle saura prendre soin d'elle-même. L'histoire s'écrira de la manière que nous l'aurons vécue et ce, peu importe l'interprétation qu'en font les historiens. Qui saura dire Dieu alors que d'autres crient l'homme?
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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 02:42
Lire Matthieu 14,22-36
"Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive..."
Il est intéressant de constater que Jésus "oblige" ses disciples à monter dans la barque. Pourquoi les obliger? N'étaient-ils pas des pêcheurs? Justement, c'était leur métier et ils savaient qu'il ne faut pas prendre la barque à la fin de la journée de peur à être prise par la nuit et ses intempéries. Et c'est exactement ce qui arrive au large. Les vents se lèvent et la vague se fait dangereuse. Jésus les rejoint en marchant sur les eaux mais les disciples pensent que c'est un fantôme. Décidément, quand la peur se met de la partie, elle engendre de mauvais quarts d'heures pour les victimes.

Que de situations non choisies devons-nous vivre! Que de fois prenons-nous le Seigneur pour un fantôme! On voudrait être comme lui et marcher sur les eaux comme si on en était maître. Ce n'est pas le cas. On perd Jésus de vue et les vents se font plus insistants et la vague plus menaçante et on se sent caler.

On voudrait que l'Église, dans de telles situations, soit comme un transocéanique avec son capitaine qui contrôle le voyage de son poste de pilotage. Malheureusement, l'Église ressemble plutôt à une chaloupe pour la traversée du fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Lévi lors du carnaval de Québec. Le capitaine est à sa rame pour guider et les collègues de l'équipage sont à ramer. Ils sont tous habillés du même costume. C'est l'Église d'aujourd'hui dans ses vagues et ses vents du large. Le prêtre n'y est plus seul mais il travaille avec une équipe qui rame tout autant que lui. Sans prêtre, il y manque un guide pour orienter la traversée. Mais sans les rameurs, le prêtre ne peut plus faire Église seul.
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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 02:32
Jésus nourrit une foule à partir de 2 poissons et de 5 pains. Matthieu plus qu'un fait anodin. Jésus répond discrètement à plusieurs questions sous-entendues. Pourquoi des pains et des poissons? Le pain est l'oeuvre des hommes, ils le fabriquent à partir du blé qu'il a semé et qu'il a transformé en farine puis en pain. Le poisson nous vient d'un autre monde. Il représente la grâce. Pourquoi les chiffres 2 et 5? Les deux forment le chiffre 7, donc le chiffre parfait dans la numérologie hébraïque.

Dieu a besoin des hommes pour continuer la mission de Jésus-Christ sur la terre. C'est comme le levain dans la pâte. Il faut moins de levain que de pâte sinon, serait-ce du pain? Il en est ainsi dans la mission de l'Église. Il faut deux portions de Dieu pour 5 portions de l'homme. Dieu compte sur l'homme pour une mission que le dépasse, acceptons-nous d'en faire partie?
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