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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 15:49

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Je perçois déjà le Québec comme un pays. On a raison de considérer les Acadiens et les Québécois comme des cousins. Ils ont des racines familiales communes. Comme des cousins respectables et respectés, l’histoire et la culture les constituent ont des airs de famille étonnants. Mais au-delà des airs de famille, il faut reconnaître une manière d’être qui se différencie. L'Acadie existe déjà pour les Acadiens. Qu'en est-il du Québec par rapport aux QUébécois?

L’Acadie a été fondé en 1604 et le Québec en 1608 avec les mêmes fondateurs. Après la conquête anglaise, ils ont tous deux été abandonnés à leur sort.  Dans les deux cas, l’Église a pris la relève alors que l'élite a fuit le navire. En effet, les hôpitaux qui ont soigné les plus faibles et le système d’éducation qui a développer l'élite intellectuel de l'époque témoignent en faveur d'une Église qui a pris ses responsabilités missionnaires. Dans les années 1970, chaque territoire a formé son parti politique pour prendre la relève de l’Église. En Acadie, le parti acadien n’a pas su prendre son envol. Il n’a présenté des candidats qu’à une seule élection, alors que le parti québécois a formé le gouvernement à plusieurs occasions. Ce changement politique différencie maintenant ces deux peuples dans l’actualité. Même si le présent de ces deux «nations» est si différent malgré l’histoire qui les a vues naître, peut-on oser croire en un avenir commun?

Pour reconnaître le caractère tangible d’un pays, il faut l’évaluer à trois niveaux; son système politique qui reflète son présent, sa culture qui témoigne de son histoire et sa religion qui profile les jalons de son avenir. Au niveau politique, la distinction ne peut être plus claire entre le Québec et l’Acadie. Un niveau culturel, on y reconnaît un mouvement parallèle comme une similitude indéniable. Ça a commencé par les chansons traditionnelles françaises qui nous ont fait oublier la trahison de nos fondateurs pour nous avoir abandonnés. Les premiers succès des chansons en français n’ont été qu’une traduction presque mot-à-mot des succès américains de l'époque. Ont alors émergés du Québec des Michel Louvain, Gilles Vigneault et bien d’autres qui revalorisé les couleurs uniques de la culture québécoise. En parallèle, l’Acadie a connu des Édith Butler, Calixte Duguay, Donat Lacroix et le groupe 1755 pour mettre en évidence le fleuron qui constitue la base vitale. L’Acadie a aussi connu des auteurs comme Herménégilde Chiasson, Raymond Breau, Antonine Maillet et bien d’autres pour tracer sur des pages blanches les lignes oubliées d’une histoire dont on a détruit certaines pages pour qu’on en perde la mémoire. Le Québec a connu et reconnaît encore le poids culturel d’un géant comme Félix Leclerc, Claude Léveillée et Raymond Lévesque.

Il y a des pages d’histoire qui nous manquent pour bien identifier les racines profondes de notre culture. Les Acadiens ont été déportés avec l’objectif d’être anéantis. Les Québécois ont été trahis, non par l’Église mais par ceux qu’elle a formés en vue de prendre la relève. L’auteur déjà cité, Paul-Émile Roy, en fait mention dans son livre dont j’ai transcrit des extraits La crise spirituelle du Québec. Le Québec a été envahi dans sa richesse intellectuelle. Ses nouveaux dirigeants, tant sur la scène politique que culturel, ont adopté le discours du conquérant pour condamner celle qui leur a donné la vie et l’inspiration qui motive cette dernière. Je doute que les notes transcrites à la suite des rencontres du Cardinal Paul-Émile Léger de Montréal avec Pierre-Elliot Trudeau dans les années 50 existent encore. Faudrait-il un roman historique pour resituer le dialogue brisé de ces rencontres? On n’a entendu qu’une version de cette histoire, soit celle de celui qui deviendra premier ministre du Canada pour mieux défendre le Québec. Il a été le premier à condamner le rôle de l'Église et sa mission censée transcender le temps. S'en sont suivis une série de perroquets pour renforcer le mur de la honte entre l'Église et son Peuple, comme un enfant qui renie ses parents quand il constate que ces derniers ne se soumettent pas à leurs exigences.

