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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 23:46
DSC-0089.JPGEn la fête de saint Vincent de Paul, les paroles du livre d'Aggée. Nous y lisons en effet: " Réfléchissez à votre situation; Vous avez semé beaucoup, mais récolté peu; vous mangez, mais sans être rassasiés; vous buvez, sans être désaltérés; vous vous habillez, mais sans avoir chaud; et l'ouvrier qui a gagné son salaire n'a pour le mettre qu'une bourse trouée. Ainsi parle le Seigneur de l'univers: Réfléchissez à ce que vous devez faire."

Est-ce possible que cette parole ait été écrite avant Jésus-Christ? Elle me semble d'une grande actualité. Le mot-clé ici est le verbe "réfléchir." Nous avons tendance à lui donner la même connotation que le verbe "penser", mais faut-il être linguiste pour comprendre la différence? Je peux penser à une personne, à une situation et à différents événements dans ma vie et dans la société. Cela m'amène à prendre position pour ou contre certains éléments de la vie et ainsi à participer selon ma compréhension des choses. Le mot "réfléchir" par contre, engage la personne qui pose le geste. C'est extirper de soi une matière spirituelle qui sera reflétée par les personnes, les situations et les événements. Ces derniers deviennent des miroirs pour refléter une réalité qui m'habite. Je deviens la cause et la conséquence de ce qui est émis en réfléchissant. 

La pauvreté à laquelle on associe l'oeuvre et la mission de saint Vincent de Paul peut-elle faire l'objet de la pensée uniquement ou devrait-elle nous faire reconnaître notre propre pauvreté en y réfléchissant comme il faut? Comment passer du signe au symbole? C'est le cheminement de François d'Assise. Le Seigneur lui a dit: "Va et bâtis mon église qui, comme tu vois, tombe en ruine." François était dans l'église abandonnée de Saint-Damien et il croyait devoir rebâtir le lieu de culte. C'est ce qu'il a fait avec les pauvres de la région. C'est plus tard, par un songe du pape Innocent III, que sa véritable mission lui a été révélée. François avait demandé au pape d'approuver sa règle et celui-ci voulait y penser car il trouvait qu'il y avait assez de règles monastiques dans son Église. En effet, il y avait les règles de saint Bernard, de saint Benoît et aussi celle de saint Augustin. En songe, le pape voyait son Église s'effondrer alors que François la retenait. 

À bien y penser, la pauvreté est un fléau social à combattre. Mais si on réfléchit un peu, "Bienheureux les pauvres" est aussi une béatitude. L'art de penser est bien le reflet de nos ambiguïtés!
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