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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 03:03
CryCWolf-TheMoon-1-.JPGLire Luc 18, 1-8
Une phrase de l'Évangile de ce dimanche des missions a attiré mon attention. "Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes..." Est-ce que le non respect de Dieu se traduit toujours par une moquerie à l'égard des gens? Sommes-nous sous le mode d'une "sous-mission" en nous soumettant à certains sarcasmes populaires. Nous attribuons à certains discours colorés par des sacres une valeur folklorique. Réalisons-nous que ces sacres, ou jurons, viennent presque exclusivement de la religion catholique? Est-ce le résidu d'une religion qui était trop avilissante dans nos histoires familiales?

On reproche encore à l'Église l'époque où Elle s'immisçait dans l'intimité des chambres à coucher. Je reconnais que certains membres du clergé prenaient beaucoup à coeur l'autorité qu'ils exerçaient sur la conscience des gens. Mais de quelle autorité pouvons-nous juger les sidéens, les démunis au niveau intellectuel et les défavorisés au niveau social? Je reçois des témoignages de gens qui ont connaissance de l'exploitation que subissent ces derniers par des usuriers sans scrupule. De quelle autorité pouvons-nous tolérer de tels agissements? La prière et les bonnes intentions ne suffisent pas toujours. Quel attitude faut-il avoir pour être de véritables témoins et responsables de sa mission de vivre et de laisser vivre?

Le non respect de Dieu engendre souvent l'exploitation humaine à tous les niveaux. Et l'exploitation des valeurs qui caractérisent l'humain est une moquerie en soi.
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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 03:33
495734075505-0-BG.jpgLoin de moi l'idée de partir une polémique sur la place des femmes dans l'Église. C'est une évidence que, hors de l'ordination, les femmes siègent à tous les comités et participent activement aux décisions et à la vie des communautés paroissiales. Le titre de ce blog s'inspire d'un livre que je n'ai pas pu finir de lire et qui s'intitule Jésus et les femmes. Par respect, je ne nommerai pas l'auteure.

Cette dernière commence bien sa présentation en se référant aux textes enfouis et retrouvés à Nag Hammadi en 1945. Elle parle aussi des Évangiles interdits, aussi bien L'Évangile selon Thomas, que L'Évangile selon Philippe, ou encore L'Évangile selon Marie (Madeleine). Elle utilise d'autres écrits gnostiques qui rapportent la jalousie qu'éprouvait Pierre, sur lequel se fondera l'Église officielle, à l'égard de Marie Madeleine. J'ai décroché de ma lecture lorsque l'auteure analyse les écrits gnostiques concernant les mythologies anciennes. On sait que "le fruit de la connaissance" n'était pas une pomme. L'auteure a un paragraphe entier sur ce fruit comme cause fondamentale du péché originel.

Je serais d'accord avec l'auteure si le patriarcat était une réalité exclusive au judéo-chrétien. Toutes les grandes religions sont patriarcales. Je pense à une amie Bouddhiste dont le frère est moine depuis l'âge de 11 ans. C'est encore plus exclusif que notre tradition puisque les femmes peuvent se faire moniales dans l'Église Catholique. Le féminisme est un idéal assez récent par rapport à la tradition patriarcale. Et Dieu sait si on ne change pas une tradition du revers de la main!

Je conçois facilement que des femmes puissent avoir le charisme nécessaire pour assurer le ministère ordonné, comme il y a des prêtres inaptes pour la tâche pastorale de leur fonction. La tradition veut que le curé ait le dernier mot sur la gestion et l'administration d'une paroisse. Mais sa formation première ne va pas en ce sens-là. Il est heureux que des laïcs qui ont des aptitudes administratives et gestionnaires soient capables d'offrir de tels services à leur communauté. Et là encore, on peut compter sur une présence féminine considérable.