Le Québec est aussi un pays de missions. Il y a ici le potentiel pour une mission florissante dans les domaines politiques, diplomatiques, culturels et religieux. Un pays sans religion ne peut mettre en marche et développer que des politiques déviantes, articuler une diplomatie imposante et véhiculer une culture ésotérique dont on ne connait plus la source. La santé politique, diplomatique et culturelle d’un pays repose sur le sens religieux du peuple qui constitue ce pays.  En reniant le rôle des deux siècles de l’Église au Québec, on tue l’arbre de la vie au niveau de ses racines. J’ai connu une communauté chrétienne où il n’y avait que des fleurs artificielles dans son lieu de culte. C’est parce qu’il y avait plus personne de disponible pour arroser les fleurs réelles qu’on aurait pu y mettre. En est-il de même avec nos politiques, notre diplomatie et de notre culture en reniant le dynamisme religieux censé de les nourrir? Aurions-nous jeté le bébé avec l’eau du bain? C’est ainsi qu’on se donne une baignoire qui ne sert plus à rien. N'ayant plus de bébés à y laver, si on s'en faisait des pots pour nos fleurs articifielles? Le sujet n'est pas épuisé avec la fin du présent article.

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 18:01

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La question n’est pas qu’un jeu de mots. Je suis témoin d’un mouvement de banalisation des rôles en Église. J’ai travaillé trois ans avec une équipe où  on m’a donné maintes sessions de formation locale pour me mettre «au parfum» de cette nouvelle réalité en pastorale. On m’a longuement expliqué qu’il fut un temps où le curé était la paroisse. Il s’entourait d’une élite qui ne le contestait jamais dans son administration ou sa gérance du milieu. «Le rôle du curé de jadis est maintenant pris en charge par une équipe pastorale constituée d’agents de pastorale dont certains sont laïcs et d’autres sont ordonnés. »

Cette banalisation des rôles ne rend pas service à l’Église et ne contribue pas à l’essor de son avenir. Lors de mon ordination sacerdotale, j’ai pris un engagement de vie qui ne se limite pas à l’administration des sacrements. Mon sacerdoce est un état de vie, un engagement personnel et publique qui a la dignité du mariage.

Le parallèle avec le mariage est valable. Il y a les trois niveaux relationnels recherchés tant chez les couples que chez le prêtre. Les dimensions physiques, psychologiques et spirituelles se ressemblent. Il y a un attrait physique pour la responsabilité qui s'ensuit, au niveau psychologique il y a aussi une recherche de complémentarité et de connivence dans le développement de la personne et le témoignage au niveau spirituel y est tout aussi essentiel. Comme prêtre, je fais Eucharistie comme un couple fait l’amour. Ça me nourrit tout autant à un niveau spécifique de mon être. Conformer ma vie à celle du Christ n’est pas qu’un jeu de mots articulé par l’évêque à partir du rite canonique de l’ordination.  C’est une réalité palpable longtemps vérifiée en formation et confirmée par des personnes compétentes et reconnues en Église.

C’est le Christ qui m’a appelé au ministère sacerdotal et c'est encore Lui qui m'aide à rester prêtre dans les courants tumultueux d'aujourd'hui. En 27 ans de cheminement, du 15 janvier 1976 au 16 mai 2003, j’ai eu maintes fois l’occasion de renier mon appel. Je l’ai souvent fait à cause des circonstances bouleversantes où mes démarches n’aboutissaient pas. Ce faisant, j’ai vécu des épisodes où je me rejetais moi-même à en friser la dépression. Il y avait une telle différence entre ce que je ressentais dans mon for interne et ce que j’articulais à l’extérieur que je ne m’y reconnais pas. Je me sentais vivre comme sur deux planètes et je ne savais plus laquelle je désirais le plus.

Être prêtre apporte un statut social particulier comme pour les autres professions. Je compare souvent le dynamisme de l’Église à celui d’un bloc opératoire dans un hôpital. Allongé sur une civière, fortement médicamenté pour la chirurgie que je vais subir, je peux confondre le chirurgien avec l’infirmière, la préposée ou la personne à la maintenance. L’essentiel c’est quand je serai entièrement à leur merci sous anesthésie générale, que leurs rôles respectifs soient claires entre eux. Que chacun fasse selon son rôle prédéterminé. Que le médecin soit assisté de l’infirmière et que le concierge attende avec de faire son ménage!

