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25 juin 2007 1 25 /06 /juin /2007 18:41
grande-Bateau-1D-I-Jeske16R.jpgJe me souviens d'une chanson popularisée vers la fin des années 1960. Le chant "Dominique" était interprété par celle que l'on appelait "Soeur sourire." La légende dit qu'elle se serait suicidée peu de temps après avoir quitté sa communauté religieuse.

Pourquoi paraître triste dans sa manière de célébrer sa foi? On m'a si souvent reproché de dire des "jokes" dans mes homélies que j'en ai perdu le goût. Pourtant, je savais évaluer le contexte dans lequel les dire. Si l'église est l'anti-chambre du Ciel, notre message non verbal est éloquent et sans-équivoque. "Faisons-nous du fun avant de mourir car après, c'est sérieux!" Il me semble percevoir le quiproquo que dénonce Patrick De Plungett dans son livre Benoît XVI et le plan de Dieu. Il nous faut une joie sérieuse, un sourire larmoyant, une bonne nouvelle triste, un goût de vivre mièvreux. Les choses sont bonnes quand nous en sommes les instigateurs et douteuses lorsqu'elles nous viennent d'ailleurs.

Le quiproquo, où une chose est prise pour une autre, est omniprésent dans l'Église. Et cela ne nous vient pas toujours des hautes sphères de l'Église de Rome. On a aboli le latin sous prétexte qu'il fallait parler la langue du peuple. On a aboli la confession individuelle sous prétexte que les célébrations communautaires répondaient à la nouvelle réalité pastorale. Sans nier les intentions nobles et probes, sommes-nous à manquer notre coup? Récemment, aux dernières heures de Jean-Paul II, on se faisait demander de restituer les confessions individuelles afin de les rendre disponibles. En quoi cela devait-il automatiquement conduire à l'abolition des confessions communautaires? C'est du moins l'approche médiatique qui en a découlé. Il est dit que prochainement, Rome nous demandera de faire une place pour le chant latin dans nos liturgies. Est-ce que cela abolira les chants inspirés dans la langue du peuple? Le latin n'a jamais été aboli dans l'Église de Rome, même si c'est une langue morte, elle porte encore un souffle de vie.

Il y a ce qui est dit et ce qui est compris. Ma tristesse est l'apport des médias dans la diffusion de la nouvelle. Sans se prétendre pasteurs ou théologiens, quel journaliste se trouvera les compétences nécessaires pour éclairer la conscience collective qui serait inconsciente des conséquences de ce qu'elle avance? Ils se diront être les AS de l'information et que c'est de là que découle leur devoir d'état. Mais de qui relèvera le devoir de former une élite capable de construire la cathédrale des coeurs avec les bouts de planches laissées pèle-mêle dans la compréhension populaire des gens?
Soeur sourire a repris son sérieux et il ne nous reste qu'à danser sur une musique muette à partir d'une chaloupe de foi aux prises avec la glace d'un courant de vie figé dans ce qui a été établi.
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