Je ne doute pas que Jésus soit venu pour nous aider à changer notre perception du monde.... et de la femme-objet. C'est là son message d'Amour. Hors cet amour, tout homme comme toute femme devient un objet de convoitise et de jalousie. Il faut distinguer l'être du faire. Le "faire" s'inscrit dans une fonction sociale selon une tradition établie, qu'il faut faire évoluer certes, mais la tradition est là. Alors que "l'Être" est inscrit dans le coeur de Dieu par un dynamisme d'amour sans limite. Nous sommes tous témoins au-delà des fonctions sociales, peu importe la tradition dans laquelle elles s'enregistrent.
Essentiellement, quel geste officiel a marqué les débuts de l'Église, la sortie de Pierre lors de la Pentecôte ou l'annonce de la Résurrection le matin de Pâques? Il me semble que Pierre n'aurait rien eu à dire au peuple du monde entier si Marie Madeleine ne lui avait pas annoncé la résurrection. La Mission de l'Église ne se limite pas à une fonction sociale, ordonnée ou non.
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11 septembre 2007 2 11 /09 /septembre /2007 19:11
IlsAuxFoins-05-1-.jpgLire Lettre de Saint Paul Apôtre aux Colossiens (2,6-15)
Il y a des paroles qui bondissent comme des étincelles dans la nuit. Elles prennent des couleurs inédites, ne serait-ce que le temps de les contempler. Telles sont ces paroles tirées de la première lecture de ce jour. "Prenez garde à ceux qui veulent faire de vous leur  proie par leur philosophie trompeuse et vide fondée sur la tradition des hommes, sur les forces qui régissent l'univers, et non pas sur le Christ."

J'accueille ces paroles de vie en ce temps pluvieux qui engage ma réflexion personnelle. C'est ce pourquoi je suis en arrêt temporaire du ministère et cette parole guide mes pas dans les sentiers boueux liés à la saison automnale. Les gens qui m'ont amené à se recul ministériel me veulent du bien, au-delà de ce qui pourrait paraître. Chaque paroisse a sa tradition que l'on voudrait sauvegarder mais au péril de quelle foi? Les croyances sont multiculturelles et multidisciplinaires. On peut croire en son histoire et la défendre comme la prunelle de son oeil. En devient-on aveugle à ce point? Il ne s'agit pas de fermer ces églises mais bien de mettre en marche un comité de laïcs capable de voir à la sauvegarde du patrimoine religieux et ainsi libérer les démarches Eucharistiques comme nourriture essentielle à la foi des baptisés participants.

C'est la traversée du désert à la suite de Moïse. Nos points de repère se perdent dans le temps devenu histoire sainte pour un Peuple en marche. Le temps du surplace est révolu. J'accueille avec amour les réflexions que certains me partagent en me donnant leur point de vue sur ma situation. On me doit inapte à assumer ma responsabilité de curé parce que j'aime écrire. Si le mot "curé" pour eux signifie ce rôle ecclésiastique des années 50, je suis d'avis avec eux. Mais si on ajuste la notion de curé aux exigences de la vie pastorale d'aujourd'hui, je ne vois pas encore ce que je devrais mettre en question. La catéchèse, la liturgie et la gestion des paroisses sont assumés par les laïcs. Le curé se fait répondant des actions communes des personnes en place. Je ne crois pas avoir porté atteinte au rôle et à la responsabilité qu'ils assument très bien.

Je résiste toutefois à devenir "la proie (d'une) philosophie trompeuse et vide fondée sur la tradition des hommes..." Cela s'est manifesté en me mettant devant des faits accomplis où j'ai eu à assumer des responsabilités qui compromettaient le projet pastoral en cours. La concurrence entre les communautés est une philosophie trompeuse et vide fondée sur la tradition des hommes, c'est la loi du plus fort au détriment de la loi de l'Évangile qui penche ordinairement vers le plus faible.
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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 18:03
image9.jpgL'Acadie-Nouvelle d'aujourd'hui (3 août 2007) titrait en première page: Dossier, Patrimoine en péril. À l'intérieur, deux pages comprenant trois textes démontrent l'avenir douteux de notre Patrimoine religieux. Un premier texte s'intitule Le N.-B. hésite à financer les églises. Le second texte s'intitule Toutes les églises ne pourront être sauvées et finalement le troisième texte s'intitule Se battre pour sauver le patrimoine religieux. Le plus ironique de la chose se trouve à l'endos du magazine Télé-horaire du même tirage où on annonce en pleine page la Campagne Biblique 2007 en terre d'Acadie avec le Pasteur Claude A. Gagnon. Il invite les gens avec une question intéressante: L'Église catholique, est-elle vraiment la seule et vraie source de salut pour votre âme?

J'ai pris la vignette ci-dessus pour exprimer l'expérience de la foi en Église dans le contexte d'aujourd'hui. Comme la mer, la vie a ses hauts et ses bas. Nous sommes dans le creux de la vague et nous voulons atteindre le sommet. Nous percevons en profile le danger qui se cache dans la vague. Que faire? Se soumettre et se contenter du creux de la vague ou osez avec foi, malgré les dangers apparents?