Contrairement à ce qu’on voudrait prétendre, je ne m’oppose pas aux nouveaux ministères d’agents de pastorale permanents. Chaque ministère a sa place à l’intérieur de ses limites reconnues.  Une infirmière me disait récemment que chaque chirurgien a son petit livre de protocoles à suivre et le personnel aidant doit s’y conformer. Il n’en est pas ainsi en Église et c’est bien. Par contre, je donnerai toujours l’impression de ne pas reconnaître mes collègues laïcs quand ceux-ci me donneront l’impression que je ne suis prêtre que pour le temps d’un sacrement.

 

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 03:46

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Dans une annonce publicitaire de son émission Citoyens avertis à RDI, Simon Durivage nous dit : «Les questions que vous vous posez, je me les pose aussi. Mon travail consiste à trouver les vraies réponses pour y voir claire.» Cette dernière affirmation m'intrigue, tant que je demande si elle est justifiée. Si on tentait d'abord de voir claire dans les vraies questions, n’aurions- nous pas les vraies réponses pour aider à faire avancer la société?

Quelle réponse pouvons-nous nous donner dans la mort de Diane Grégoire dont le mari a été accusé de meurtre au premier degré? Durant bientôt quatre ans, les enfants de Diane Grégoire ont cherché leur mère. Qu'ont-ils vécu dans leur rapport avec leur père depuis cette disparition mystérieuse? Maintenant, ils sont sans parents puisque leur père est formellement accusé de son meurtre. Je n’ose même pas m’imaginer ce que sera leur Noël. J’espère qu’ils auront des proches qui sauront aller au-delà des apparences pour leur amnifester les vraies couleurs de Noël. Mais un tel faire dépasse l’entendement de la magie de nos Noëls traditionnelles. N'en demandons pas trop à ce qui a toujours marqué notre période des fêtes!

Je suis à vivre une période de Noël unique. Je visite plusieurs familles dans le cadre de mon ministère du réconfort qui m’est confié. Celles-ci ont chacun leur histoire particulière. Pour l’une, c’est probablement le dernier Noël de la mère puisqu’elle souffre de quatre cancers depuis septembre dernier. Je lui ai proposé de vivre chaque instant de sa vie comme quelque chose d’unique, un Noël de tous les jours où tout est un cadeau de la vie. À une autre famille n’a pas besoin de l’aide de la Saint-Vincent-de-Paul puisque le garde-manger et le frigidaire sont pleins de victuaille, mais les enfants sont en chicane et ils ne veulent pas se rencontrer à Noël. Quelle réponse leur donner, dans l’éventualité que l’affirmation de Simon Durivage soit exacte? Je pense à ces parents dont l’enfant, qui est le propriétaire de leur résidence depuis plusieurs années, vient de leur demander de quitter la résidence pour le 17 janvier prochain car il veut vendre la propriété.  Il me semble évident que cet enfant ne va pas réveillonner avec eux la nuit de Noël.

Il y a tant de situations sans réponse que je doute de la bonne foi de Simon Durivage qui cherche des réponses avant de tenter de comprendre la situatuation qui dérange. Le mal de vivre et le désir de rendre les autres responsables de ce qui nous attriste est tellement fort que je ne souhaite pas trouver de réponses valables aux questions qui émergent dans mon subconscient. Je suis désolé pour vous, Monsieur Durivage. Je ne tiens pas à vos réponses avant que vous ne voyiez claire dans les questions que nous nous posons comme citoyens de la terre, avertis ou non! Joyeux Noël à ceux et celles qui y croient encore!

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 06:49

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Pour mon 500 e  article sur ce blogue, je vous partage l’expérience que j’ai vécue lors du 167e Cursillo tenu du 17 au 20 novembre dernier à Alma. C’était durant la célébration du pardon. La démarche était nouvelle pour moi. La personne était invitée à déposer ses mains dans les mains tendues du prêtre. Je ne regardais pas les personnes dans les yeux, je me serais senti comme un juge qui doit juger des propos qu’on me confiait. Je me contentais de regarder et sentir les mains de mon vis-à-vis dans les miennes en lui demandant ce qu’il voulait mettre dans les mains de Dieu.

     

Dans l’après-midi qui a précédé cette démarche, une participante m’a confié avoir perdu deux enfants qui ne sont pas nés et ce, malgré l'amour qu'elle leur portait. Je lui avais demandé de donner un prénom à ses enfants. Lors de la célébration du pardon, je lui ai donné le pardon qu'il convenait et j’ai baptisé ses enfants avec les prénoms qu’elle leur a donnés. Le diacre de la fin de semaine m’avait donné un peu d’huile de lin avec laquelle j’ai fait des onctions sur le front de la mère pour confirmer ses enfants dans l’amour de Dieu. J’ai vérifié mon approche avec l’évêque de ce lieu qui était en visite pastorale et mon accompagnateur spirituel. Ils m’ont félicité une telle approche.

