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7 août 2007 2 07 /08 /août /2007 02:28
image6.jpgL'Église en Acadie a-t-elle un avenir? L'Église et l'Acadie se partagent-elles le même avenir? Il est facile de remarquer à quel point les gens fêtent en Acadie. Camping, bières, bronzage et bavardage sur des sujets futiles. On ne peut se souvenir d'avoir vu quelqu'un lire un bon livre en période de vacances! Même, les bibliothèques ferment pour donner des vacances aux employé(e)s! Sur quoi repose l'avenir  de l'Acadie et de l'Église?

Pour ma part, je commence à réfléchir sur les options d'avenir, tant au niveau de l'engagement au sein de l'Église comme curé qu'à celui d'Acadien vivant en Acadie. Il me semble qu'il se présente une occasion inespérée pour faire avancer l'histoire acadienne et religieuse et ainsi épaissir ses livres avec  grâce aux  changements que les ré-aménagements pastoraux exigent en ce qui concerne les Unités Pastorales.

Pendant quelques années, on avait mis sur pied un programme de formation en leadership pastoral. Des certificats ont été distribués. Mais comment ces nouveaux leaders se manifestent-ils dans les Unités? Le temps urge et les solutions véritables pressent. Le clergé vieillit. Samedi, un confrère est venu célébrer des funérailles pour moi en paroisse. Le sacristain me disait à quel point le prêtre, bien connu de tous, semble avoir vieilli tout-à-coup.Il est pourtant l'un des rares prêtre sur lequel le clergé actif peut compter pour des remplacements en période de vacances ou autres. Avec ce manque de ressource en suppléance, il est à prévoir que des changements drastiques s'imposeront dans cinq ans. Faut-il vraiment attendre les situations d'urgence pour réagir? N'est-ce pas le moment de mettre en marche de nouvelles manières de faire qui tiendront compte des exigences du temps? 

Il me semble qu'il faut adapter de plus en plus les mots "héritage religieux" ou "patrimoine religieux" dans notre discours sur l'avenir de l'Église et de l'Acadie. Ces mots ne signifient pas la même chose que "patrimoine historique", ce dernier terme est réservé à la qualité 'architecturale de l'édifice. L'Acadie ne peut se figer sur sa déportation historique comme seul événement majeur de son histoire. L'histoire des villages et villes construits autour de leur église respective doit maintenant faire partie de notre héritage religieux et culturel, même si ces églises ne se classent pas comme "monuments historiques". Il y a un sentiment et une sensibilité véritables liées à ces bâtisses où se sont célébrés baptêmes, mariages, funérailles et messes dominicales, montées pascales, messes de minuit et retraites paroissiale. Ces événements passés sont encore intimement liés à la vie quotidienne des gens et ce, même s"ils pratiquent autrement que le faisaient leurs parents. Aujourd'hui les villages se dispersent et les villes se pluralisent au niveau des valeurs et des traditions religieuses. Si on adaptait l'idée d'un "héritage religieux" à sauvegarder, il me semble que cela aiderait à s'ajuster à la réalité pastorale d'aujourd'hui et à envisager les réalités pour l'avenir tant au niveau de l'Église que pour l'Acadie comme telle.

La survie des églises paroissiales repose entièrement sur la responsabilité des laïcs, mais à un autre niveau que celui de la pastorale ou de la liturgie. On ne peut pas lier le ministère du prêtre à une telle tentative de survie. Agencer l'horaire des messes pour favoriser les quêtes dominicales nous rapproche plutôt des vendeurs et des changeurs du Temple. Je pense qu'il est temps de former des équipes en charge de "l'héritage religieux" lié à nos églises, même si les célébrations de foi s'y feront de moins en moins. Actuellement, nous multiplions les services religieux pour donner un sens à la bâtisse. N'y aurait-il pas une autre manière à se préparer pour l'avenir avec sérénité et courage? Quand il paraît évident que les deux messes du samedi soir perdent leur sens tant l'assistance est minime à cause des activités communautaires populaires, est-il intelligent de maintenir une telle pratique, seulement pour la forme? Comme il y a déjà deux messes le dimanche matin, faudrait-il en ajouter deux autres pour en faire quatre dans une même matinée? À quelle heure serait la première et la dernière? 

L' A.D.A.C.E. (Assemblée Dominicale en Attente d'une Célébration Eucharistique) ne doivent jamais remplacer l'Eucharistie dominicale. Mais n'y a-t-il pas lieu de les utiliser pendant un temps de transition pour que le changement à venir ne soit pas radical? Il me semble qu'il serait justifiable d'avoir deux adaces dans les églises qui n'auraient pas de célébrations Eucharistiques ce dimanche-là, mais en même temps que les célébrations Eucharistiques des deux autres églises. Cela donnerait le temps de former les gens sur le sens réel de l'Eucharistie et de l'urgence de ne pas la remplacer par une activité para-liturgique. On ne peut pas agir en faisant semblant,  jusqu'à ce que l'on ait sa propre petite messe chez soi! On pourrait se demander si notre histoire de la déportation, aussi triste et injuste soit-elle, n'est pas ce que nous désirons pour notre avenir au niveau religieux. Nous avons droit à notre héritage religieux, mais il ne faut pas se culpabiliser qu'il évolue, surtout pas au point d'en faire une pratique dominicale. Elle n'est  pas la foi à célébrer avec une communauté priante et présente. Les bancs vides ne coûtent pas cher en hosties mais ils ne donnent pas à la quête non plus!
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