La foi et les croyances ont toujours été des sujets de débats populaires. Des anciens diront qu'ils en parlaient dans les tavernes à l'insu des curés. Aussi longtemps que l'Église ne sera qu'une question de patrimoine, nous ne pourrons jamais nous associer à de tels discours. Nous avons une Église de Pauvres à bâtir. C'est le thème que j'ai développé lors de mon ordination sacerdotale en 2003. De quelle pauvreté s'agit-il?

La première pauvreté que je constate est de savoir côtoyer d'autres manières de dire et vivre sa foi. Cela exigera une ouverture d'esprit sur les différences. Être différent est en soi une source de conflit et de réconciliation. Quelle option privilégierons-nous devant la différence dans le discours?

L'autre pauvreté est la soif de fêter sans célébrer tant on ne fait plus la différence entre ses mots et les maux qu'ils engendrent. En saison estivale, les festivals abondent. On fête des retrouvailles. Quelqu'un me disait récemment, la visite est partie, enfin je peux me reposer! La fête est toujours fatiguante. Combien de gens ont besoin de la semaine pour se remettre de la dernière fête!

Nos célébrations eucharistiques ne sont pas des fêtes populaires. Ce ne sont pas des retrouvailles non plus, puisque tant de gens disent s'y perdre dans le rituel. Il faut dire que nos rassemblements eucharistiques vont plus loin que le fait de partager le même banc à l'église. Elles devraient être la rencontre de missionnaires revenus de mission. A ce titre, l'Eucharistie est la source et le sommet de la vie du baptisé, car la vie du baptisé est foncièrement missionnaire. Là réside notre pauvreté. Là se situe l'Église à bâtir et le patrimoine verra à lui-même.
 Où sont passés nos missionnaires! Est-ce l'Église Catholique qui assure le salut? Non! Mais Elle le célèbre avec ses forces et ses limites. Celui qui assure le Salut est Celui qui rassemble par l'entremise du prêtre qui préside. Il est Celui qui se révèle dans la Parole-Bible, et Il est Celui qui motive les missionnaires à la Mission en Église. Je répète mon affirmation sous forme de question: Nous avons une Église de Pauvres à bâtir, où sont passés ses missionnaires?
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 04:09
DSCN0986.JPGÀ l'occasion de son anniversaire de naissance, de celui de son mari qui aura lieu demain et de leur anniversaire de mariage qui aura lieu en la fête de Sainte-Anne, j'ai eu un bel échange avec ma soeur aînée. Pendant plusieurs années, Lucie-Anne s'est donnée avec joie à la formation des jeunes en catéchèse dans sa communauté chrétienne. Elle s'est dévouée de la même manière que les religieuses qui m'accompagnent sur la vignette. Celle de gauche, la plus courte, est sr Thérèse Bélanger, 96 ans dont 76 ans de vie religieuse et celle de droite, la plus grande, est sr Lucienne Lambert, 89 ans dont 70 ans de vie religieuse. On se souviendra que j'avais écrit dans un blog que Sr Thérèse avait sauvé ma mère avant ma naissance et que sr Lucienne avait assisté ma mère à me mettre au monde.

À l'époque de ces valeureuses dames de mon enfance, on parlait de vocation. Quand je pense au dévouement de ma soeur en catéchèse, j'avoue que l'on parle plutôt de conviction de base. Ma soeur n'a aucune formation en catéchétique, elle a appris avec le responsable diocésain de catéchèse de son diocèse. Elle me disait la colère qu'elle éprouvait ce dernières années  concernant les parents qui n'assumaient pas leur responsabilité de parents. Elle leur a demandé pourquoi ils inscrivaient leurs jeunes à la catéchèse, puisqu'ils ne semblaient pas y croire. "C'est pour faire taire nos parents..." disaient plusieurs d'entre eux. Mais les parents eux-mêmes n'étaient pas motivés par l'expérience de la formation catéchétique des enfants.

Que ce soit pour les religieuses de notre enfant ou les catéchètes d'aujourd'hui et que l'on appelle un tel engagement une vocation ou un dévouement, il n'en reste pas moins que la conviction de base est l'élément souvent manquant entre la réussite et l'échec d'une démarche de formation.

Peu importe les découvertes archéologiques, les nouveautés au niveau des écritures et de l'histoire ancienne, peu importe les propos des érudits sur le salut du monde en Jésus, s'il manque cette conviction de base des laïcs, la mission échoue. Actuellement, telle est mon expérience pastorale. On exige une telle élasticité de la part du prêtre dans son ministère que j'en perds ma conviction de base. Faut-il qu'il en soit ainsi?
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