 

Une veuve depuis plusieurs années était impliquée à différents niveaux dans sa communauté. Ayant connu un veuf et cohabitant maintenant avec lui, elle a fait part à son curé qu’elle ne donnerait plus la communion. Son curé l’oblige à ne plus communier. On se serait cru dans un autre monde! Je lui ai demandé pardon pour de telles attitudes qui ne manifestent pas la miséricorde de Dieu. Avouons toutefois qu'une telle intransigence se retrouve aussi chez certains bons chrétiens. Cela témoigne d’une Église qui se montrait distante de par l'ignorance et l'inaptitude de certains de ses responsables. 

 

Il faut ici préciser quelque chose d’une importance capitale. Avant Vatican II, quand on disait «Catholique», on signifiait que la chose était en lien avec la morale. C’était donc bien ou  mal. Mais depuis Vatican II, quand on dit Catholique, on veut dire «Universel.» Le pape a un discours universel et planétaire et il doit se limiter à ce qui est universellement accpetable. Or, dans plusieurs pays, le mariage libre n’est pas reconnu puisqu'il faut sortir du pays pour se marier civilement. C’est aussi le cas de l’homosexualité puisque dans les pays du Commonwealth qui regroupent plus de 50 pays, 42 pays considèrent l’homosexualité comme un crime punissable par la prison. On ne peut pas demander au pape de sanctionner un mode de vie qui ne soit pas universel et ce, dans tous les pays.

 

Comme prêtre, je ne suis pas en lien direct avec le pape. Je ne rejette pas pour autant son enseignement. Mais je suis en communion avec mon évêque qui lui est en communion avec le pape. Mon évêque immédiat qui est à Chicoutimi se tient solidaire  avec l’ensemble des évêques du Québec et il fait partie de la Conférence des Évêques Catholique du Canada (CECC). Avec ces derniers, il me demande d’exercer une  compassion qui témoigne de l'amour de Dieu pour les blessés de la vie et ce, peu importe la sphère de leur existence respective. Si j’ai un confrère prêtre qui fait fi des directives des évêques canadiens afin de se réfugier dans la dimension universelle des enseignements du pape, je ne peux que prier pour qu'une telle approche pastorale ne fasse pas trop de dégât. Chaque pays a sa culture qui fait partie inhérente de l’expérience des gens qui l'habitent. C’est là la base de la foi que je m'engage à  communiquer.

 

Dieu est Amour. Qu’attendons-nous pour nous aimer? Lors de ce Cursillo, j'ai eu la chance de vivre un tel amour dans le respect des gens qui ont fait équipe avec moi et des participants et participantes pour qui ce temps fort a transformé leur vie. Dieu nous appelle à la sainteté dans son Esprit et non à la perfection dans nos moeurs.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 01:37

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On est chez soi que lorsqu’on naît à soi. Ce n’est pas un simple jeu de mots. C’est ce que je suis à vivre depuis maintenant un mois. Certains m’ont demandé si je continuais mon blog. Mais que devrai-je écrire alors que je ne comprends pas tous les éléments de mon expérience quotidienne?

Personne n’est à blâmer pour la situation que j’ai vécue. Il y des concours de circonstances incontrôlables. C’est une conjecture d’événements indépendants qui ont leur effet sans véritables causes. Concrètement, il y a un mois que je suis aménagé à ma nouvelle mission par le simple fait que le mois de septembre a 30 jours alors que le mois d’octobre a 31 jours. Mais il y aura un  mois le 1er novembre que je suis à ma nouvelle mission. La veille de mon déménagement, j’étais inquiet. J’étais à un deuxième étage et je ne voulais pas exténuer mes aides à monter et descendre ce fameux escalier extérieur. On a été une quinzaine de personnes et toutes les boîtes et mon lit ont été chargés dans trois voitures en dedans de 30 minutes.

Il me fallait être installé par midi car j’avais du ministère en après-midi. À 11h00, je prenais un café avec mes amis chez MC Do de ma nouvelle mission. Je pouvais dire «mission accomplie» et mes amis n’étaient pas à bout d’énergie.

Ma nouvelle mission représente un nouveau défi. Je connais la région pour y avoir œuvré il y a trente ans. En effet, je suis arrivé à ces lieux le 22 juin 1982 pour le quitter à regret le 27 juin 1984. Il me fallait m’acclimater à ma nouvelle réalité pastorale. Des gens ont connu le Père Carrier avec qui j’ai travaillé ici. Mais ce dernier est décédé en 2004 et même si son œuvre a porté son  nom pendant plusieurs années, ce centre d’accueil est à vendre tant le temps a changé. La charte de l’œuvre existe encore mais elle est difficilement applicable dans le nouveau contexte pastoral. Il faut maintenant des compétences académiques pour intervenir auprès des alcooliques et des toxicomanes, ce qui n’était pas le cas il y a trente ans.

Pour résumer ma situation, j’ai eu à faire la part des choses entre mon expérience il y a déjà trente ans et la mission qui m’est actuellement confiée. Il me faut aussi assumer les responsabilités de mon logement à mon ancienne mission car le propriétaire a refusé de m’en libérer avec trois mois d’avis. J’ai choisi de peindre mon ancien appartement car je devais trouver un nouveau locataire pour mon ancien propriétaire et je voulais maximiser mes chances pour ne pas avoir à payer deux logements jusqu’en juin 2012. Je n’ai pas encore reçu mes chèques postdatés, mais l’ancien propriétaire m’assure qu’un nouveau locataire occupera mon ancien logement. Il me reste qu’à vérifier que mon ancien proprio ne se fasse pas payer la location d’un logement par deux locataires.

Considérant l’ensemble de la situation, les lecteurs et les lectrices de mon blog comprendront que je ne pouvais pas écrire quelque chose de sensée alors que  mon âme était habitée d’autant de doutes et de risques tangibles aux dangers financiers réels. Maintenant que ma bibliothèque est organisée à quelques livres près, je me sens de plus en plus chez moi tant que je me sens naître à ce que je suis sous le regard de Dieu, Celui qui a ressuscité son Fils et qu’on appelle «Jésus de Nazareth». Il est Celui  qu’on célèbre à chaque Eucharistie.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 14:21

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J’ai été réveillé ce matin par le départ des Bernaches. Est-ce la fin de l’été des indiens? Quel vacarme pour une symphonie matinale! Mon départ de Chicoutimi-Nord et mon arrivée à La Baie ont-ils fait un tel bruit?

J’ai été demandé si j’allais continuer mes écrits sur le blog. Selon quelques messages, certains se sont demandés ce qui m’arrivait. Il faut dire que mon été a été tumultueux au niveau des émotions. On m’a informé à mon retour de vacances que j’allais être changé en septembre. Même si j’ai fortement insisté pour connaître ma nouvelle destinée, le temps des vacances annuelles a  solidement paralysé le processus décisionnel.

J’ai consenti à l’obligation d’attendre en août pour savoir où j’irais en septembre. Sauf qu’on était rendu à la mi-août et on ne pouvait encore me confirmer quelconque information. Pour moi, l’enjeu était avec mon logement. Le temps critique pour le libérer sans conséquences majeures s’écoulait vite et je devenais de plus en plus obligé à respecter mon bail jusqu’en juin 2012. C’est ainsi que j’ai appris qu’un poste était libre aux services de pastorale de l’hôpital de Chicoutimi. J’ai été chanceux d’avoir cette entrevue car le poste n’était pas ouvert au public. J’espérais néanmoins obtenir ce poste afin de garder mon logement jusqu’à la fin du bail. Cela n’a pas été le cas.

Malgré cela, je suis heureux de ma nouvelle nomination. J’y vois des signes tangibles d’une intervention divine. Je suis à la paroisse où j’ai fait ma toute première homélie dans une église. C’est ici que je me suis initié à animer une émission de télévision communautaire. C’était durant mon stage comme postulant dans la communauté des Oblats de Marie Immaculée. Je venais pour m’initier à la mission auprès des alcooliques et des toxicomanes avec le Père Émilien Carrier, un aguerri dans les domaines de l’intervention et de la prévention.

J’écrierai un article sur cette expérience déterminante dans ma vie afin de ne pas confondre les souvenirs passés avec les projets à avenir.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 01:12

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J’ai hâte que la saga «Guy Turcotte» soit passée. On n’arrête plus d’en parler dans les médias. L’attention est portée avec affection sur la mère des enfants disparus. Elle sera à la une dans une émission de Radio-Canada enregistrée plusieurs mois avant le procès.

L’attention est portée ailleurs que sur l’essentiel. Avons-nous réagi à la «Judas Iscariote» dans cette affaire? Un parallèle est ici nécessaire à souligner. Jésus avait douze apôtres durant ses trois ans de prédication. Mais quand vint le temps d’actualiser l’Eucharistie sur la croix, il n’y avait que onze apôtres. Au début du procès de Guy Turcotte, il y avait douze membres dans le jury. Seulement onze ont donné un verdict unanime.

L’opinion populaire donne raison au membre du jury expulsé pour son impartialité et son préjugé. On renie publiquement le verdict des onze membres du jury qui n’ont pas reconnu Guy Turcotte criminellement responsable de son geste. Faisons-nous la distinction entre «coupable»  et «responsable» d’un geste? Guy Turcotte a reconnu sa culpabilité dans la mort de ses enfants. On dit qu’il a été surpris du verdict des onze membres du jury restants. N’y a-t-il pas là un passage étroit à considérer comme ouverture sur l’avenir des situations qui se présenteront encore à notre conscience?

Qu’il soit coupable d’un geste répréhensible est une chose. Y déceler les sources responsables de ce geste coupable en est une autre. Dans leur éducation parentale, les parents du Guy ne pouvaient prévoir l’imprévisible. Le drame des enfants nous fait oublier la saga du couple en détresse. Guy Turcotte s’est senti cocu quand il a su que la mère de ses enfants le trichait avec son meilleur ami. Il n’a pas kidnappé les enfants pour les tuer, c’est sa conjointe qui lui a demandé de les prendre pour la fin de semaine. Urgentologue de carrière, elle n’était pas à l’urgence quand son mari est arrivé en ambulance. Où était-elle? Que faisait-elle et avec qui? Certes, elle avait droit à son congé. Mais pourquoi n’était-elle pas avec ses enfants?

Le drame des enfants distrait du drame relationnel dans le couple Gascon et Turcotte. Se sachant cocu, Turcotte a confronté sa conjointe. Celle-ci a demandé la séparation en vue du divorce comme pour signifier son choix fondamental. Peut-on saisir le choc émotionnel d’une telle situation chez celui qui ne s'y attendait pas? Est-ce vraiment une vengeance à l’égard de la mère des enfants?

Au niveau de la culpabilité, Guy Turcotte en assure les conséquences. Mais un niveau des responsabilités, sa conjointe y est-elle pour quelque chose? Et là, je sais que j’attire toutes les flèches que l’humanité peut engendrer pour se donner raison. Le drame des enfants est arrivé dans un parcours déjà douloureux pour le couple en voie de séparation et de divorce.  Se reconnaissant cocu avec les conséquences qui s'ensuivent ordinairement, il ne fallait pas lui confier les enfants dans de telles circonstances. Là est le sens de la responsabilité criminelle dont a été acquitté Guy Turcotte. On ne peut pas assurer la sécurité de ses enfants quand on se noie soi-même.

Le parallèle avec les apôtres se termine ici. À la pentecôte, l’Esprit du crucifié a été donné et les apôtres ont pu expliquer leur position en faveur de celui qui a été rejeté de la société par la crucifixion. Pour les onze membres du jury qui ont donné le verdict, le juge leur interdit toute forme de sortie publique pour expliquer ce sur quoi ils se sont fiés pour donner le verdict qui ne fait l’unanimité. Un passage étroit est établi.        Seul(e)s, les hommes et les femmes de foi peuvent discerner le vrai du faux de cette situation hautement médiatisée. Mais cette foi n’est pas populaire et il faut admettre qu’on y croit peu. C'est reconnu, les hommes ne semblent pas souffrir des séparations dans leur vie de couple. Mais est-ce vrai et comment cela peut-il s'exprimer? Les enfants n'avaient pas à payer une telle facture. Mais pourquoi ne pas avoir penser à eux avant le drame et les éloignant d'une telle situation?

Comme pour la photo choisie, le renard est dans la meute comme ce que l'on condamne est plus près de nous que nous le coyons. Le reconnaissez-vous? Guy Turcotte nous ressemble dans ce que nous ne voulons pas reconnaître en nous-mêmes. Et ce, ce n'est pas de sa faute. Il n'a pas à assumer cette responsabilité tant cette dernière nous appartient.

 

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 01:47

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Monsieur et Madame Turcotte,

Personne ne pense à vous quand qu’on publie ouvertement, au nom de la liberté d’expression, les réactions du public au verdict du jury suite au procès de votre fils. Sachez qu’à mes yeux, vous n’avez pas mis au monde un monstre. Il est peut-être à l’image de la société dans laquelle nous vivons. On court aux situations urgentes tant on est pressé pour acquérir les nouveautés des impératifs renouvelables de la vie.

Je peux imaginer votre cauchemar. Vous avez transmis des valeurs solides à votre fils, des valeurs qu’il a su transmettre à son tour à l’égard de ses patients en cardiologie. Malheureusement, tout cela a été anéanti dans un drame que personne ne pouvait prévoir. Il y a tant de choses qui n’arrivent qu’aux autres dont on se sent immunisé. J’imagine la longue nuit qui a précédé la découverte du drame. Dans votre cœur de mère, vous saviez que quelque chose n’allait pas bien. Vous le pressentiez sans pouvoir le nommer, sans pouvoir deviner l’impensable. Pour la société, votre fils n’est plus ce cardiologue qui a sauvé tant de vies mais pour vous, il est encore votre fils et vous l’aimez toujours.

Si le Dieu de ma foi était magicien, j’emprunterais sa baguette pour vous enlever ce pesant fardeau qui paralyse votre cœur de mère. Et oui, le cœur d’une mère est le seul organe que les cardiologues ne peuvent soigner tant il est mystérieux, pour ne pas dire divin. En ma qualité de prêtre, je viens vous demander pardon pour tout ce qui s’écrit sur votre fils, son procès et le verdict qu’il s’en est suivi et surtout, sur ce qu’on croit être son avenir. À partir de ce que vous vivez, j’essaie d’imaginer la tonalité des paroles de Jésus en croix : «Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas…» Ils ne savent pas le mal qu’ils vous font en parlant ainsi de votre fils. Non, Madame Turcotte, vous n’avez pas mis au monde un monstre. Vous lui avez tout donné ce que des parents responsables pouvaient donner. Mais vous ne pouviez pas le mettre à l’abri de ce mal de vivre qui assure le pain et le beurre des médias. S’il n’y avait pas de drames comme celui qui vous accable, les médias n’auraient pas de raison d’être. C’est triste et fort malheureux. On voudrait tant qu’il en soit autrement mais pas quel bout faut-il commencer pour y parvenir?

N’y a-t-il que la souffrance pour éveiller les forces vitales qui dorment en nous? Comme prêtre, je suis souvent surpris des histoires souffrantes des familles qui  demandent des funérailles pour un proche. Il y a un petit quelque chose chez les adultes qui ressemble à vos petits-enfants qui ont péri dans cette mésaventure. Le geste de votre fils restera toujours incompréhensible. On ne comprendra jamais comment sa formation de médecin n’a pas servi à le protéger dans ses rapports intimes avec ses proches. On ne saura jamais à quoi pensait Guy ou s’il avait encore les facultés pour raisonner sa situation. L’homme est foncièrement coincé entre deux entités qu’il ne comprendra jamais. D’une part, il y a la nature qui ne pardonne jamais et d’autre part, il y a Dieu qui pardonne toujours. L’homme pardonne parfois, selon que son cœur soit tourné vers Dieu ou vers sa nature.  Ceux qui dénoncent la situation comme une vengeance à l’égard de votre ex-bru prennent aussi position en faveur de la nature vengeresse. Serait-ce un déni de Dieu, de sa miséricorde et de sa tendresse? Y répondre serait un jugement téméraire. Vous seriez en droit de me demander où était Dieu dans un événement comme celui qui vous préoccupe. Je Le cherche aussi. Une chose m’est certaine, toutefois, Il n’est dans la vengeance naturelle du reflexe humain. Ne cherchez pas Dieu chez ceux qui Le renient.

Monsieur et Madame Turcotte, j’ai tenté d’écrire un texte aussi long que les sentiments qui m’habitent à votre égard. Ma compassion à votre intention ne se mesure pas au nombre de mots que je suis capable d’écrire dans une phrase sans ponctuation. La vie est injuste à votre égard. Vous êtes en deuil d’un fils que la société renie ouvertement. Sans en être mort, il ne sait plus vivre avec lui-même et les leçons de sa petite enfance que vous lui avez faites ne servent plus. Confondu et identifié à son geste, il est rejeté et considéré comme moins que rien. L’enfant que vous avez élevé et que vous aimez encore a appris de vous à prendre des décisions responsables pour la santé de ses patients. On ne saura jamais pourquoi cette faculté lui a fait défaut par rapport à son avenir et à ses enfants ce soir de février 2009, sûrement il ne se savait pas malade à ce point. Je vous souhaite le courage dont seuls des parents aimants peuvent manifester avec force. Pour ma part, je vous assure du soutien de ma prière.  C’est humble comme soutien par rapport à votre grand besoin de compassion mais là est la limite avec laquelle j’ai appris à vivre.

Comme moi, regrettez-vous que Dieu ne nous ait pas donné une fiche d’instruction pour bien utiliser la vie qu’il nous a donnée? Sans instruction, elle parait parfois comme un cadeau empoisonné. Mais l’instruction est incluse dans une phrase oubliée avec son auteur: «Aimez-vous les uns et les autres comme moi je vous ai aimés.» Simple à dire mais pas facile à mettre en pratique. C’est probablement une autre maladresse de ma part mais j’ai quand même tenté de le vivre en écrivant ces mots. N'y a-t-il pas un autre auteur, Québécois celui-ci, qui a dit: «Quand les hommes vivront d'amour...?» On cherche encore des hommes capables d'un tel amour.

 Daniel LeClair ptre

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 22:16

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Comme tous ceux qui publient sur le sujet, je ne comprends pas le verdict concernant l’ex-cardiologue Guy Turcotte. Je crois toutefois que les membres du jury avaient des éléments qui manquent à notre jugement collectif. Les réactions sont émotives et cela va de soi quand il est question des enfants. Je crois que l’homme est profondément troublé et que, pour lui, sa vie va devenir sa prison. Il est toutefois malheureux que l’on stipule déjà sur son avenir et ce, avant même que les spécialistes se soient penchés sur la question. Son procès sur la place publique n’est pas encore terminée tant et aussi longtemps les gens auront des choses à dire sur le sujet.

Je prie beaucoup pour les parents que Guy Turcotte. J’entends encore la voix tremblante de la mère retransmise aux nouvelles télévisées quand elle demandait de l’aide au 911. Elle suppliait pour de l’aide pour son fils, ce qui n’impressionnait pas la personne au bout du file. Celle-ci a réagi quand la mère a insisté qu’il y avait des enfants en cause. Mais à prime à bord, la détresse du fils ne commandait pas une intervention d’urgence.

Quelque chose de fondamental manque à notre société en générale. Comme collectivité, on a complètement banni le mot «péché» de notre vocabulaire. Mais comment identifier ce manque à la base qui tourmente l’existence quand on se refuse d’appeler les choses par leur nom? Guy Turcotte ne sera jamais un homme libre et ce, même s’il évite la prison. Il porte sa prison en dedans de lui. Il a reçu la pire sentence qu’un homme peut recevoir. Il est condamné à vivre alors qu’il n’a plus de raison de vivre. Toutes les vies qu’il a sauvées en sa qualité de cardiologue sont enfuies dans la noirceur du drame qui a troublé la quiétude d’une société qui ne reconnait plus son mal de vivre. Dans un tel contexte, il restera dans la mire des spécialistes de la santé mentale aussi longtemps qu’il ne sera un danger pour lui-même. Et demain n’en est pas la veille.

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 20:26

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Quelques personnes m’ont demandé la raison de mon silence sur mon blog. Je me sens en période de léthargie. J’ai toujours ce bas-fond en cette période de l’année. Il faut dire que le froid intense joue un rôle sur mon inspiration. Je suis toujours ainsi quand la température atteint des extrêmes autant au niveau de la canicule l’été que les froids intenses l’hiver.

C’est la période de ressourcement pour moi. Je ferai une retraite en silence du 14 au 20 février. J’aime aller au Foyer de Charité de Marthe Robin à Sutton. J’y ai vécu de 1985 à 1987. À l’époque, je travaillais à l’œuvre seconde du Foyer qui était l’aide aux prêtres et religieux en difficulté avec l’alcool et les médicaments. Cette expérience a inspiré mon choix de me joindre éventuellement à l’un des Foyers de Charité de Marthe Robin du Québec.

J’avoue que j’ai un faible pour le Foyer de Charité de Chicoutimi qui rouvrira prochainement avec un nouveau responsable. J’ai rencontré ce dernier peu avant son départ pour la maison mère en France. Le projet proposé l’intéresse beaucoup, il le trouve même souhaitable. Cette retraite en silence sera pour moi l’occasion de remettre les choses en perspective pour une décision éclairée.

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